L’hypocrisie sur la facture des assurances complémentaires encore de mise en 2013

Les acteurs de l’assurance communiquent comme chaque année sur des chiffres erronés et les adhérents n’en peuvent plus de supporter ces hausses considérables. Les français sont contraints de payer la facture car ne pas avoir de mutuelle aujourd’hui peut coûter cher. Pourtant, le dernier Baromètre cercle santé Europ montre que 29% des français ont déjà renoncé à se soigner pour raison financière. Entre 2008 et 2013, les cotisations des assurances santé auront augmenté de 30%. Même en comparant et en changeant d’assurance régulièrement, la facture restera salée.

Les gros acteurs dévoilent un discours très positif allant même jusqu’à dire que « Le projet de loi de financement de la Sécu a mis fin, et heureusement, aux taxations qu’on a connues les trois années précédentes. Il n’a pas non plus conduit à des transferts de dépenses de l’Assurance maladie obligatoire vers les mutuelles, donc nous avons simplement à encaisser l’augmentation des dépenses de santé habituelles liées au progrès médical, au vieillissement de la population » Selon cette analyse, les mutuelles devront encaisser et répercuter uniquement la hausse des dépenses de santé dues au progrès médical et au vieillissement de la population. D’autres encore expliquent que la modération des dépenses de santé constatée en 2011 et début 2012 permettra un ralentissement de la hausse des prix.

Contrairement aux informations diffusées massivement dans les médias, la hausse du prix des cotisations ne sera pas modérée en 2013. La mutualité française parle d’une hausse allant de 2.5% à 3% mais la réalité est toute autre puisque cette augmentation sera de 8 à 10% en moyenne.

Raisons évoquées pour justifier l’augmentation des cotisations des mutuelles et assurances santé

En 2012, la taxe sur les conventions d’assurances (TCA) est passée de 3.5% à 7%. Cette taxe a été naturellement répercutée sur les tarifs des cotisations assurés sauf pour certaines mutuelles comme la GMF qui a décidé d’en faire un argument de communication. Le doublement de cette taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA) ne sera pas remis en cause en 2013 contrairement à la promesse de François Hollande selon certains.

La hausse des dépenses santé est constante et résulte du vieillissement de la population, de la hausse du prix des consultations médicales et paramédicales, de la hausse du forfait hospitalier. Le désengagement de la sécurité sociale se traduit par le déremboursement d’un certain nombre de médicaments, du ticket modérateur et la mise en place de franchises. Cela entraine un basculement de ces dépenses vers les mutuelles et complémentaires santé.
Une étude publiée par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du Ministère de la santé montre que les complémentaires se voient alors dans l’obligation de prendre en charges ces dépenses supplémentaires. Cette hausse se répercute  forcément sur les cotisations des assurés.

Des hausses constantes injustifiées

L’association UFC-Que Choisir dénonçait une hausse démesurée du prix des cotisations en 2010 à la suite de la publication d’un rapport officiel de l’ACP (Autorité de contrôle prudentiel) concernant les complémentaires santé. Ce document explique que les organismes ont profité de la mise en place de la TSCA pour absorber une partie (environ 30%) de ces hausses à leur profit entrainant ainsi une augmentation de leur rentabilité pouvant atteindre 25% sur cette année 2010.

Selon Xavier Bertrand, aucune mutuelle n’est en situation difficile et rien ne justifie des hausses annuelles aussi fortes de la part des complémentaires santé. Suite à la crise, ces acteurs ont observés un ralentissement de leur chiffre d’affaires (3.42%) mais depuis, celui-ci a progressé (5.2% en 2011 et 6.5% en 2012)