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"Petit éloge du charme" d'Harold Cobert

Par Angelalitterature
Petit éloge du charme, d'Harold Cobert, aux Editions François Bourin, octobre 2012, 120 pages, 14€.
Ce qui est permis n'a pas de charme, ce qui est défendu est excitant.Ovide
Harold Cobert est écrivain, docteur en lettres et a fait sa thèse sur Mirabeau. Il sort du roman et propose un essai. Il nous présente ici, comme son nom l'indique : un petit éloge du charme. Il définit le terme, l'analyse, va plus loin, donne l'étymologie, son histoire, ses liens avec la littérature, donne des exemples et explicite la notion de charme avec entre autres Gainsbourg, Baudelaire, Mirabeau, ou encore Oscar Wilde et son personnage Dorian Gray. Mais il fait aussi référence à des théoriciens, à des auteurs qui se sont penchés sur le charme comme Vladimir Jankélévitch et René Schérer. Mais au-delà de tout ce côté d'analyse et d'histoire, on retrouve la plume d'Harold Cobert. Cette plume présente dans ses romans (publiés aux Editions Héloïse d'Ormesson). 
Harold Cobert nous propose sa vision de ce qu'est être sous le charme : “On imagine volontiers l'agitation de la place Jemaa el Fna de Marrakech. Dans la fraîcheur du matin, retentit le chant du muezzin, les hommes et les femmes se pressent au milieu des jongleurs, des cracheurs de feu, des musiciens, des dresseurs de singes, des conteurs et, bien sûr, des charmeurs de serpents — encore la musique. Autre endroit, autre moment de la journée, autre ambiance : un club de jazz, tard dans la nuit. Quelques habitués sont attablés dans la salle ou accoudés au comptoir, le visage buriné d'insomnie, de luminosités artificielles et tamisés. Rêvons un instant qu'il ne soit plus interdit de fumer dans les lieux publics et qu'une légère brume bleutée flotte en ondoyant dans l'air. Sur scène, accompagné d'un piano ou, pourquoi pas, en jouant lui-même, un crooner console ces âmes nyctalopes et errantes avec les accents enveloppant de sa voix râpée de tabac et veloutée de whisky. Ou, moins nocturne et moins décadent, asseyons-nous dans un théâtre de Broadway et, une fois les lumières éteintes et le rideau levé, laissons-nous transporter par la voix chaude, suave et magnétique de Frank Sinatra chantant Strangers in the night. Le tableau n'en est pas moins beau et envoûtant. Dans tous les cas, on est sous le charme." (pages 22 et 23)
Et nous ? Ne sommes-nous pas sous le charme de cette belle plume ?

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