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Depardieu, la defense d'un acteur en exil fiscal

Publié le 27 décembre 2012 par Xylophon

Je reviens aujourd'hui car je pense n'avoir pas été assez présente ici depuis quelques temps.

Je crois que ce que j'aime surtout dans cette façon de se raconter, c'est de pouvoir choisir les moments d'écrire.

Si je ne suis pas d'humeur, si je n'ai pas envie, si je ne prends pas le temps, rien ne m'oblige à venir ici.

J'essaie, à l'inverse de certains de nos hommes politiques blogueurs de ne pas meubler quand l'inspiration n'est pas au rendez-vous.

Mais quand j'ai le temps, quand l'envie d'écrire est là, j'apprécie particulièrement ces moments de parenthèses littéraires.

Je ne sais pas pourquoi je reviens aujourd'hui.

Sans doute parce que j'ai fini temporairement mon déménagement dans ma tête et dans mes cartons.

Peut-être, parce que je suis en train de lire Murakami et ses réflexions sur la construction des romans.

Peut être, que j'avais envie tout simplement de ne pas prendre la défense d'un acteur en exil fiscal.

L’acteur :

Depardieu est un acteur comme il n’en n’existe plus. C’est un artisan, un ouvrier du cinéma. Autodidacte, il aurait pu devenir voyou, il est devenu comédien. Un comédien hors-normes.

Gargantuesque, boulimique pour assouvir un insatiable appétit, Depardien a tourné énormément et fait tout type de cinéma : film historique (Colomb, Le Colonel Chabert), film d’auteurs (Le Dernier Métro), et même comédie romantique à l’ américaine (Green Card). Evidemment dans ce capharnaüm balzacien, tout ne se vaut pas, mais Gérard Depardieu est, et reste un grand acteur.

Le politique:

En France, les liens entre acteurs et politiques sont complexes.

Certains acteurs s’engagent plus humanitairement que politiquement, quand d’autres choisiront de faire campagne.

Certains se tiendront à l’écart, le personnage médiatique pouvant faire obstacle à la promotion d’un film ou à l’engagement artistique.

Tous ces choix sont respectables. L’acteur étant aussi citoyen, il peut ou pas, selon sa volonté, intervenir dans la sphère publique pour défendre ses convictions, faire passer un message.

Comme dans ses films, les convictions politiques de Depardieu sont multiples et parfois difficiles à saisir.

Proche un temps par ses origines modestes du parti communiste français, Depardieu s’est doucement rapproché de gens beaucoup moins fréquentables, les Poutines, Kadyrov,...

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/gerard-depardieu-et-les-dictateurs-127135

Lors de la campagne présidentielle, Depardieu avait rejoint Nicolas Sarkozy et intervenait avant l’intervention de l’ancien président de la république pour chauffer la salle.

Ce choix d’avoir des amis dictateurs ou de fréquenter l’UMP sont des choix personnels, certes que je ne partage pas mais qui méritent d’êtres transparents. Depardieu était l’ami des milliardaires, des sarkozystes. Fin de l’histoire.

Le fiscaliste:

Récemment, nous avons appris que Depardieu souhaitait partir vivre en Belgique. C’est étonnant cette passion soudaine pour certains pour le plat pays…

Une sorte d’engouement cristallisé dans ce magnifique documentaire diffusé en 2008 par France 2 « les riches, l’impôts, et la fortune » qui m’avait fait écrire ce post « la foire aux milliardaires ».

http://lexilousarko.blog.fr/2008/02/01/la_foire_aux_milliardiares~3662414/

Les gens riches en France paient trop d’impôt et doivent donc pour vivre décemment quitter la France.

Mais je crois que ce qui m’a le plus gêné dans cette histoire, ce n’est pas cet exil médiatique, mais plutôt les forces centripètes qui gravitent autour.

Torreton a eu raison sur le fond et tort sur la forme. Catherine Deneuve a eu raison de défendre l’acteur mais pas le fiscaliste. Gad Elmaleh que je ne trouve jamais très drôle s’est cru intelligent de défendre le fiscaliste, comme Arthur et même Djamel Debbouze.

Mais la palme de l’intervention la plus indécente revient sans doute à Enrico Macias, qui s’inquiète pour l’avenir financier de ses petits enfants.

Messieurs les gens, qui vivaient dans un monde à part, merci de se rapprocher de vie ordinaire des citoyens français dont le salaire moyen est d’aujourd’hui de 1 500 € par mois, très loin donc des 50 millions de l’hôtel particulier de Depardieu.

Citoyens qui malgré les difficultés économiques, le compte déjà débiteur au 15 du mois, continuent à payer leurs impôts et à se taire,

Faites donc de même …


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