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SDF de Levallois : « des gens qui ont fait le choix de se marginaliser de la société »

Publié le 26 décembre 2012 par Asse @ass69014555

balkani-pas-de-sdf-a-levallois.jpgEntre 1983 et 2003, Patrick Balkani serait selon Libération parvenu à modiffier le profil social de la Levallois : « Selon les estimations de ses opposants, un tiers des 52.000 habitants de la commune a changé. Les «déportés» ont rejoint Nanterre, Antony, Châtenay-Malabry, Bagneux, Gennevilliers. Le maire a utilisé sa casquette de président de l'office départemental de HLM pour mener à bien son oeuvre de régénération ».

Toujours selon Libération, le couple Balkani serait quant à lui propriétaire « d'une maison à Saint-Tropez, d'un moulin à Giverny, d'une ancienne colonie municipale de Bourgogne reconvertie en terrain de chasse pour les happy few, (...) et d'un luxueux appartement de 512 m2 situé face à la mairie, dans un bâtiment neuf, au-dessus du commissariat ».

Le Parisien du samedi 17 novembre 2007 rapportait la colère des socialistes de Levallois qui critiquaient la présence d’Henri Leconte sur la liste du maire UMP Patrick Balkany. Le quotidien annoncait que la tête de liste PS devait distribuer dimanche un tract dénonçant le fait que l’ancien champion de tennis bénéficie d'un logement social. Thierry David estime que le tennisman peut "remercier Patrick Balkany pour l'attibution à son épouse et ex-mannequin d'un logement social à Levallois, un duplex de 88m2 dont il profite avec elle". Pour l’ancien conseiller général PS, "les 3.000 demandeurs de logement sont en droit de connaître les critères retenus pour l’attribution étonnante de cet appartement."

Ces informations sèment le doute sur la capacité des Balkani à savoir de quoi il s'agit lorsqu'on évoque le mal logement, la précarité, le sort des sans-abriset des SDF, notamment à Levallois... Doute totalement levé en 2009 à l'occasion d'une interview pour un journal americain fictif : « oui, vous les américains, vous avez des pauvres en ville, mais nous, on leur a donné la possibilité de vivre dans des appartements à loyer modérés, dans des grands ensembles loin des centres villes. Ils y vivent très bien ! Certes, nous avons des SDF, mais ce sont des gens qui ont fait le choix de se marginaliser de la société, par goût..Il n'y a pas de misère en France

Ces propos efrayants soulignent à quel point le sort des précaires est à des années lumières des préoccupations du maire de Levallois...

L'élu de la 5ème circonscription des Hauts-de-Seine depuis 2002 a d'ailleurs souvent séché les bancs de l'Assemblée. Lui-même reconnaît son absentéisme légendaire dans un discours en 2009 pour débattre d'une loi sur le logement social. "Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, nous débutons aujourd'hui l'examen d'un texte d'une importance capitale. La preuve, je suis là ", plaisantera-t-il.

Mr Balkany veut donner une image prestigieuse de la ville qu’il dirige. Pourtant, selon le Cercle de Théo (association de Levallois) « des propriétaires peu scrupuleux louent des logements insalubres, trop petits : pour certaines familles, cela signifie parfois être logés à 5 dans 30 m2, avec des souris, des fourmis, une installation électrique défectueuse et dangereuse…  Et ces familles ont pourtant constitué des dossiers de demande de logement social depuis de longues années auprès de la municipalité, ainsi que des dossiers Droit au Logement. Mais la Mairie fait la sourde oreille : elle refuse de donner des réponses à des dossiers pourtant urgents ! »

Dans un appel à la mobilisation lancé en juin 2009, le Cercle de Théo affirmait également « qu' après avoir vendu une bonne partie des logements sociaux de la ville à LOGIREP, organisme privé, la Mairie en organise la destruction d’une partie. Elle s’est arrangée pour commencer à vider l’immeuble : 15 logements vides alors qu’elle refuse de reloger des mal-logés ! Cette destruction programmée s’inscrit dans le cadre de l’un des projets pharaoniques de Mr Balkany , qui consiste à raser le quartier pour construire un gigantesque Palais des Congrès. Mr Balkany veut faire de Levallois-Perret une ville réservée aux riches. La loi SRU oblige à 20% de logements sociaux. Officiellement, Levallois-Perret est à 17,06 % de logements sociaux. Pour une bonne partie des ces logements, ils n’ont de social que le nom : tout le monde ne peut pas se permettre un 2-pièces à 700 euros… »

