Alex Cross : tout le monde n’est pas Denzel

« Salut salut, j’ai le crâne rasé et des tatouages partout, je suis donc très méchant et très dangereux. »

Il y a des films nuls mais drôles malgré eux, appellés « nanards ». Puis il y a des films encore plus nuls, et du coup plus très drôles. Puis il y a Alex Cross.

Contant l’histoire du Dr. Cross, psychologiste légal et détective, traquant Matthew Sullivan avec son équipe, Alex Cross regroupe à peu près tous les clichés possible du film policier hollywoodien pour en faire une sorte de bouillie totalement imbuvable.

À commencer par le prétendu psychopathe, Matthew Sullivan, aka « Le boucher de Sligo » joué par Matthew Fox. Alors ok, ça envoie plutôt du paté comme nom. Sauf qu’avoir moins de charisme qu’un poulpe, ça n’aide pas vraiment à se faire respecter. Alors, pour plus de crédibilité, il utilise des « trucs » de psychopathes : avoir des spasmes, ne jamais cligner des yeux (très très important pour être un psychopathe), ou dessiner des dessins tordus pour faire le mec torturé à l’intérieur. À ce niveau-là, il a dû passer des heures en compagnie de malades mentaux pour étudier leurs faits et gestes, il n’y a aucun doute. Que l’Actors Studio aille se rhabiller !

Le reste du casting est à peu près du même niveau, sans atteindre quand même ces tréfonds de mauvais jeu, et seul Giancarlo Esposito (le grand Gus Frings dans Breaking Bad) sort du lot et parvient à tâcher absolument tout le film de sa classe de mac en à peine 5min d’apparition.

Si les acteurs sont tous extrêmement mauvais, c’est surtout à cause de ces foutus scénaristes. Si le filon de la réplique ultra-badass/bidon avait été utilisé, le film aurait pu prendre une tout autre tournure, mais c’est sans compter l’absence de talent chez les deux grands artistes que sont Marc Moss et Kerry Williamson, qui nous assènent de grands moments de cinéma à coup de « Ça fait mal, hein ? J’AIME LA SOUFFRANCE. » et autres bonheurs scénaristiques. D’autres magnifiques dialogues totalement incompréhensibles sont dispersés dans le film, par exemple Maria à Tommy qui doit partir en mission en pleine nuit : « T’es inquiet ? – Non. – Tu remontes ton pantalon façon contrariée » Je crois que savoir parler français est devenu accessoire pour devenir Auteur de doublage. Je tiens d’ailleurs à mentionner que je n’ai pu le voir qu’en VF, la qualité des dialogues d’origine m’est donc inconnue, mais le scénario laissant quand même pas mal à désirer, je n’ai que peu de doute quant à celle-ci.

L’histoire, parlons peu, parlons bien, un épisode de [prenez la série policière de votre choix] est bien plus crédible et palpitant. Je passe sur la tonne de personnages clichés comme les informaticiens de la police chevelus et barbus qui parlent un langage d’alien, la gentille maman du héros, etc.

Pour ce qui est du côté technique, c’est plus ou moins bien tourné, mais ça reste extrêmement banal, plat et ennuyant. De même pour la musique.

En bref : Alex Cross, c’est de la merde.