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PALUDISME: Le double effet Chang Shan ou les secrets de la phytothérapie chinoise – Nature

Publié le 26 décembre 2012 par Santelog @santelog

PALUDISME: Le double effet Chang Shan ou les secrets de la phytothérapie chinoise – NatureUtilisée depuis plus de 2.000 ans en phytothérapie pour traiter les fièvres associées au paludisme, cette herbe traditionnelle chinoise, nommée Chang Shan vient de dévoiler son mécanisme unique. Cette équipe du Scripps Research Institute montre en effet que sa molécule, « à 2 têtes » permet à la fois de produire de « bonnes » protéines nécessaires au système immunitaire et d'inhiber les « mauvaises » favorisant le développement de la maladie. Du jamais vu en biochimie, selon ces conclusions publiées dans l'édition du 13 décembre de la revue Nature.


Chang Shan (ou Dichroa febrifuga Lour) contribue en effet à apaiser la fièvre paludéenne grâce à une substance chimique comparable à la halofuginone, le dérivé synthétique de la fébrifugine. Les scientifiques du Scripps sont parvenus à décrypter et la structure de cette molécule et son processus d'action biologique.


L'aminoacylation, une étape cruciale dans la synthèse des protéines : Les protéines sont les produits finaux de l'expression des gènes. Lorsque les gènes sont exprimés, leur séquence d'ADN est d'abord lue et transcrite en ARN, une molécule similaire. L'ARN est ensuite traduit en protéines, différentes de l'ADN et de l'ARN, composées de chaînes de molécules d'acides aminés qui s'enchaînent dans l'ordre indiqué dans l'ADN. Des ARN de transfert (ARNt) sont indispensables à ce processus et l'aminoacylation est justement le processus biologique par lequel les molécules d'acides aminés sont attachées à ces ARNt. Des enzymes appelées aminoacyl-ARNt synthétases permettent la fixation des acides aminés aux ARNt.


3 acteurs moléculaires clés interviennent dans ce processus :


·   L'ARNt ou ARN de transfert


·   Les acides aminés


·   Les enzymes aminoacyl-ARNt synthétases qui rassemblent les 2 acteurs précédents.


Enfin, une molécule appelée ATP (pour adenosine triphosphate) est « le combustible » qui permet le processus.


Le double effet halofuginone : La recherche montre que la molécule halofuginone obtient sa puissance en interférant avec l'enzyme aminoacyl-ARNt synthétase qui fixe l'acide aminé à l'ARNt approprié et peut ainsi permettre la production protéines dont a besoin le système immunitaire. Mais elle inhibe aussi la production de « mauvaises » protéines en bloquanr le site actif de l'enzyme où sont réunis à la fois l'ARNt et l'acide aminé, chaque tête de l'halofuginone bloquant un côté de ce site. Il s'agit donc d'un complexe 3 en 1, enzyme, substrat (production des « bonnes » protéines) et inhibiteur (suppression des « mauvaises » protéines), un processus biochimique encore jamais vu, disent les chercheurs.


Le Pr Paul Schimmelrappelle que l'halofuginone a fait l'objet d'essais cliniques sur le traitement du cancer, mais l'image obtenue du processus biochimique laisse penser qu'elle pourrait servir de modèle à de nouveaux médicaments pour de nombreuses autres maladies.


Source: Nature doi:10.1038/nature11774 December 23, 2012 ATP-Directed Capture of Bioactive Herbal-Based Medicine on Human tRNA Synthetase (Visuel@ the Schimmel lab)


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