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Pornographie sur grand écran

Publié le 14 décembre 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Nous vous avions expliqué dans nos précédentes éditions que la sortie de crise de la zone euro ne s’effectuerait que par une prise de conscience généralisée des problématiques fondamentales qui empêchent l’évolution d’une union à 27. Nous pensions être sur la bonne voie après l’annonce de Bruxelles nous expliquant que dès 2014 les banques de la zone euro seront sous le contrôle de la Banque Centrale Européenne. Plus de cinq ans après l’éclatement de la bulle des « subprimes », ces crédits immobiliers toxiques, les gouvernements européens admettent enfin qu’une des réponses à la crise qui ravage l’économie occidentale est d’établir un contrôle étroit sur les banques commerciales.

La joie n’est que de courte durée des les coulisses de Bruxelles et la nouvelle perd toute sa saveur lorsque l’on apprend de manière quasi simultanée que le dernier cinéma pornographique madrilène allait fermer ses portes des les mois à venir. Le ministère que la culture espagnol publie des chiffres sans appels : entre 2002 et 2010 les recettes ont chuté de presque 1 million d’euros et le nombre de spectateurs de 100 000.

Pourtant, tous les éléments sont réunis pour un business florissant. La relation entre chômage et augmentation du trafic sur les sites pornographiques et la consommation de bière n’est plus à prouver. Ainsi, en Espagne, le taux de chômage atteint environ 23% de la population masculine active en décembre 2012. Le taux chômage chez les jeunes de moins de 25 ans atteint quant à lui un niveau dramatique avec 50% d’inactifs –  notons ici que nous ne faisons pas de distinctions entre ceux qui bandent comme des étalons et ceux pour qui la demi molle est devenu une triste routine. Les chiffres sur la consommation de bière restent incertains, mais notons néanmoins que nos estimations sont à la hausse et ce pour deux raisons précises. La première est que l’on soit au chômage ou non, il y existe d’importantes probabilités que le métier que nous exerçons en ces temps de crise nous rende détestable : s’alcooliser abondamment reste le seul moyen de garder un minimum d’estime de soi-même. La seconde est qu’en restant chez soi (si l’on est au chômage) nous avons de fortes chances de voir les Témoins de Jéovah sonner à notre porte. Le meilleur moyen de s’en débarrasser est d’acheter un nombre conséquent de bières avec l’argent du chômage (suffisamment pour être en mesure d’être ivre). Ensuite, de vous installer confortablement dans votre canapé (ou autre, tout dépend de votre niveau d’endettement) et d’entamer ce que nous appelons la phase itérative : buvez une bière en les attendant. Continuez jusqu’à ce qu’ils arrivent, cela peut prendre un certain temps, de quelques heures à quelques années selon l’implantation géostratégique des Témoins de Jéhovah dans votre ville. Quand ils arrivent, vous devez être ivre. Ouvrez alors la porte, maugréez péniblement et vomissez leur dessus.

Internet aura amorcé le déclin des salles de cinéma pornographique mais jamais l’homme n’aura été aussi proche de cet outil.

Un paradoxe binaire dénué de plaisir, de sens, de vertu.


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