La mémoire d’une autre, de Mélanie Rose

Finalement…

Les préjugés ont la vie dure. Quand la quatrième de couverture affiche pour seule critique littéraire celle du magazine Closer, on se dit qu’on pénètre l’univers rose bonbon, sucré et poisseux de la littérature féminine cul-cul-la-praline. Est-ce grâce à ces idées reçues que La mémoire d’une autre s’est transformé en un bon moment de lecture? Toujours est-il que ce roman se prête volontiers à une lecture au coin du feu en regardant la neige tomber.

Un accident de voiture, une femme qui perd la mémoire et est recueillie en pleine tempête de neige dans une maison où plane une épaisse atmosphère de mystère et de non-dits… L’histoire est banale à pleurer et les toutes premières pages sont sans surprise.

Pourtant, Mélanie Rose s’y entend à nouer des intrigues et créer des ambiances un peu étouffantes. Il se passe quelque chose dans cette maison, mais quoi? L’héroïne mène une double quête: celle de son identité, qu’elle pense pouvoir se réapproprier grâce aux séances d’hypnose que lui dispense un des convives, sous le regard inquiet et suspicieux du reste de la maisonnée. Et pour cause : les souvenirs qui reviennent ne peuvent être les siens puisqu’ils datent du XIXè siècle. Quel but poursuit donc l’hypnothérapeute en insistant pour continuer ces éprouvantes séances?

En parallèle, elle tente de comprendre ce qui se cache sous la chape de silence qui plombe les habitants du foyer. Jade, la fillette, est murée dans son mutisme depuis la disparition de sa mère. Comment, pourquoi cette dernière a-t-elle disparu? Qui en porte la responsabilité? Aucun personnage n’échappe au soupçon qui s’instaure au fil de l’histoire.

Entre roman d’amour et thriller , saupoudré d’un zeste de surnaturel, Mélanie Rose tire son épingle du jeu. Le récit est finement mené, bien écrit et captivant: on échappe au roman à l’eau de rose. Ouf!

JE VOUS LE CONSEILLE SI…

… vous passez Noël sous la neige, au coin du feu. Accompagné de boissons chaudes, La mémoire d’une autre sera le compagnon idéales.

VOUS AIMEREZ PEUT-ÊTRE :