Une politique du « zéro pauvre » à Levallois également dénoncée dans le Parisien le 5 mai 2011 : «Non aux vrais-faux logements HLM!» C'est derrière ce mot d'ordre accusateur qu'une centaine de mal logés ont pris d'assaut le hall de l'hôtel de ville de Levallois ce jeudi en fin de matinée. Les militants du Collectif des mal-logés reprochent à la municipalité gérée par Patrick Balkany de favoriser la constrution de « logements sociaux en trompe-l'oeil ». Des appartements achetés par des investisseurs puis confiés à Logirep avec l'assurance de les récupérer dans le domaine privé dans  quinze ans.

Ce dispositif baptisé «usufruit locatif social» permet à la ville de compléter ses quotas de logements sociaux dans le cadre de la loi SRU. Quatre-vingt logements ont été construits à Levallois selon cette formule. «Même si la ville n'est pas à l'origine de ce dispositif, c'est vrai que nous soutenons cette formule, indiquait-on ce matin en mairie de Levallois. On veut atteindre les 20% de logements sociaux d'ici 2017». Le collectif des mal-logés n'a pu être reçu, comme il l'espérait, par des représentants de la ville et de Logirep. Les manifestants ont été évacués par la police après une heure d'occupation pacifique des locaux.

Il ne fait décidément pas bon être pauvre à Levallois où le goût de l'oppulence et du pouvoir de l'élu sont un affront public pour ceux qui n'ont pas choisis le mal logement ou la rue...

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23 02 2009

Anne-Eugénie Faure pour le groupe socialiste Levallois Alternative

La structure du Relais, rue Anatole France, est gérée par le Centre Communal d’Action Sociale qui relève de la municipalité.

Il ne peut accueillir que 14 hommes, de 18 heures 30 à 7 heures 30 le lendemain matin.

C’est insuffisant. Quel levalloisien n’a pas vu ces quelques hommes et femmes lors des très froides nuits de cet hiver dans l’abri bus du 174 rue Voltaire ou dans le sas d’une banque voisine pour survivre, par – 10 °C ?

Pourquoi certains sont accueillis plutôt que d’autres ?

Le manque de place ne résume pas la politique de la municipalité et ne peut l’excuser :

à Levallois, on choisit ses pauvres, on les héberge 3 nuits, plus si l’on considère qu’ils sont de « bons pauvres dont on se valorise de s’occuper», que l’on considère qu’ils n’ont pas de problème autre que de ne pas avoir de toit.

Mais lorsqu’après une agression, ils vont dénoncer à la police les conditions de violence qui règnent au Relais, ils en sont exclus.

Circulez, il n’y a rien à voir : c’est ainsi que le 18 février dernier, l’Adjointe au Maire en charge de l’action sociale a fait appel à la Police Municipale pour refuser l’accès d’un sans domicile fixe au Relais.

Il y était hébergé depuis la mi-novembre, par un régime de faveur selon cette élue qui s’est exclamée : « voilà ce qui arrive quand on veut faire du social ! ».

Eh oui Madame, lorsque l’on veut faire du social, on n’accueille pas seulement les précaires pour quelques heures au chaud la nuit et un repas, on prend le temps de travailler avec eux à leur insertion, à leur suivi psychologique, de les accompagner vers un retour à l’emploi, grâce à l’économie solidaire et sociale par exemple.

Nous rappellerons enfin à cette élue spécialiste du « social à sa façon », que l’on meurt plus dans la rue l’hiver que l’été.

Nous exigeons :

  • la création d’une structure supplémentaire pouvant accueillir les femmes avec leurs enfants ;
  • un accueil de jour permettant la mise en place de projets d’insertion individuels, par l’économie sociale et solidaire.

Parce que nous ne voulons plus que la Police Municipale soit réquisitionnée pour des actions qui ne relèvent pas de la mission de sécurité et de prévention qui est la sienne, à la demande d’une élue débordée par l’inconséquence de sa politique, nous exigeons :

    • l’embauche immédiate de travailleurs sociaux pour accompagner les plus fragiles de notre ville ;
    • la présence permanente d’une assistante sociale au Relais.

Ce n’est qu’à ce prix que chaque Levalloisien prendra dignement sa part du combat pour l’insertion des plus démunis de nos concitoyens.


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