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[Critique DVD] Talons aiguilles

Par Gicquel
[Critique DVD] Talons aiguilles

Becky Del Paramo rentre à Madrid pour retrouver sa fille Rebeca qu'elle n'a pas vue depuis 15 ans. Elle la trouve mariée à Manuel, un de ses ex amants qui entreprend aussitôt de la reconquérir. Une nuit, il est assassiné. Rebeca, en froid avec sa mère depuis qu'elle revoit Manuel, s'accuse, en direct, à la télévision, du meurtre...

[Critique DVD] Talons aiguilles
"Talons aiguilles" de Pedro Almodovar

Avec : Victoria Abril, Marisa Paredes

Sortie le 18 mai 1998

Distribué par TF1 Vidéo

Durée : 115 minutes

Nombre de : 1

Film classé : Tous publics

Le film :

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Becky, célèbre chanteuse pop des années 60, retrouve après des années d’absence, sa fille Rebecca, présentatrice d’un journal télévisé d’une chaîne privée. Manuel, son patron et mari fut un temps l’amant de sa mère. Aussi l’affaire se corse dès les retrouvailles du trio, et se complique lorsque le Manuel en question est découvert mort à son domicile.

Il s’agit d’un meurtre, trois coupables possibles, trois femmes : Rebecca, dont-il il voulait divorcer, Becky avec qui il venait de renouer et une nouvelle maîtresse, passant là par hasard… Rebecca s’accuse, mais l’énigmatique juge d’instruction (excellent Miguel Bose ), n’en croit pas un mot. Fin du suspense policier, une voie que Pedro Almodovar  délaisse avec un dédain amusé, pour mieux bifurquer vers des chemins de traverse. Il dissèque au passage les séquelles de l’enfance abandonnée, le traumatisme féminin qui en résulte à travers des rapports fille-mère aux ramifications bien ténues.

http://www.dailymotion.com/video/x62vhz

L’ensemble apparaîtrait austère, s’il n’y avait derrière la caméra un diable de réalisateur, aussi imprévisible que fantasque, et parfaitement maître du jeu. Les règles ne sont pas connues, ou alors bafouées, mais le plaisir qu’on y prend est suffisant pour se laisser guider dans ce dédale faussement absurde. « Talons Aiguilles  » est à la fois un mélodrame, un thriller psycho-humoristique, une paella sans les moules et tout ce que le spectateur voudra y ajouter.

Ici les travestis ne sont pas forcément ceux que l’on croit, et les meurtriers vivent une liberté bafouée d’avance. Ici les coïncidences (nombreuses) n’ont rien de troublantes. A l’image des couleurs vives qu’affectionne le cinéaste, elles servent de trame à un récit manipulé de bout en bout. La manipulation des mots, des idées, et de la morale toute faite.

Car une fois encore chez l’espagnol, le discours amoral triomphe et comble de lâcheté, le voyeur n’y trouve rien à dire.Victoria Abril et Marisa Paredes y font merveille.


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