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Silver Linings Playbook / Happiness Therapy

Par Sukie

Silver Linings Playbook / Happiness Therapy

Life is not a PG feel-good movie. Real life often ends badly. Literature tries to document this reality, while showing us it is still possible for us to endure nobly. extrait de Silver Linings Playbook.

La vie, je ne sais pas mais Silver Linings Playbook, adapté du roman éponyme de Matthew Quick est définitivement mon feel-good movie de l’année. Au point que j’avais cette envie irrépressible de courir le voir une seconde fois en chantonnant c’est bon pour le moral, c’est bon pour le moral, c’est bon, bon... Ca fait un bien fou de ne pas sortir d’un film complètement déprimé (vous vous souvenez de la dernière fois? Horrible, non?!) ou dans un état de remise en question débilitante (sur son couple en l’occurrence)

Pourtant, d’emblée, le film n’a rien d’une pilule du bonheur, à l’exception de son casting. Et je vous avouerais qu’au premier abord, j’étais sceptique de voir réunis Bradley Cooper – qu’on est désormais trop habitué à voir jouer les beau gosses – et Jennifer Lawrence, au visage poupin, qui certes m’avait bluffée dans Winter’s Bone, mais dont l’étiquette Hunger Games colle à la peau (je n’ai rien contre ce film, mais Jennifer y fait vraiment très jeune). Il y a des gens comme ça, qui ont l’air super cool, mais sur lesquels vous aurez toujours une réserve jusqu’à ce qu’un film vous les fasse définitivement aimer.

Silver Linings Playbook / Happiness Therapy

Il faut bien reconnaître que Cooper et Lawrence sont les principaux ingrédients de cette réussite. Se dégage une incroyable alchimie de ces deux-là, entre un Bradley Cooper extrêmement touchant et dépressif et une Jennifer Lawrence qui démontre une impressionnante maturité du haut de ses 22 ans (et donne la réplique à son partenaire qui en cumule 15 de plus). Lorsqu’on pense maintenant que le réalisateur à écrit ces rôles pour Zooey Deschanel et Vince Vaughn,  je me dis qu’on aurait eu un film tout à fait différent. Je n’aurais pas supporté entendre chanter Deschanel une énième fois à l’écran.

Deschanel et Vaughn, c’était il y a cinq ans, lorsque David O. Russel, le scénariste et réalisateur du film a commencé l’écriture du scénario. Entre temps, il l’a réécrit 20 fois, puis il a réalisé The Fighter, énorme succès oscarisé. Avant Cooper, Mark Walberg également était sur les rangs. Dieu merci, pour je ne sais quelles raisons, ça ne s’est pas fait.  Lawrence quant à elle, a auditionné au dernier moment, par Skype, alors que toutes les actrices d’Hollywood voulaient ce rôle, Angelina Jolie y compris. Cette audition ne devait être qu’une formalité, le réal trouvant l’actrice trop jeune pour le rôle. Au final, elle les a tous scotchés et c’est tant mieux pour nous.

L’adaptation du bouquin fut un des plus grand challenge de cette aventure. Parce que l’histoire oscille entre la comédie, le drame, la romance aussi. J’ai du mal à considérer ce film comme une comédie romantique. On ne rit pas au éclat, on traverse ce film comme une grosse averse, trempé jusqu’aux os, avec un semblant de ciel bleu quelque part au loin qui donne à sourire. Car dans le titre original, il s’agit de ça. Silver linings est une expression pour désigner un mieux au milieu des difficultés, une lueur d’espoir.  Ce film tient sa force dans l’équilibre entre le déprimant et son mieux, on croit aux personnages qui brille de sincérité, on ressent une formidable empathie. On passe de moments d’euphories et à des scènes terriblement sombres et déprimantes, on se sent gêné parfois aussi de regarder ce maniaco-dépressif se débattre avec ses problèmes.

Silver Linings Playbook / Happiness Therapy

Ce contraste reflète la psychologie de Pat, incarné par Bradley Cooper, un mec bipolaire qui a tout perdu, sa femme, son job, sa maison. Enfermé 8 mois dans un établissement de santé pénal après avoir ravagé la gueule à un collègue prof qu’il a retrouvé à fricoter sous la douche avec sa femme, le voilà de retour au bercail familial, avec l’espoir de retrouver une vie normale et surtout de reconquérir sa femme.

David O. Russell connait bien le sujet. Son fils lui-même souffre de troubles bipolaires. D’ailleurs, Robert de Niro, dans le rôle du père de Pat connait également cette problématique dans la vraie vie avec son fils aussi. On ressent cette honnêteté à l’écran, elle touche de manière frappante.

Au cours d’un dîner chez son pote Ron, Pat fait la connaissance de Tiffany (Jennifer Lawrence), jeune veuve au style goth, écorchée par la vie, un peu spé, qui est confrontée à ses propres démons. Ces deux là s’entraideront, à leur manière. Parfois on a l’impression d’assister à un dialogue de fous. C’est à qui criera le plus fort pour l’emporter. C’est une folie tendre qui les lie. D’autant que Pat compte sur sa nouvelle alliée pour transmettre une lettre à son ex-femme, à qui il meurt d’envie de montrer son nouveau lui, un mec métamorphosé et positif. Celle ci accepte en en échange d’un service: qu’il participe avec elle à un concours de danse.

Silver Linings Playbook / Happiness Therapy

La bande-son est brillante et toute une galerie de personnages secondaires truculents viennent donner encore plus d’ampleur à ce film: Robert de Niro, Chris Tucker dans le rôle du meilleur ami, Anupam Kher le psy pakistanais, Jacki Weaver la mère italienne bienveillante.

Pour reprendre une expression de Boris Cyrulnik, ce film est comme un merveilleux malheur.

Plébiscité par la critique et le public (Prix du public au dernier festival du film à Toronto), le film est nominé à plusieurs reprises aux Golden Globes et prend un chemin sûr pour les Oscars.

Silver Linings Playbook / Happiness TherapyJacki Weaver et Robert De Niro

Le film sortira en France le 30 janvier 2013 sous le titre Happiness Therapy. De quoi commencer l’année sur une note positive.


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