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Queen: Jazz (1978)

Publié le 30 mars 2008 par Are You Experienced?
Queen: Jazz (1978)

"Musically, my background was that I was taught piano, so I learned harmony structure there and I used to listen to Everly Brothers and Buddy Holly and The Cricket and work out all those harmonies they were doing – the harmonies of the Jordanaires were doing behind Elvis too. That was a real passion of mine; I was always interested how those effects were built up. I used to sing along with the records and sing all the parts so I knew what everyone was doing. I had a feel for what harmonies could do, how they could produce tension and how they could produce emotion in different ways. I applied that to what I was doing with the guitars..."
(Brian May)
Where: Recorded at Mountain Studios, Montreux, Super Bear, Nice
When: Novembre 1978
Who: Freddy Mercury (piano, vocals), Brian May (banjo, guitar, keyboards, vocals), John Deacon (bass, guitar, vocals), Roger Taylor (drums, vocals)
What: 1. Mustapha 2. Fat Bottomed Girls 3. Jealousy 4. Bicycle Race 5. If You Can't Beat Them 6. Let Me Entertain You 7. Dead On Time 8. In Only Seven Days 9. Dreamers Ball 10. Fun It 11. Leaving Home Ain't Easy 12. Don't Stop Me Now 13. More Of That Jazz
How: Produced by Roy Thomas Baker
Up: "Ibraaaahiiiiim, ibraaaahiiiiim, Allah Allah will pray for you hey!", clash de cymbales, conte nonsensique de Mercury en phonétique, sur rythme tango défragmenté et basse vrombissante à la "Paint It Black", Deacon et Taylor, à la caisse claire, font la pompe, Freddie s'amuse, joue le jeu, explosion assourdissante et riff zeppelinien de May, Mercury se répond d'une baffle à l'autre sur les lacis de May qui s'engouffre dans des arabesques modaux, roulements énormes de Taylor, Deacon en confiance, kitsch éclatant et choeurs à la Fab Four, le piano tabasse une unique note lui aussi, May bombarde à la six-cordes, une louche de tambourins, des petites phrases fourbes à la guitare, un souk glameux irrésistible, hey! ["Mustapha"]...
surcouches empilées de choeurs zéphyrs chargés de chantilly, Mercury se délecte de ses lyrics à double sens, un riff à droite très lourd, un autre à gauche, Freddy entonne, mâle, avec pied de grosse caisse bourrin pour stades, May s'accroche à ses riffs bluesy, presque country, on claque dans les mains, un silence terrifiant, Deacon déboule à la basse grondante, splash de cymbales et roulements titanesques de Taylor, on balance le refrain sur les gros culs, les choeurs à la Van Halen ou le contraire, stop : May décharge à nouveau son riff métallique tout seul comme un grand, puis grosse batterie éléphantesque sans gêne, Mercury en verve, à l'aise, est le seul à pouvoir chanter sur ça, un roulement de rototoms délirants, welcome to the show, Deacon fait des pointes de vitesse, un break sur caisse claire, fin ["Fat Bottomed Girls"]...
la reine au piano romantique, avec slide frisée de faux sitar à l'acoustique trafiquée, une basse symphonique à la Entwistle avec des pains mais tant pis, la spontanéité avant tout, un bijou baroque riche en graisses pailletées mais tout en émotion derrière l'emphase, le slow qui tue, même avec un chanteur à moustaches, la basse se hisse souplement dans les aigus, où est passé May, un beau beat et bien sûr des choeurs pâmés sur arrangements léchés et cymbales qui s'ébrouent, Deacon est exceptionnel en fait, et sur les choeurs Beatles et le sitar de bazar de May, Mercury en vocaux resplendissants ["Jealousy"]...
des choeurs en altitude pour l'hommage grivois à la petite reine, selles optionnelles, piano véloce, un peu bourrin mais John bavasse à la basse symphonique, un hymne gay bon enfant, avec choeurs qui se répondent d'une baffle à l'autre ambiance post-West Side Story, et Deacon qui bondit de notes en notes vers les cieux, Mercury au sommet lui aussi convoque Peter Pan, Frankenstein et Superman, s'éclate sur son bike, pleine bourre et pêche monumentale, une envolée sur le pont avec riffs zeppeliniens colossal adoucis de rares touches de piano, une mention des "fat bottomed girls", des arpèges, Taylor balance des roulements à 720°, choeurs opératiques dans la lignée de la rhapsodie bohémienne, la guitare turgescente, Deacon virtuose sur basse lamée, puis l'incroyable symphonie de sonnettes de vélos, Brian qui se lâche en soli démentiels sur pilonnage de drums, circulation électrique d'une baffle à l'autre, ça monte, ça monte, un beau riff, violent et glam, Mercury survitaminé, envoie balader politique, Vietnam et Watergate, une histoire de vélos en somme ["Bicycle Race"]...
oh le riff qui tâche sur batterie obèse, Mercury déjà parti à l'assaut, un rock basique qui frappe fort, le pont de rigueur, et Freddie qui emporte tout sur son passage, les choeurs vintage de la Reine derrière bien sûr, Brian qui riffe comme 400 Jimmy Page, un solo étriqué qui se faufile, Freddie en gueule, Brian continue sur canal gauche, sans se presser en sonorités torturées, mediator en silex, empile trois ou quatres grattes de plus, le panard total, on en étire la fin avec couches de flanger, Deacon-Taylor qui font la nique aux hardos, un solo final pour être bien sûr que le message est passé ["If You Can't Beat Them"]...
deux notes de piano martelées sur rythme cardiaque, la basse qui rugit et Brian qui tourne autour avant de fondre sur sa proie, Taylor fracasse ses fûts et entre sans sonner, quel beat, Mercury se cale dessus, aime la vie et veut qu'on le sache, le refrain qui tue, qui s'écrase sur un riff énorme et ces deux notes flippantes, Taylor tente le break perpétuel et fait trembler les murs, en forme le Roger, cymbales choisies avec goût, les choeurs mayonnaise entassés par-dessus tout ça, Deacon est un dieu de la basse qui s'en fout, Mercury honky-tonke au piano de bordel, ces roulements de Taylor tout de même c'est pas un peu trop, on retombe sur les deux notes stéthoscopiques, une tension, May a été patient mais cette fois-ci lance son blitzkrieg maison avec une violence terrifiante, basse-batterie calée bien heavy, ça riffe crépitant, un chat studio pour finir, laissez-moi vous divertir, nous dit Mercury, OK ? ["Let Me Entertain You"]...
on commence par la fin en barbouillant les accords à la AC/DC, oh la tuerie, un riff tortueux, démentiel, est lancé, basse batterie cavale derrière, Mercury surfe dessus et balance des petites piques fielleuses, du heavy metal méchant, pour de vrai cette fois-ci, des choeurs azurés mais l'ambiance est au métal, une pulsation énorme, des charleys agités et le riff dessus, Mercury en confidence rapprochée, quelle raclée, roulements vertigineux, May lâche enfin la meute de ses guitares démuselées, Mercury en gueule encore, un solo sidérant, bientôt dédoublé, enrichi de 450 guitares complémentaires, ils ne lâcheront pas le morceau, Mercury s'aventure dans les aigus, un crash final, de Dieu, enregistré par May lui-même un jour de tonnerre ["Dead On Time"]...
une ballade piano, la gratte acoustique par Deacon, des cymbales éclaboussées, frais avec John en basse aiguë qui babille sur une compo à l'évidence retorse, une montée splendide en émotion à vif, un rythme bien installé, un passage rétro électro-acoustique, noyé de guitares à l'électricité sinueuse en stridence étouffée ["In Only Seven Days"]...

