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L'avenir d'Internet se joue à Dubaï en ce moment ?

Publié le 12 décembre 2012 par Le Monde Numérique @lmn_officiel

L’avenir d’Internet se joue-t-il vraiment à Dubaï en ce moment même ? C’est fort probable. En tout cas, depuis le lundi 3 décembre sont réunis à Dubaï les 193 pays membres de l'Union internationale des télécommunications (UIT) pour quinze jours de négociations, que l’on dit à « haut risque ». Il est question de se pencher sur le "Règlement des télécommunications internationales", un traité vieux de vingt-cinq ans, qui régit les télécommunications entre Etats…

L'avenir d'Internet se joue à Dubaï en ce moment ?


Ainsi, les 193 pays réunis pour l’occasion vont devoir plancher sur la modernisation du traité, voulue par l'UIT, qui dépend des Nations Unies. Et ca risque de ne pas être simple, puisque entre certains pays qui veulent remettre en cause la gouvernance de l'Internet et d'autres qui espèrent que soient redéfinies les conditions du partage de la valeur sur ce réseau, rien n’est simple.

En effet, la Toile reste aujourd’hui un espace très peu contrôlé, et chacun semble y faire ce que bon lui semble. Ainsi, différentes structures sont là pour superviser son bon fonctionnement, si l’on peut dire. Il y a l'Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), une société de droit californien qui gère les noms de domaine mais également l'Internet Society, une association fondée par des pionniers de l'Internet, jouant le rôle d'autorité morale, et l'IETF (l'Internet Engineering Task Force), des ingénieurs veillant à sa bonne marche technique.

Le souci c’est que de nombreux pays reprochent à ces instances d’être très proches des USA. Ainsi, certains membres de l'UIT réclament que le nouveau traité reconnaisse à chaque pays un droit de regard sur Internet. La Russie par exemple aurait déposé, mi-novembre, une proposition dans ce sens à l'UIT.

Même Google y va de ses craintes, et a carrément dépêché 4 représentants à Dubaï et a même voulu alerter les médias. Selon le géant américain, "L'Internet ouvert et libre est en danger".

En effet, les Européens voudraient que quand le trafic qui leur arrive est trop important (avec les vidéos YouTube notamment) et les oblige à investir pour accueillir cet afflux de données, ils soient payés en retour.

La téléphonie mobile préoccupe tout autant les opérateurs. Des Etats africains voudraient en effet profiter de l'explosion des trafics pour imposer une surtaxe aux appels internationaux entrants sur leur territoire.

Rappelons que ce sont les Etats qui votent (chacun dispose d'une voix), et non les entreprises. Les USA, pour leur part, ne veulent pas de plus de contrôle d’internet. Avec leur délégation de 123 personnes, ils vont forcément peser sur les décisions finales.

"Ils voteront aussi pour le statu quo sur le partage de la valeur. Ils sont convaincus qu'Internet est au coeur du dynamisme de leur économie, pas question de pénaliser leurs champions nationaux. Ils devraient tout faire pour que la révision du traité tourne court", selon un membre de la délégation française (11 personnes).

Côté européen, "certains contestent le fonctionnement de l'Icann, mais ils ne devraient pas mettre le sujet sur la table : ce serait prendre le risque d'ouvrir une brèche pour tous les pays non démocratiques qui veulent prendre le contrôle du net", estime un délégué français.

Mais il y a encire le vote des pays en développement venus en nombre à Dubaï (52 représentants pour le Brésil, 33 pour la Chine, 26 pour l'Inde, 72 pour le Nigeria, 46 pour l'Afrique du Sud...).  Des pays où internet croît très rapidement.

 

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