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L'illusion des erreurs

Publié le 28 décembre 2012 par Minanga
Un résumé du livre "Thinking fast and slow" de Daniel Kanheman, 2011
Partie II
L'illusion des erreurs

La loi des petits nombres

Si on vous dit que les meilleurs écoles sont de petites tailles, vous pensez surement que c'est parce qu’elles sont petites qu’elles sont meilleurs.  Cela va de soi... N'importe quels élèves bien encadrés réussit. Et pourtant, les plus mauvaises écoles sont aussi celles qui sont de petites tailles.  Étonnant, n'est-ce pas?
La raison est simple.  Comme ses écoles ont peu d'effectifs, il est plus probable que tout les élèves soient excellent ou au contraire qu'ils soient tous mauvais.  On a plus de chance d'avoir que des six ou que des un en lançant un dé deux fois, que si on le lance dix fois, non?

Des idées ancrées?

Existe-t-il un lien entre votre numéro de téléphone et le nombre d'éléphants en Côte d'Ivoire?
Certainement pas! Pourtant si l'on vous demande de donner votre numéro de téléphone et ensuite d'estimer, le nombre d'éléphants en Côte d'Ivoire vous allez donner un nombre en fonction de la grandeur de votre numéro de téléphone.  Votre estimation sera différente de celle que vous donneriez si on vous demandait d'abord, le nombre d'éléphants en Côte d'Ivoire, et ensuite votre numéro de téléphone.
Même si notre cerveau sait qu'une information est inutile, il ne sait pas l'ignorer.
Dans le marchandage, annoncer un prix plus petit que celui que l'on est prêt à payer fera diminuer les attentes du vendeur, qu'il le veuille ou non.   On a vu dans la partie précédente que l'ancrage des idées était multi-sensoriels, c'est à dire qu'une idée peut être ancrée par la parole, la vue (d'un prix), le mouvement (de la tête), l’odorat (peut être testé dans certaines grandes surfaces) etc...

L'attention ou la disponibilité

Essayez de répondre au question suivantes.
Quand avez-vous mangé du foutou pour la dernière fois?  En mangez-vous souvent? Citer les 4 dernières fois où vous en avez mangé.
Maintenant... mangez-vous du foutou aussi souvent que vous le pensiez?
Votre certitude, exprimé par la réponse à cette dernière question, sera d'autant plus faible que vous aurez lutter pour vous souvenir des 4 derniers foutou que vous avez mangé
En général nous sommes certain de ce dont on se souvient facilement et c'est contraire au nombre d'évènements dont on se souvient.
Plus on cherchera les dernières fois où on a mangé du foutou et plus ce sera difficile de se souvenir.  En conséquence, on sera de moins ne moins sûre d'en avoir manger souvent.
Conclusion, si vous voulez vous convaincre de quelque chose, limiter les exemples.

Les stéréotypes

Imaginez que l'année dernière, vous aillez rencontré un pasteur qui vous a dit être un escroc repenti.  Qu'est-ce qui vous étonnerait le plus aujourd'hui?  Qu'il soit devenu un pasteur aimé par ses fidèles?  Ou un pasteur aimé par ses fidèles mais qui détourne un peu d'argent de la caisse?
A mon avis, si vous ne croyez pas communément au miracles, la deuxième option vous semble plus probable, plus cohérente.  Mais, en y réfléchissant un peu plus, la première option n'exclue pas la seconde.  C'est donc, en toute logique, la première option qui est plus probable.
En fait, l'idée du escroc repenti en pasteur cadre mieux avec l'idée qu'il reste un peu d'escroc dans le pasteur.  Et la deuxième option, qui colle a ce stéréotype saute aux yeux bien qu'elle soit plus spécifique que la première.

La régression vers la moyenne, qué za quo?

D'après les psychologues, les encouragements sont plus efficaces que les remontrances.  Malheureusement, ce n'est pas toujours le bon sens.  Car si on félicite Awa qui obtient 19/20 en mathématique et que l'on gronde John qui a 1/20, il y a plus de chance que se soit John qui s'améliore, non?
Dans le contexte scolaire, il est facile de voir pourquoi et ça n'a rien à voir avec les remontrances.  John peut s'améliorer en ayant 2, 3, 4 et plus sur 20.  Awa, elle, risque de faire moins bien au prochain examen.  Mais même si sa note diminue, elle diminuera moins que si on l'avait grondée de ne pas avoir été parfaite.
En fait en général, toute chose qui se répète tends vers la moyenne. C’est ce que l'on appelle en psychologie "la régression vers la moyenne" et en statistique "la loi de grand nombre"...
Dans un autre registre: "nous sommes nés poussières (d'étoiles) et l'on retournera poussières (d'étoiles)".

Nos erreurs sont des illusions cognitives

Nos erreurs de jugement sont souvent dues au mode de fonctionnement de notre cerveau et en particulier à ce que Daniel Kanheman appel le Système 1.  Ce Système cognitif associe tout et n'importe quoi. Il cherche  la cohérence au prix de la raison.  Lorsque l'environnement est perçu de façon cohérente, répétitive, il l'ignore. Ce Système est sensible à la nouveauté et à l'insolite.
Il s'agit peut être du fruit de l'évolution de l'Homme animal devenu un animal rationnel.

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