La Panthère Rose (Blake Edwards, 1963)

Le Fantôme, voleur de haut vol, est convoite de dérober le céléebrissime diamant La Panthère Rose à la Princesse Dala. Il échafaude un stratagème pour se rapprocher de la princesse lors de son séjour à la montagne. Mais l'inspecteur Clouseau, sur ses traces depuis des années, surveille la princesse et son précieux diamant, prêt à attraper enfin la fameux Fantôme.
Premier d'une longue série, pas spécialement inoubliable, ce premier du nom est une comédie policière, que l'on qualifiera de légère et élégante, qui marque non seulement la naissance de l'Inspecteur Clouseau au cinéma, mais aussi la première apparition de la Panthère Rose. La série animée vient de là ! 50 ans après : que vaut cette première Panthère Rose ?
Si, comme la rédaction, vous revoyez ou découvrez les films suivants avant de vous replonger dans les "origines", pensant peut être garder le meilleur pour la fin, vous risquez une petite déception. Cette première collaboration entre Blake Edwards et Peter Sellers est finalement bien lointaine de ses successeurs, la raison étant que David Niven, star principale du film, s'est fait voler la vedette dans le coeur du public par l'inspecteur Nigaud, pardon Clouseau ! Ce qui explique le recentrage de Quand L'Inspecteur S'emmêle sur ce dernier. Si c'est principalement Clouseau qui monopolise l'humour de cet épisode, c'est surtout David Niven et Claudia Cardinale sont les personnages principaux. Et Sellers n'entrant activement assez tard dans le film, cette Panthère Rose, si plaisante soit-elle, n'est certainement pas la plus drôle de toute la série...
Le policier l'emporte donc sur sa comédie, tout du moins durant toute sa longue construction. C'est au delà de sa moitié que Edwards enclenche la seconde, avant de porter haut sa mécanique comique, parfaitement huilée. La Panthère Rose première du nom ne se lance véritablement qu'avec une mémorable scène, où deux prétendants de Mme Clouseau se cachent dans la chambre d'hôtel, alors que M. Clouseau n'espère qu'un moment d'intimité avec son épouse. Blake Edwards aime proposer ces longues séquences comiques, commençant piano, l'empilage de petites choses, au début sages, gagne le spectateur, presque à chaque coup. Ce type de séquences progressives, traversent l'oeuvre de Blake Edwards, jusqu'à son sommet dans The Party, et sont parfaitement bien maîtrisées ici. On ne regrettera donc que son démarrage laborieux, aujourd'hui un peu "délicat" à passer, manquant sérieusement de rythme en dépit de sa qualité. On pourrait presque considérer que la saga Rose commence réellement aux deux tiers de La Panthère Rose...
David Niven ou Peter Sellers ? Comédie Policière ou Comédie ? C'est peut être là la faiblesse de ce premier du nom : a trop hésiter, Blake Edwards manque de peu son objectif. Son film hérite finalement de la réticence du milieu dans lequel il se situe, un peu mondain, un peu high-society, qui semble un peu avoir du mal à se lâcher complètement... La Panthère Rose hésite vraiment avent de se décider, et c'en est presque dommage, au vu de sa très brillante dernière demie-heure, véritable petit modèle de comédie. La Panthère Rose cuvée 63 ne déclenchera pas, ou peu, de fou rire, mais son humour discret, raffiné et efficace, l'emportent cependant sur ses quelques longueurs (comme la séduction de David Niven avec la princesse, certes charmante, la scène comme la femme, mais inutilement longue) en font une agréable comédie policière, un peu kitch, un peu yéyé, mais parfaitement visible et sympathique. Pour la qualité du cinéma, c'est celui là qu'il faut garder de toute la série... Mais nous, à la rédaction, on préfère quand même largement sa suite Quand L'Inspecteur S'emmêle. Les goûts et les couleurs... Le rose...

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