guitare nasillarde puis progression blues waltz en héritage vaudeville British avec petite basse et gratte acoustique, Mercury jubile en diva de cabaret, drums en retrait, grattes électriques savoureusement rétro et l'envolée du refrain gorgée de nostalgie lumineuse, choeurs épanchés et guitare qui barbote, Freddie abandonne la démesure et donne une leçon de chant, May empoigne des soli clarinettants, le ridicule pour les autres, la classe pour Queen ["Dreamers Ball"]...

exercice de style sur batterie au son discoïde, roulement synthétique effrayants, mais, hourra, May qui riffe, qui part dans des plans funky, un coup de sifflet, Taylor qui chante et Mercury en renfort, en collant au riff, May explore des graves et pond des plans de rock pour clubs, ça tape et c'est irrésistible, bientôt "Another One Bites The Dust", pour l'heure du hard disco et ça marche, parce que c'est eux, petites modulations vocales aventureuses du batteur, on reste un peu funky derrière, May scotché à ses riffs heavy, se met à riffer de plus belle, bidouillage électronique en plus, tout près du commercial, évité de justesse ["Fun It"]...

accords acoustiques résignés, cordes en pâmoison, c'est May qui chante, enlevé et léger, une tension qui se faufile tout de même, charme de la voix de May un peu bancale, pas assurée, trafiquée sur les chœurs superbes, en fond ça gratouille acoustique gentiment, Deacon moins démonstratif pose des grosses notes, la voix aspirée avec effets, la basse qui ronronne, l'émotion encore, rare en glam ["Leaving Home Ain't Easy"]...
Mercury à fond les ballons, diva strassée sur son tabouret fait valdinguer son piano, part dans des altitudes vocales avec John en solo de bas de manche permanent qui le piste, les voix qui atteignent des aigus jouissifs, Mercury assène "Don't stop me now" et précise "I’m having such a good time, I’m havin’ a ball", les chœurs percussifs avec cette touche opératique, de l'énorme rock qui bastonne aussi sur piano, Mercury dans la peau de Mr. Fahrenheit est une bête de scène unique, on s'arrête sur un matraquage de double pied de grosse caisse et choeurs glam-gospel "dont stop me, dont stop me, oooh oooh oooh", un solo liquide, coulé, divin de May, John en basse motorisée, une coda de diva de Mercury en "la la la la", un hymne à la vie, sans chichis ["Don't Stop Me Now"]...
fin superbe avec un beat de drums méchant, des arpèges saturés et des gros riffs proto-Metallica de May terrassant de violence heavy, sonorités étouffantes, Taylor en voix écorchée et rageuse, du hard vintage avec envolée dans des octaves stupéfiants, les arpèges égoïns continuent de scier la rythmique, les riffs hélicoptères de May s'abattent dessus, les choeurs accompagnent la montée de voix couillue de Roger, la guitare qui serpente, déjà un chef-d'oeuvre mais en plus le pont killer jazzophobe "no more of that jazz", un sens du tragique, compo magnifique, May sort les bracelets de force et les clous, tenté par le solo, élève sa cathédrale pageienne de grattes, des sons superbes proches de "The Rover", un break surprenant avec extraits accélérés des titres de l'album, puis retour au pilonnage moite et métallique, fin sur pattern de drums et aigus castrats, une correction ["More Of That Jazz"]...

Down: Il faudra quand même un jour les prendre un peu plus au sérieux, nos virtuoses des stades...

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