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l'immatériel en huit temps trois mouvements

Publié le 06 décembre 2012 par Pjjp44
l'immatériel en huit temps trois mouvements
 photo- source: Ouest-France
Le fest-noz vient de conjuguer ses pas avec ceux du patrimoine mondial de l'Unesco dans la branche: "immatériel"
C'est un petit pas pour l'homme mais un grand pas pour l'humanité 
Bref
entre nous soit-dit, au milieu des nouvelles pas très dansantes du monde,
l'immatériel,
je trouve que c'est le pied

l'immatériel en huit temps trois mouvements  illustration: source Toile
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 Puisqu'on en cause...
De l'amour et des enfants...
"Hyper médiatisé, souvent polémique, le débat sur le mariage pour tous, ouvre largement l'espace de l'obscurantisme à visage religieux et de la connerie à visage humain.
Pour ce qui est du religieux, l'Eglise catholique, en matière de mariage et de sexualité, s'est toujours fourrée dans le lit des gens, et, plus grave, dans leur conscience qu'elle inondait de culpabilité. J'en sais quelques chose car, étant petit, je suis tombé dedans jusqu'à la noyade. Etrange fascination de l'Eglise pour la sexualité des gens dès lors que rien, mais absolument rien dans les Evangiles synoptiques ou apocryphes n'est dit à ce propos, outre l'engagemnt comme valeur de vie.
Sur le "chemin de Damas" saint Paul le mécréant, prétendument ébloui par l'apparition du christ et tombé de son cheval n'était pas remis d'un propbable traumatisme crânien au point d'écrire un peu plus tard:
"Il vaut mieux convoler que brûler!"
Cette injonction paulinienne réduisait le mariage à la contenance des pulsions sexuelles sans rien dire de l'amour. Il reste que si l'Evangile ne dit mot de la sexualité, fût-elle homo, la Bible par contre fait pleuvoir du feu sur Sodome, inaugurant les bûchers à venir où brûlèrent tant de "sodomites" après avoir été préalablement consumés par la culpabilité. Bien plus tard, la culpabilité attachée au sexe s'appellera névrose chrétienne. quand aux Papes, ils ont trôné sous la voûte de Sixtine sans se soucier de l'homosexualité de Michel-Ange. et pour la plus grande gloire de Dieu, ils ont fait couper les couilles des petits garçons de la maîtrise pontificale. Cette mutilation les gardant sopranos à vie, prévenant l'entrée des filles et des femmes dans les choeurs de Palestrina.
Malaise, hypocrisie, fourberie, voyeurisme pastoral, l'Eglise, qui aujourd'hui brandit crosses et goupillons contre le mariage pour tous, ferait bien d'aller voir au fond des presbytères la misère affective et sexuelle de ses prêtres, hétéros et homos, condamnés à la chasteté sous prétexte de disponibilité pastorale et de paternité spirituelle. Les enfants des sacristies et des pensionnats en savent quelque chose.
Et puis, dans l'espace de la connerie, l'infini a été dépassé à droite par les Boutin et les Dassault, entre autres, tels que Charlie-Hebdo les donne à lire récemment dans une pleine page, anthologie des malédictions, prophéties et calamités anthropologiques relatives au mariage des personnes homosexuelles et de leurs enfants pour des générations et des générations.
Heureusement, Le Monde a fait entendre à ce propos les voix salutaires d'Irène Théry et de Maurice Godelier;
Au fond, qu'est-ce que le mariage?
C'est le fait de dire tout haut, devant témoins: J'aime cette femme, j'aime cet homme et je m'engage publiquement à lui être fidèle. Du côté du religieux, Victor Hugo dit quelque part que les amoureux faisaient "agenouiller leur amour à l'Eglise."
Qu'une personne homosexuelle dise publiquement: J'aime cette femme, j'aime cet homme, donne à constater que l'amour est là, aussi, et que les mariés nous demanderons d'en être témoins. Voilà pour un mariage républicain. Par contre, des personnes homosexuelles, croyantes, seront sans ressources sacramentelles dans l'Eglise catholique qui leur dit: Je vous respecte, je vous aime mais restez chastes! comme quoi, au nom de Dieu, le ridicule touche au cruel. Que ces personnes tenues dans la culpabilité se souviennent du mot de saint Jean: "Si ton coeur te condamne, Dieu est plus grand que ton coeur."
J'écris toujours "des personnes homosexuelles" car nul ne peut-être réduit à sa sexualité. Ces personnes constituent à peu près 8% de la population. Nombreuses sont celles qui ne veulent pas se marier! Alors, où est le chaos social annoncé? Qu'en est-il des états d'âme de certains édiles municipaux ( n.d.c.sur la presqu'ile guérandaise le Maire de St André des Eaux et  Mairesse de Batz- sur-Mer), sinon, au fond, des fantasmes attachés aux pratiques sexuelles de ces personnes. Que je sache, beaucoup de personnes hétérosexuelles revendiquent les mêmes pratiques!
En matière de pratiques sexuelles, les humains n'ont rien inventé depuis le commencement de l'humanité. et brider la sexualité conduit à l'explosion; la libérer complètement, à l'explosion aussi. Reste ce juste milieu tremblant et fragile d'un humanisme sexuel bienveillant et sage. Selon Pascal: " qui fait l'ange fait la bête". en écho, en quelque sorte dialectique, Mallarmé répond: "La chair est triste, hélas!"
Et puis, surgit dans le débat la question de l'intérêt des enfants. il aurait absolument besoin d'un père et d'une mère! La clinique dans quoi je baigne depuis cinquante ans m'a convaincu que les enfants ont d'abord besoin de sécurité dans le temps, dans l'espace, dans leur corps, dans une relation cohérente avec l'adulte, et dans leur sentiment d'identité. Justement, la clinique m'a montré qu'un enfant peut construire son sentiment d'identité en référence à plusieurs parentés.
en deçà de la filiation biologique, existe une filiation éducative, affective, adoptive, dans quoi un môme se trouve souvent plus à l'aise, en fin de compte, que les prêtres, les psychanalystes et les juristes."
Ce texte de Jean Cartry a été publié dans le numéro 1084 de l'hebdomadaire Lien Social
l'immatériel en huit temps trois mouvements  illustration: source Toile



