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Les indécents aux mains pleines…

Publié le 13 décembre 2012 par Enzodaviolo

En cette période économiquement difficile où le système libéral broie toute solidarité en aiguisant les appétits individuels du chacun pour soi, les initiatives plus égoïstes les unes que les autres fleurissent chez les plus riches au point de se demander qui sont les véritables pigeons entre les détenteurs de capitaux et le peuple salarié.

Parmi tous ces nantis souffreteux que sont les entrepreneurs rêvant de paradis fiscal en période de crise (pas pour tout le monde hein), une catégorie plus indécente que les autres se nomme les rentiers déménageurs, ces délinquants fiscaux qui cherche tout moyen pour échapper à rendre ce que la société leur a permis de devenir. On les appelle exilés fiscaux comme si c’était une souffrance que de quitter leur pays, mais c’est bien par l’unique choix vénal de devenir toujours plus riche que leur choix de départ s’effectue, à l’image des évadés fiscaux qui ne déclarent pas certains comptes bancaires à l’étranger.

Qu’ils soient capitalistes, artistes, hommes de pouvoir ou riches de naissance, le nouveau sport consiste à déménager là où l’imposition de leur richesse y sera moindre, soit parce que le pays est moins solidaire et redistribue moins les richesses, soit parce que sa taille lui évite les systèmes solidaires que la France a développé au cours de son histoire et qui nécessitent une redistribution plus importante, le tout sans le moindre remord et avec tout le péremptoire de ceux qui croient se faire tout seul, ces fameux self made man qui n’ont besoin de personne (sauf d’un bon conseiller fiscal). 

Les indécents aux mains pleines… dans politique exil%C3%A9s+fiscaux

 Cette attitude égoïste et si éloignée du quotidien de la majorité de la population, trouve sa justification dans la mesurette Hollandaise de fausse excuse de la taxation à 75% des revenus marginaux au-delà de 1 millions d’Euros. Mesurette, car il fût une époque où même les Etats-Unis taxaient à 94% les revenus et l’Angleterre à 98% avant que la mère Thatcher passe par là et que le libéralisme étende son emprise sur le monde pour le plus grand bonheur des plus riches.

Pourtant, doit-on rappeler que toute richesse crée sur le sol Français n’est possible dans notre démocratie que grâce au système éducatif qui a permis à ces fuyards d’un nouveau genre d’obtenir les diplômes qui sont la base de leur réussite, de leur garantir une santé sans équivalent, de leur former des salariés qui ont servi les intérêt de leur ascension, de leur mettre à disposition des infrastructures permettant leur communications et donc leur développement.

Tous ces échappés au fisc français sont donc redevables à la nation et rien ne justifie qu’ils puissent s’exonérer ainsi de ce qu’ils doivent à tous, encore moins leur indécence à vouloir devenir plus riche que riche, au détriment de l’équilibre même d’un pays.

La solution est pourtant très simple, elle n’est pas morale mais législative, et est en vigueur dans de nombreux pays dont les Etats-Unis, il suffit de supprimer la condition d’imposition au lieu de résidence et de la rapporter à la nationalité. Qu’on soit Français vivant en France, ou à l’étranger, on devrait payer la même chose, quitte à rembourser ceux qui paient trop à l’étranger et à ponctionner ceux qui ne paient pas assez. Pour sa mise en place, il suffit de passer des accords avec les pays européens pour qu’ils fournissent la liste des ressortissants français chez eux, si l’Europe n’est même pas capable de cela, c’est en ce cas volontaire, que personne n’en soit dupe.

Comment Depardieu peut-il encore se regarder dans la glace dans sa maison à 2 km de la frontière (serait-elle déformante?), il a des fins de mois si difficile? Que serait-il sans les infrastructures publiques du cinéma et sans tous ces intermittents du spectacle formés par la nation et qui servent les intérêts de sa réussite?

Plus ils en ont, plus il leur en faut, il est temps, grand temps de légiférer, à défaut la morale à géométrie variable aura encore de beaux jours devant elle selon qu’on soit riche et évadés fiscal ou pauvre et petit délinquants. 


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