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Enseigner l'histoire du genre et des homosexualités

Par Mbertrand @MIKL_Bertrand

Le sujet a souvent été évoqué sur ce blog et une rubrique y est même consacrée. C'est pourquoi il m'a semblé important de relayer auprès des lecteurs de ce blog l'article consacré à l'enseignement de l'histoire du genre et des homosexualité que j'ai récemment écrit pour le site Aggiornamento : à lire ici !

SAV du 19 novembre 2012

Ci-joint un courriel envoyé à M. Benoit, président de l'Association des Professeurs d'Histoire-Géographie, à la suite de sa "lecture critique" du travail référencé ci-dessus dans l'éditorial du n° 420 d'Historiens et Géographes :

Monsieur Benoit,

Cher collègue,

Je viens de prendre connaissance de votre éditorial du numéro 420 de la revue Historiens et Géographes.

Il y aurait beaucoup à dire sur ces “lettres ouvertes” multipliées qui semblent signifier au lecteur qu’il ne peut appartenir qu’à une catégorie bien définie par vos soins, mais je me contenterai de réagir sur ce qui m’est visiblement adressé directement.

Bien que n’étant pas un des “responsables d’Aggiornamento”, je me suis senti visé par l’une de vos remarques adressées à ce collectif : “Il n’est pas non plus nécessaire d’évoquer l’appartenance sexuelle des personnages historiques pour lutter contre l’homophobie, car il y a bien d’autres moyens pour être un enseignant porteur de tolérance”. Il semblerait que cette remarque constitue une réponse au texte que j’ai publié dans les colonnes du site.

Sur le fond, je ne peux que vous inviter à relire ce texte qui ne se résume pas du tout à cette phrase caricaturale. Au contraire, cette démonstration qui se veut argumentée précise bien que la proposition de la ministre n’est pas satisfaisante et qu’il serait complètement inutile de vouloir “ficher” les personnages historiques en fonction de leur sexualité supposée. En revanche, il serait plus intéressant d’envisager une véritable éducation à l’histoire des sexualités (sans communautarisme, qu’elles soient homosexuelle, hétérosexuelle ou autres).

Sur la forme, je suis tout aussi surpris de constater que dans votre lettre ouverte de quelques lignes, le collectif Aggiornamento soit résumé aux thèmes de la chronologie, du récit… et de l’homosexualité des personnages historiques ! Certes, mon texte est actuellement publié en “Une” du site car il est le dernier paru. J’aimerais néanmoins vous indiquer qu’il est suivi de plusieurs dizaines d’autres contributions sur des thématiques bien plus diverses et riches que celles auxquelles vous semblez vouloir réduire ce collectif.

Enfin, j’aimerais justement m’arrêter un instant sur ce terme de “collectif” dont la signification est à mes yeux importante.

Ce texte est en fait une réaction à un débat mené par les membres du collectif autour des déclarations de la ministre. Certains n’étaient pas d’accords avec mon positionnement ; d’autres m’ont soutenu et encouragé à écrire ce texte... pour que finalement une réflexion argumentée soit proposée à chacun.

Il n’est pas dans mon ambition avec ce texte de fixer la ligne officielle d’Aggiornamento, mais de proposer des éléments permettant de faire avancer le débat autour d’un sujet qu’il m’a été permis d’approfondir au cours de mes recherches universitaires.

Ainsi, chacun apporte sa petite pierre à l’édifice sans rechercher titre, gloire, reconnaissance institutionnelle...et c’est très bien ainsi !

Face aux critiques et menaces incessantes vis-à-vis de l’enseignement de l’histoire, il me semble important de pouvoir discuter, débattre, réfléchir, pour finalement faire valoir la valeur ajoutée de notre discipline dans la formation intellectuelle et civique de notre jeunesse.

Je ne suis pas certain que ces critiques internes récurrentes de part et d’autre soient utiles à notre cause commune. Je m’en suis toujours gardé et c’est pourquoi j’ai adhéré en toute connaissance de cause à l’APHG, tout en m’investissant ponctuellement dans le collectif Aggiornamento.

Or, je m’interroge aujourd’hui : Pourquoi l’APHG s’obstine-t-elle à vouloir refuser le débat et à s’entendre sur un minimum de revendications communes ? Comment l’APHG peut en arriver à cette aberration visant à croire qu’il faut choisir son camp pour défendre l’enseignement de l’histoire en France ?

J’ai cru comprendre par l’intermédiaire de plusieurs collègues que nous étions plusieurs à avoir fait ce choix de dépasser les divergences pour défendre sur tous les fronts notre discipline et notre métier.

A titre personnel, par cette tribune, vous ne me laissez même pas la liberté de choisir puisqu’en tant que président de l’APHG, vous venez de condamner les prises de position de l’un de vos adhérents sans même le contacter pour en discuter avec lui.

Je le regrette et je trouve ceci d’autant plus contradictoire que vous en appelez dans le même éditorial à une campagne massive d’adhésion. Encore faudrait-il comprendre qu’adhérer ne signifie pas acquiescer silencieusement. J’ai une autre vision de l’engagement et du débat démocratique.

Cordialement. 


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