"Ne chantez pas la Mort, c'est un sujet morbide
Le mot seul jette un froid, aussitôt qu'il est dit
Les gens du "show-business" vous prédiront le "bide"
C'est un sujet tabou... Pour poète maudit.../..."

-Jean-Roger Caussimon-

La crémation atomise la mort...
"Edgar Morin indique qu'un geste fut à l'origine de l'humanité: le premier ensevelissement d'un homme, il y a 100 000ans. Une dignité lui était reconnue. L'art, la religion et la culture se sont développés pour accompagner ce dialogue entre les hommes et la mort, cette familiarité entre les survivants et les morts.
Aujourd'hui, avec des obsèques sans trop de rituels, un deuil effacé, un corps de plus en plus réduit en cendres et des urnes sans domicile fixe, cette grande parenthèse d'humanité n'est-elle pas en train de se fermer? Telle fut la question de Philippe Ariès ou de Paul Yonnet. Telle est la nôtre. en France, la crémation progresse vite. Aujourd'hui, 30% des décès. Bientôt 50%. Une crémation bien différente de celle pratiquée autrefois pour Patrocle et aujourd'hui au Japon. Une crémation pauvre en symbole, dépourvue de sens, expéditive, comme une formalité parmi d'autres comme s'il fallait accepter notre nouveau destin: être de trop dans un monde qui n'est pas fait pour nous, accepter d'être une variable d'ajustement dans la vie, et un déchet dans la mort. 59% des Français qui désirent la crémation souhaitent n'être pas "à la charge de leur famille" ou veulent ne pas polluer la Nature. Dans les deux cas, une même certitude: le monde après eux les rejettera. ils n'y auront pas leur place. Les vivants n'auront pas souci des morts. Tout ceci renverse de fond en comble l'idée traditionnelle que nous nous faisions de la cohabitation nécessaire entre les vivants et les morts dans un monde reçu en héritage et transmis de générations en générations.
Existe donc, en nous, une lâche envie de s'effacer, de rejoindre par avance l'incognito des choses sans humanité. Les corps se reconnaissent, les cendres, elles, sont le summum de l'anonymat. il nous faut considérer ce "désir de cendre" comme une fatigue anthropologique et un échec social : nous n'arrivons plus à surmonter l'indifférence. L'uniformisation d'un monde encombré d'objets destinés à la poubelle finit par nous corrompre. il est temps de prendre conscience de cette inhumanité rampante. nous risquons la noyade dans une vie trop "liquide" (Z. Bauman).Il est temps de remettre du temps, du rite, de la responsabilité, du savoir-faire, et donc de la consistance corporelle autour de la mort!"
-Damien Le Guay- "Chaque semaine un expert nous écrit"- Le Nouvel Observateur-n°2505-

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