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La crise était finie

Publié le 11 décembre 2012 par Copeau @Contrepoints

N’en déplaise à notre Président, la crise de l’Europe vient de repasser devant lui et l’instabilité politique en Italie pourrait remettre le feu aux poudres à la rentrée.
Par Charles Sannat.

La crise était finie

Vous vous souvenez certainement des dernières déclarations de François Hollande nous indiquant que la crise de l’euro était derrière nous et que le pire était passé. C’était sans compter les derniers revirements de ce week-end en Europe.

D’un côté, on apprend que l’Irlande ne pourrait pas rembourser comme prévu les aides européennes de 85 milliards d’euros perçues en 2010 pour leur "Banquothon" national. Oui, n’oubliez pas que globalement les pays ne vont pas forcément si mal que ça, s’ils ne devaient pas payer les pertes de leurs banquiers… mais c’est un autre débat dans lequel il est formellement interdit d’entrer sous peine d’être immédiatement qualifié de « populiste ». Donc l’Irlande ne pourra pas rembourser ses crédits conformément à l’échéancier prévu au « contrat de prêt ». En langage clair, cela s’appelle faire un défaut de paiement. Et de un.

Pour le « et de deux », c’est l’Italie : la troisième économie de la zone euro, celle qui avait failli embraser l’Europe entière il y a quelques mois et faire exploser la monnaie unique en vol. Figurez-vous que là-bas c’est la crise politique. Mario Monti, désigné d’office par Angela et Nicolas comme délégué de la classe italienne suite à un « coup d’État » qui n’avait pas grand-chose de démocratique, a décidé qu’il allait présenter sa démission. Cela dit, c’est sans doute une très mauvaise nouvelle pour l’euro, surtout que Berlusconi (celui qui s’était fait sortir de façon très démocratique par Angela et Nicolas) a décidé de se représenter. Et là, le problème, ce sont les Italiens. Vous savez qu’ils n’ont pas vraiment le moral, et franchement je les comprends. Déjà que Jean-Marc Ayrault je ne le trouve pas très drôle, mais à côté de Mario Monti, notre Jean-Marc c’est un joyeux drille. Pour se remonter le moral les Italiens pourraient voter pour la liste « bunga-bunga » (les espèces de parties fines de jambes en l’air de l’ère Berlusconi). C’est tellement plus léger comme ambiance. Ça donne envie de consommer et cela me redonne foi dans l’avenir radieux de la dépense publique et des déficits éternels…

Alors au moment où j’écris ces quelques lignes, l’Europe est dans la situation suivante.

Allemagne : s’en sort à peu près tant que ses voisins européens peuvent encore lui acheter quelques BM ou Mercedes. Ne devrait pas tenir longtemps dans la mesure où ses partenaires commerciaux, qui représentent 60% de son PIB, sont en train de s’effondrer, et que ces mêmes partenaires commerciaux essaient désespérément de faire les poches d’Angela…

France : pays en voie de sous-développement, surendetté, incapable de réformer et de faire des choix difficiles. La dette grossit de jour en jour sans que rien ni personne ne souhaite l’arrêter. Devrait s’en sortir quand même à peu près dans la mesure où l’État (de droite comme de gauche) va « mobiliser » l’épargne des ménages. En clair : on va tous donner à l’ÉtatThon que l’on soit volontaire ou pas, et notre épargne finira « réquisitionnée ».

Italie : pouvait espérer s’en sortir grâce à la « magie » du docteur Mario Monti… Hélas, Silvio B. ayant besoin d’une immunité, il faut qu’il se fasse réélire. Ce ne sera sans doute pas sur les thèmes de la rigueur et de l’austérité à la Mario Monti si vous voyez ce que je veux dire. Donc le pays devrait repartir à la dérive mais…. Avec le moral !

Espagne : "Banquothon" international en cours pour renflouer des dizaines de banques qui ont tout raté sauf la bouffonnade des « stress tests ». Vous vous souvenez des « stress tests » ? On avait bien rigolé à ce moment-là. Résultat : un peuple saigné à blanc, et un pays dont vous assistez en direct à l’effondrement de type grec…

Portugal : un cocktail d’Espagne, d’Irlande et de Grèce. À transférer en soins palliatifs. Il n’y a plus rien à faire.

Grèce : encéphalogramme plat. Mort clinique constatée. Débrancher le patient. Heure du décès ?

Europe : ensemble hétérogène de pays n’avançant pas au même rythme et dans des directions opposées et tentant par tous les moyens de faire croire en leur capacité à concilier des choses inconciliables et réussissant à se mettre d’accord sur la date de la prochaine réunion… et encore.

Monnaie unique : l’euro est la monnaie utilisée dans cet ensemble brinquebalant n’en ayant plus pour longtemps. La question qui se pose est de savoir si l’euro va exploser à cause de l’explosion de l’Europe ou si l’explosion de l’euro entraînera celle de l’Europe…

N’en déplaise à notre Président, fort sympathique au demeurant, la crise de l’euro vient de repasser devant lui et l’instabilité politique en Italie pourrait remettre le feu aux poudres à la rentrée. Alors je le dis, je le redis, et le crie encore haut et fort alors que l’écrasante majorité des gens préfère rester dans le déni pour des raisons de confort psychologique aisément compréhensibles : il n'y aura pas de moyens faciles de s'en sortir ! Ce sera douloureux quelle que soit la stratégie. C’est une crise d’endettement de tous les acteurs, avec une crise de croissance, un ajustement mondial en cours et une crise environnementale… Alors, dans ces cas, on fait ce que fait tout bon marin, on affale les voiles, on ferme les écoutilles, tout le monde à son poste et on affronte les éléments déchaînés.

Pour votre patrimoine, c’est pareil. Le patrimoine financier sera beaucoup plus facilement saisissable que votre maison ! Que voulez-vous que l’État fasse de votre maison ! Alors que de votre livret A, il sait tout de suite quoi en faire. Encore une fois, débancarisez, ayez le minimum d’actifs financiers, migrez vers les actifs tangibles au maximum de vos possibilités. Diversifiez au maximum vos actifs tangibles : or, argent, terres, forêts, maison de campagne avec grand jardin etc. N’oubliez pas non plus de vous faire plaisir. Tout ce qui est pris ne sera plus à prendre… par l’État !

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