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Basoberri et la fête est plus verte

Publié le 04 avril 2008 par Anne-Sophie

Je suis un noctambule agoraphile, on me dit fêtard de bien des façons. Amateur de musique, j’écume les festivals et les concerts. Sportif, je cours après les vaches landaises et je fais la hola dans les stades. Je suis petit, souple, consigné donc réutilisable et surtout recyclable. Vous me reconnaissez ? Je suis le nouveau compagnon de vos événements festifs. Moi, le gobelet Basoberri.

Photo basoberri 1

Mais kézako, basoberri?

Rencontrés lors du salon Pro-durable à la Défense cette semaine, Gilles Banebougle et Nicolas Ducoulombier, de l’association Alternatiba, défendent le projet avec l’enthousiasme de leurs 20 ans. “L’initiative vient du Pays basque mais c’est déjà un succès en Allemagne et en Suisse où il est désormais interdit d’utiliser des gobelets en plastique jetables lors d’événements regroupant plus de 2000 personnes“, nous confient-ils. Le basoberri sera aussi le verre officiel de l’EURO 2008. Une décision très verte quand on sait que le budget traitement des déchets représente plus de 20 % des dépenses (verres et nettoyage) sur ce genre de manifestations. Mais aussi un coût en baisse sur le budget général, pas moins de 2000 € économisé sur un festival. La Belgique devrait bientôt légiférer en ce sens. A quand la décision pour le public français ?

Basoberri Photo Nicolas et Gilles 1Verti

Comment ça marche ?

L’organisateur loue les gobelets aux participants contre une consigne de 1 €.Affiches, flyers et bénévoles d’Alterniba se chargent de la communication. Après utilisation, au lieu de les jeter, on les ramène au stand où l’on récupère l’euro de consigne. Les gobelets seront comptés, les manquants facturés. Pour la remise en circulation, l’association Alternatibaest seule habilitée au nettoyage pour des raisons d’hygiène.

En2007, avec 47 000 verres loués lors de 70 manifestations, l’initiative a permis d’économiser 188 000 gobelets jetables et de dégager un bénéfice de 5 500 €.

Combien ça coûte ?

Au départ rien pour l’organisateur. Il réserve des caisses de 595 verres par téléphone, loue et gère les consignes. Au final, les verres sont comptabilisés et une facture est établie (65 € la caisse pour le nettoyage, 0,80 € par verre disparu).

Nous avons plus de 20 000 gobelets en circulation à ce jour, pour des festivals, pour des fêtes scolaires, des mariages“, s’enthousiasme Nicolas. “Pour l’été 2008, nous voulons pouvoir répondre à l’augmentation de la demande, aux sollicitations de structures d’autres régions, satisfaire un besoin croissant d’ingénierie du développement durable dans le milieu de la fête,pour proposer au plus grand nombre un geste éco-citoyen et pérenniser notre action de prise de conscience par la pratique“.

Depuis 2006, les actions soutenues par le Syndicats de 220 communes du Pays Basque et du Béarn sont menées à titre expérimental mais l’association vise une autonomie financière à l’horizon mai 2008. Ce succès porté par le bouche-à-oreille pousse l’association à développer d’autres projet. Le dernier en date : une coupe à champagne élégante qui devrait faire parler d’elle dans les cocktails chics et qui sera suivie par une gamme complète de produits réutilisables (assiettes, couverts). Une offre bientôt complétée par la mise en place de location de toilettes sèches.

Photo basoberri + coupes verti

L’idéal serait aussi de réduire l’empreinte écologique, les verres sont aujourd’hui importés d’Allemagne. Une production locale qui devrait intéresser les fabricants de sacs plastiques en voie de reconversion et qui pourrait être soutenue par l’ADEME.

Parce que ce gobelet est la vraie solution pour les organisateurs de manifestations populaires. Il réduit les déchets sur site de plus de 70% et permet une vraie sensibilisation du public, en général jeune, aux questions environnementales en les rendant acteur de cette action concrète. Et en les incitant au tri sélectif dans leur quotidien.

++Pour en savoir plus++

L’association Alternatiba (loi 1901, 1 salarié, des bénévoles) œuvre pour la mise en place de pratiques concrètes respectueuses de l’humain et l’environnement.

2003 : Financé par le Fonds Social et Européen et doté d’une bourse DEFI Jeunes, le cola bio issu du commerce équitable, Ehka Cola est lancé par la coopérative Alterka à Cambo-les-Bains dans le 64.

2005 : Le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques soutient le lancement d’un réseau de carburant agricole à base d’huile végétale pure. Aujourd’hui 10 paysans produisent leur propre carburant.

2006 : début du projet Basoberri

> Contact : Nicolas Ducoulombier, nicolas”at”ldd.fr

> Photos: © photos Catherine Dauriac


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