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Chocolat du jour: David Atlmejd (by notre spécial guest Thomas W.)

Publié le 17 décembre 2012 par Lifeproof @CcilLifeproof

Un corps démesuré adossé au mur, assis, le bras reposant sur le genou, dans une position marquant le repos, ainsi se présente le Géant de David Altmejd. Présenté pour la première fois en 2007 pour l’exposition The Index au Pavillon canadien de la Biennale de Venise 2007, The Giant 2 est une sculpture imposante.

Photo 1, the Giant 2
David Altmejd, The Giant 2, 2007. © David Almejd

Le corps nu est éventré ; la tête, le torse, les cuisses, les bras du Géant sont percés, troués, formant ainsi de larges cavités dans lesquelles viennent se glisser toutes sortes d’animaux et objets. Ces plaies béantes laissent entrevoir la structure interne du colosse. À la surface persistent encore des morceaux de peau et de poils mais l’intérieur n’est plus tout à fait humain, de la mousse et des plantes envahissent les cavités, des miroirs émergent de ses membres qui, à certains endroits, semblent se cristalliser. Des animaux – oiseaux et écureuils naturalisés – viennent nicher dans ce corps devenu habitat, biotope improbable faisant perdurer la vie par delà le repos mortuaire du héros.

La chair ne se désagrège pas, elle ne pourrit pas, elle se cristallise et fait entrer le corps dans une nouvelle temporalité, celle du mythe, de la rémanence, qui survient à la mort du héros et qui l’inscrit dans un perpétuel renouveau (Aion).

Photo 2, vue de The-Index

David Almejd, The Index, Pavillon canadien de la Biennale de Venise, 2007. © David Almejd

David Altmejd développe un travail qui fait souvent référence à l’histoire de l’art et à la littérature, et où l’on retrouve certaines thématiques récurrentes : l’évolution de la figure humaine, ses transformations et la place qu’occupe l’être à l’époque des manipulations génétiques et des modifications du vivant.

Pour The Index, cette évolution de la figure humaine, l’hybridation du naturel et du technologique n’amènent pourtant pas Altmejd à la représentation d’un homme cybernétique – un robot abritant une âme –, elles le conduisent bien plus vers une épiphanie de l’« homme nature », vers la représentation d’un « être » (homme) inscrit dans un tout et dont la lente obsolescence mène à la résurgence de son animalité.

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Thomas W. s’intéresse aux « images » quel que soit leur lieu d’apparition (arts visuels, littérature, politique etc.) autant qu’a leur mode de fabrication. Après des études d’art plastique et d’histoire de l’art, il fait un détour par Montréal puis revient en France et travaille actuellement au Fonds régional d’art contemporain d’Alsace. Il est par ailleurs rédacteur pour le magazine franco-allemand Artline.

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Les fêtes de fin d'année sont l'occasion de faire la fête, de se retrouver en famille ou de se pelotonner chez soi et dans certains cas de faire des réserves pour hiberner pendant l'hiver ! Pour se faire : marrons, pain d'épices et vin chaud au menu mais aussi chocolats. En ce mois de décembre, lifeproof s'ouvre et invite d'autres auteurs pour vous faire découvrir un artiste tous les jours : bonnes gourmandises à tous !


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