Magazine Humeur

Bis repetita

Publié le 07 décembre 2012 par Feuilly

Que dire de l’actualité ? Rien du tout. Ce sont toujours les mêmes malheurs qui se répètent à l’infini.

Une nouvelle fois, Israël a bombardé Gaza, avec l’accord tacite de la planète entière. Le Président français, tout socialiste qu’il est, n’a eu aucun problème pour serrer la main de Netanyahou, qui est pourtant fort à droite. Ensemble, ils se sont recueillis à Toulouse en mémoire des trois enfants juifs assassinés par Mehra. Ils ont raison, on n’assassine pas comme cela des enfants innocents. Mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi ces trois-là ont droit à leur respect, tandis que les enfants palestiniens meurent sous les bombes dans l’indifférence générale. Dans les deux cas il s’agit d’enfants.

Ceci dit, on ne connaît pas tout. Par exemple, prenez Mehra lui-même, puisque nous en parlons. Il y a la version officielle, celle que l’on connaît : un musulman vivant dans sa banlieue française, sans grand avenir devant lui et qui se radicalise au contact de certains islamistes jusqu’à aller tuer des militaires français et des enfants  juifs.  Il était sans doute cela. Mais on ne relève jamais dans la presse que la description de l’assassin des militaires qu’ont donnée certains témoins ne correspond pas à la silhouette de Mehra. Comme on ne nous dit jamais qu’il semblait avoir eu des contacts avec les services secrets français. Soit ceux-ci le surveillaient (mais alors comment et pourquoi l’ont-ils laissé passer à l’acte ?), soit Mehra était un agent double. Qui sait ? En tout cas, il semble avoir effectué un voyage en Israël juste avant de commettre son forfait. On ne voit pas comment un terroriste potentiel, surveillé par la police française, peut entrer sans problème en Israël (qui est quand même un curieux lieu de destination pour un fanatique de l’islam radical) alors que les citoyens français qui veulent s’envoler pour aller défendre les droits des Palestiniens ne sont même pas arrêtés à l’aéroport Ben Gurion mais directement interdits de vol à Orly.

Bref, comme je le disais, notre bonne presse ne lève souvent qu’un côté du voile, mais jamais le voile entier. Ainsi, je trouve bien longues les trente heures durant lesquelles on a dialogué avec Mehra pour finir quand même par l’abattre à bout portant comme un lapin. Enfin, pendant ce temps-là, la tension montait et le danger islamiste devenait évident pour tous. Pour un peu on en aurait accepté toutes les guerres rêvées par l’Otan dans les pays arabes. Quant à Israël, il a le droit de se défendre comme dit Obama, surtout si on assassine ses enfants à Toulouse…

Tiens, puisque j’évoque les pays arabes, parlons de la Syrie. Juste pour dire qu’on nous refait le même coup qu’en Libye. On se sert des djihadistes qu’on avait combattus en Afghanistan pour renverser un régime qui ne nous est pas favorable (et qui, militairement, serait en mesure de faire du tort à Israël). On arme ces gens-là (via l’Arabie et le Qatar), on les soutient et on les déclare même comme les seuls représentants officiels du peuple syrien. Pauvre peuple, en vérité, qui est coincé entre les tirs des sunnites salafistes venus de l’étranger et les bombardements de l’armée syrienne. Il ne peut être plus mal mis. Mais il attend et espère que ces enragés de Dieu ne vont pas prendre le pouvoir, car cela signifierait la fin de l’état laïc, la prédominance d’une tendance religieuse sur les autres et le massacre assuré de pas mal de Chrétiens, d’Arméniens, de Maronites, d’Alaouites et de Chiites.

On ne comprend toujours pas pourquoi l’Amérique pousse ces enragés au pouvoir, aux frontières d’Israël en plus. La seule explication plausible, c’est qu’on se sert d’eux pour renverser le régime et mettre en place les Frères musulmans, lesquels devront ensuite faire le ménage et se débarrasser de tous ces djihadistes turbulents.  Les Frères musulmans, on peut leur faire confiance. Il suffit de voir la situation en Egypte. Ce pays vient de s’endetter de plus de 4 milliards de dollars auprès du FMI (que rêver de plus quand on est banquier) et le président Morsi a été capable, par sa diplomatie, de faire arrêter les tirs de roquettes venant de Gaza, ce qui était inespéré. Que voilà un bel allié de l’Occident ! Obama, qui n’a plus assez d’argent pour occuper tout le Moyen-Orient, peut donc se replier et laisser les Frères musulmans régner en maîtres. Après tout, les Arabes se sentaient envahis et méprisés par l’Occident. Ils auront maintenant le régime qu’ils réclament, tellement proche de leurs valeurs que la charia sera rétablie partout. Ils pourront s’investir dans la religion autant qu’ils veulent (et même se massacrer entre eux en fonction des différents courants de l’Islam. D’ailleurs, on leur vendra bien des armes pour cela), nous tout ce que l’on veut, c’est faire du commerce avec eux et leur acheter leur pétrole à un prix raisonnable.

Evidemment, pour cela, il faut que le régime syrien tombe. Le problème, ce n’est pas Assad, c’est la Russie, qui a compris qu’on était en train de l’encercler par le Sud. Et puis la seule base militaire russe en Méditerranée se trouve justement en Syrie. On comprend dès lors que Poutine, qui voudrait que son pays retrouve le rôle international qu’il avait eu autrefois, ne soit pas d’accord avec Obama sur ce dossier syrien.

Pour le reste, rien de nouveau. La Grèce, le Portugal et l’Espagne demandent à leurs peuples de se serrer la ceinture  pour rembourser l’argent que ces peuples n’ont jamais voulu emprunter (et chaque jour qui passe augmente le montant des intérêts de manière exponentielle, ce qui fait que les efforts de la veille n’ont servi à rien). Les chiffres du chômage montent partout et ArcelorMittal ferme ses entreprises. Quant aux banques, on continue à les renflouer avec nos impôts.

Tout va bien, donc, pour certains, mais pas pour nous.

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