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Romance à l’eau de rose dans la France d’après-guerre

Par Borokoff

A propos de Populaire de Régis Roinsard ★☆☆☆☆

Romain Duris, Deborah François - Populaire de Régis Roinsard - Borokoff / Blog de critique cinéma

Romain Duris, Deborah François

A Lisieux, à la fin des années 1950, Louis Echard (Romain Duris) dirige l’un des plus gros cabinets d’assurance de la ville mais est resté mystérieusement, malgré tout son charme et son élégance naturelle, ce que l’on appelle un vieux garçon. Un jour, alors qu’il cherche une nouvelle secrétaire et fait passer des entretiens à plusieurs jeunes femmes, il repère les talents de dactylographe de Rose Pamphyle (Déborah François), une épicière blonde (tirant sur le roux) qui semble visiblement plus douée pour taper rapidement à la machine que pour le secrétariat. Il décide quand même de l’embaucher en rêvant secrètement de la faire participer au concours de « dactylographe la plus rapide de Basse-Normandie »…

Premier long-métrage de Régis Roinsard, Populaire cite une telle pléthore de références cinématographiques qu’il serait inutile de toutes les rappeler. Dans son univers coloré, Populaire est marqué notamment par un film comme Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy. Quant au portrait de Déborah François dans sa chambre d’hôtel parisien, il semble tout droit issu d’un film d’Hitchcock et d’un portrait en technicolor de Kim Novak.

La magie que Roinsard aimerait voir émaner de Populaire fait écho au classique de Frank Capra : La vie est belle. Enfin, Régis Roinsard a voulu, à travers les notamment les musiques d’Emmanuel Orlando et de Rob (Phoenix) recréer l’ambiance et la magie des comédies musicales des années 1950 si chères à Vincente Minnelli (1903-1986).

Le seul hic, derrière toutes ces louables intentions, c’est que Populaire n’arrive jamais à dépasser son catalogue de citations justement. C’est une comédie sucrée, rose bonbon comme la machine à écrire de Déborah François, mais une comédie sentimentale trop édulcorée et gentille pour vraiment permettre au spectateur de s’immiscer dedans, malgré les performances de Romain Duris et de la lumineuse Déborah François.

Ces deux-là ont beau s’entendre à merveille, ce qui n’est déjà pas si mal, la sauce ne prend jamais vraiment, d’autant que le côté machiste du coach sportif qu’est devenu Echard ne sonne pas si glamour que cela. La comédie sent un peu la guimauve et les bons sentiments qui collent aux dents. Des intentions maladroites, d’autant qu’on a compris depuis longtemps que Louis Echard, derrière son côté égoïste et froid (il a été marqué par une éducation à la dure et un père joué par Eddy Mitchell qui ne lui a jamais fait confiance ni de cadeaux) était dans le fond un gentil qui ne pouvait rester aussi longtemps cruel voire cinglant avec sa belle. Quelle est la finalité du projet outre celle de parvenir à faire décrocher parfois quelques sourires ?

Quelques seconds rôles émargent comme Shaun Benson et Bérénice Béjo, mais l’ensemble reste trop terne, comme un catalogue un peu artificiel de citations qui ne parvient pas à cacher la vacuité de son projet, son manque voire son absence totale d’enjeux. Du moins la difficulté à les cerner…

http://www.youtube.com/watch?v=LnpYCQuda2c

Film français de Regis Roinsard avec Romain Duris, Déborah François, Bérénice Bejo (01 h 51)

Scénario de Régis Roinsard, Daniel Presley, Romain Compingt :  

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Mise en scène :

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Acteurs :

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Dialogues : 

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