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COLLOQUE DE LA FONDATION "ECOLOGIE D AVENIR" :Le futur du Nucléaire ( suite 10)Bernard SAHLA

Publié le 05 décembre 2012 par 000111aaa

Bernard Salha (Directeur de la Recherche et du développement EDF) a présenté le point de vue industriel  et son exposé était un des plus réalistes et intéressants …..Bernard SALHA est Directeur d'EDF R&D depuis le printemps 2010. Avec 2000 chercheurs, EDF R&D couvre l’ensemble des activités du Groupe, depuis l’amont dans le champ de la production (nucléaire, thermique, hydraulique et renouvelable), jusqu’à l’aval auprès des clients et des réseaux

JE REPETE ENCORE UNE FOIS A MES LECTEURS QUE VIS-A-VIS DE L’ETAT  LE RESPONSABLE SURETE D’UNE  CENTRALE NUCLEAIRE EN France  C’EST AVANT TOUT L’EXPLOITANT   ET CECI DANS UN CADRE LEGAL ET REGLEMENTAIRE STRICT …..L’AUTORITE NUCLEAIRE DE SURETE(ASN) EST A LA FOIS LE  CONTROLEUR  DE L’APPLICATION DE CES REGLEMENTS ET LE GENDARME QUI A LE POUVOIR REGALIEN DE STOPPER L’INSTALLATION…

L’orateur  explique  que c’est grâce à ce système  que EDF   est une entreprise astreinte  a un suivi opiniâtre des problèmes de ses installations. L’Analyse permanente  des incidents et du fonctionnement  engendre un retour d’expérience   tel que cela amène un progrès  continu .  L’  Etat ne donne une autorisation après analyse préalable que pour la durée de 40 ans mais tous les 10 ans il est procédé à une visite décadaire complète   .Celle-ci est très importante : elle permet de montrer à l’  ASN   que l’exploitant «  fait  en permanence le ménage chez lui  » et reste en conformité  avec les normes de sureté qu’il a présenté dans son Dossier initial …Et elle permet surtout de faire apparaitre les  problèmes de vieillissement   , les  erreurs de conception   ou de procédures etc.   Qui  nécessitent de remettre à jour et améliorer le  Dossier de sureté ……UN PROBLEME DE PRODUCTION PASSE DERRIERE UN PROBLEME DE SURETE……

EN RESUME  et contrairement à ce que pourrait  croire un certain public, selon lui,   plus une centrale nucléaire  dure , meilleure devient  la sureté nucléaire ….

B.SAHLA  retrace ensuite l’historique  des accidents et des gros incidents  des centrales nucléaires  .Dès l’accident de three milies island  (  TMI) , l’industrie  nucléaire  aux USA  a   marqué le pas …L’analyse  et la prise en compte désormais d’un accident possible   ont amené les exploitants  à juger des conséquences  d’une fusion de cœur  et compte tenu d’un déconfinement possible   de repenser a une   vraie organisation de crise et à des exercices …..

Pour l’affaire  de TCHERNOBYL   ,  l’orateur pense  que le principal progrès a été de  réaliser qu’ il était nécessaire que même localement l’exploitant ne devait pas être un simple fournisseur de courant mais posséder une authentique culture de sureté  et ne pas sortir du cadre strict  des procédures d’exploitation définies par la sureté …..

Concernant la  France l’orateur signale que c’est à partir de l’incident de la centrale du  BLAYAIS ,sur la GIRONDE   que  EDF  a remis à plat la question des niveaux des plates-formes  et de la localisation des moyens de secours   pour toutes les tranches risquant des phénomènes d’inondation ou de montée des eaux…

Mais l’essentiel DIT L’AUTEUR  vient de tout ce qui découle  après l’accident de FUKUSHIMA :ce dernier a conduit, après les stress tests , à inclure désormais  dans un cadre national  tout  ce qui découle d’ occurrences exceptionnelles  et pour la France   cela concerne essentiellement la résistance aux pluies ,tempêtes ,inondations ; le niveau des séismes  possibles a été  de même réactualisé… CHAQUE SITE A ETE EXPERTISE .Au niveau central EDF   ,il y a  eu création d’une  force d’action rapide disposant de moyens d’intervention  propres ( et notamment d’un commando de spécialistes avec  tous moyen d’acheminement appropriés ( y compris  de diesels de secours  et composants de remplacements  etc.

L’orateur dresse ensuite  un tableau succinct  de   ce qui   «  prend un coup de vieux » inévitable dans la partie nucléaire d’ une tranche (.mes lecteurs accoutumés à me voir «  désosser » chaque fois les rapports « CONTROLE » DE  l’ASN n’ apprendront pas grand-chose ! ) :

-   C’est bien  entendu sur le circuit primaire  que EDF  se » polarise » , notamment sur le vieillissement  des propriétés mécaniques  suite à l’irradiation neutronique   des cuves   et à l’évolution de la température de fragilisation  avec risque de rupture par aspersion d’eau froide  . EDF  DOIT APPORTER LA PREUVE AUPRES DE ASN  que pour toutes les cuves ON RESTE DANS LE BON DOMAINE  DE RESISTANCE  POUR UNE DUREE DE 60 ANS …

-   EDF   se préoccupe également  d’assurer la pérennité dans le temps des enceintes de confinement. ET  c’est là un problème singulier car sur chaque site  chaque béton présente des  variations de propriétés !Il y a donc des problèmes  spécifiques à chaque site  et difficiles à prévoir dans la durée ….

-   Le dernier point est le vieillissement des personnels  et ce qui en découle : le renouvellement des compétences et l’amélioration de la qualification compte tenu de la complexité croissante   des occurrences possibles .Il cite la durée de formation nécessaire d’un opérateur de tranche ….4 à 5 ans pour en connaitre tous les contours !

BERNARD SAHLA  termine son exposé  par deux considérations :

Le nucléaire de l’avenir entrera dans une conception du mix énergétique   qui dépendra du cout des diverses formes d’énergie, de leur acceptation sociétale , de l’évolution climatique  , du développement de la technologie deb prospection et de production d’énergie , des raréfactions ou évolutions des ressources , du niveau de la consommation mondiale  , des politiques  de développement et de concurrence  des divers secteurs ( et notamment de leur démographie) etc.

A TITRE D’EXEMPLE POUR 2012  il donne les chiffres de comparaison suivants :prix du MWh---   énergie nucléaire :55/charbon 70 à 100 /éolien terrestre 70 à 100/éolien maritime 100à180 /Photovoltaïque «  fermier » 130à 180 / Photovoltaïque domestique  180à 400

Le nucléaire de l’avenir  dépendra des résultats   , de la fiabilité et de l’absence d’accidents du nucléaire présent et concernant le niveau de sureté devra être égal ou supérieur à celui prévu pour la génération 3 ( les EPR )

  A suivre : mon analyse personnelle

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