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Le secret des peintures rupestres

Par Memophis

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Les dessins d’animaux sont placés là où la résonance est la plus forte.

Ce week-end, un article paru dans "Le Figaro", basé sur de nouvelles recherches, confirme la théorie avancée depuis plusieurs années par un chercheur français, Iegor Reznikoff. Dans les grottes, les dessins d’animaux sont placés là où il y a beaucoup d’échos et de fortes résonances, lit-on. Les hommes du paléolithique ne choisissaient pas au hasard les parois où ils peignaient des mammouths, des aurochs, des cerfs, des chevaux. La plupart des peintures rupestres ont été exécutées là où la cavité amplifie l’intensité et la durée des sons et où il y a de nombreux échos, sans doute dans le cadre de cérémonies chamaniques liées à ces peintures.

Des études conduites à la fin des années 1980 par Iegor Reznikoff et Michel Dauvois, rappelle "Le Figaro", avaient déjà montré que les grottes constituent un univers sonore tout à fait extraordinaire. "Il est illusoire de comprendre le sens de l’art pariétal en le limitant à l’aspect visuel" , souligne Iegor Reznikoff. Pour lui, il n’est pas concevable de regarder les peintures rupestres comme de simples scènes de chasse. Quand elles étaient éclairées à la torche, les voix leur donnaient "une signification rituelle, voire chamanique" . L’association entre le son et l’image dans l’art rupestre vient d’être confirmée en Espagne dans les abris sous roche de la région de Vallarta, au nord de Valence (Journal of Archaeological Sciences, décembre 2012). Des tests acoustiques utilisant la voix humaine, un sifflet et les battements de main ont montré que là-bas aussi les peintures sont concentrées dans les endroits caractérisés par une forte résonance acoustique et de nombreux échos, souligne encore "Le Figaro".

Iegor Reznikoff est professeur à l’université de Paris X, spécialiste de l’art et de la musique antiques. Il enseigne dans de nombreux conservatoires d’Europe et dans diverses communautés religieuses. Son approche du chant antique s’appuie sur les manuscrits anciens, sur l’écoute comparée des grandes traditions orales et sur l’intonation juste des gammes antiques. Iegor Reznikoff est aussi spécialiste de la résonance des grottes ornées du paléolithique, des édifices romans, gothiques ou modernes. On lui doit encore une approche nouvelle de la thérapie par le son de la voix chantée. De l’ensemble de ce travail est née la notion d’anthropologie sonore.


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