Et sinon parfois j’ai l’impression d’être un gros cliché ambulant

Samedi matin ou plutôt presque midi, je me lève enfin. Je regarde le ciel, on voit un peu de bleu aujourd’hui et la neige ne tombe plus.

J’allume l’ordi, je prépare le café. Je traîne. Et puis soudain, une pensée me traverse l’esprit. Et si je sortais au lieu de végéter toute la journée ?

Très bien. Une balade en ville -presque deux heures d’air frais – un tour chez Ikéa parce que forcément faut bien que j’achète un truc aujourd’hui – et pour finir je pars me prélasser deux heures aux thermes. Jusque là je m’en sors plutôt bien. Juste un peu dépensé et je sens que ça compense un besoin d’exister, mais rien de bien méchant. Un mini phalaenopsis et un meuble pour ranger tout mon fourbi de couture… Et des bougies parfumées pour chasser les odeurs de cuisine…Bref.

Les thermes me font le plus grand bien. L’eau est bien chaude. Je peux me détendre, il n’y a pas trop de monde et personne ne crie. Youpi !

Et patatras. Je rentre. Je croise mon voisin. Et celui-ci me lance à la dérobade qu’il va boire un verre chez le hibou !!!

Mais what the fuck !!!! Quoi, mais qu’est-ce qu’il me raconte là ? Je lui demande confirmation, on ne sait jamais, j’ai peut être mal entendu… Il me rétorque, « Oui, oui, le serveur » et moi de répondre « Ha oui, le branleur ». Désolée, c’est sorti plus vite que ma pensée n’a eu le temps d’élaborer un truc dépourvu d’émotion et de grief. Patatras bis repetita. Il paraît que le hibou dit toujours le plus grand bien de moi.

Sur le coup je n’ai pas été la reine de la sérénité, à l’intérieur je me suis juste mise à bouillonner.

Je n’ai aucune envie de rentrer chez moi pour apprendre que le hibou s’installe avec sa nouvelle nana -plus jeune, plus jolie, plus souriante, plus tout quoi- à 500 mètres de chez moi, qu’il invite ses potes à boire un coup et que bordel il a le culot de parler de moi.

Qu’il fasse tout ce qu’il souhaite, mais bordel, qu’il ne parle pas de moi, jamais, never, nomore… Ni en bien, ni en mal, ni rien. RIEN DU TOUT. M****.

Mon voisin je le connais juste façon « bonjour/au revoir/ça va ? » et basta ! Je n’ai aucune envie que mon ex lui raconte je ne sais quoi. Je n’ai pas envie que des gens que je ne connais ni d’Ève, ni d’Adam, sachent des trucs sur moi, je ne veux même pas qu’ils sachent que j’existe !

Et puis ça me fout juste les boules qu’il se permette de dire du « bien », la prochaine fois que j’apprends qu’il a osé faire le moindre compliment à mon sujet je vais lui demander des explications et surtout d’arrêter de se foutre de la gueule du monde. Il ne se rend pas compte que son attitude est complètement déplacée.

Surtout que ça ravive la dernière foutaise qu’il a réussi à me sortir, un truc bien débile et qui ne veut absolument rien dire, un « Je pense à toi souvent« . Ah ? Et bien moi j’attends toujours qu’il vide le grenier, mais visiblement ça il n’y pense pas trop. Bref. Ce soir je suis un peu, beaucoup furax.

Et c’est là que je me transforme en cliché ambulant. Pour me calmer je n’ai rien trouvé de mieux que faire un gros câlins à mes chats, en buvant un chocolat chaud accompagné de Häagen Dazs à la noix de pécan ! Et maintenant que j’ai maladroitement bafouillé tout ça, je file me planquer sous ma couette et que personne ne me réveille, demain c’est mission marmotte all the day long !

Fais passer !