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Olivier Ka et Domitille Collardey – Le magasin des suicides

Par Yvantilleuil

Vive Alan !

Olivier Ka et Domitille Collardey - Le magasin des suicidesAprès « Je, François Villon », c’est un autre roman de Jean Tullé qui se voit donc adapté en bande dessinée. Publié juste avant son adaptation cinématographique par Patrice Leconte, cet album narré par Olivier Ka (lisez Pourquoi j’ai tué Pierre !!!) et dessiné par Domitille Collardey invite le lecteur dans un univers peu réjouissant.

Dans ce monde où la grisaille est reine et le suicide roi, les auteurs proposent de suivre le quotidien d’un commerce spécialisé dans la vente d’accessoires qui permettent de passer l’arme à gauche. De la lame de seppuku au pistolet jetable, en passant par les cordes de pendus et l’arsenic, la maison Tuvache vend la mort de père en fils depuis des générations. Dans cet environnement où le ciel n’est jamais bleu et le beau temps jamais au rendez-vous, les affaires vont pour le mieux, mais une terrible menace plane cependant à l’horizon : Alan, le petit dernier de la famille ! Le fait qu’il souriait déjà étant bébé n’était pas le meilleur des présages, mais le voilà qui développe une joie de vivre à toute épreuve au fil des années, sans parler de cet optimisme qui pourrait s’avérer contagieux et donc bien mauvais pour la clientèle…

Vous l’aurez donc compris, ce one-shot est profondément sombre et joue pleinement la carte de l’humour noir. Malheureusement, à force d’énumérer les mille et une façons de mourir, cet album oublie parfois de raconter une histoire. Le lecteur ne manquera certes pas de sourire au fil des différentes trouvailles morbides, mais refermera tout de même l’album avec un léger sentiment de trop peu.

Malgré un environnement sombre et dépressif, ce one-shot n’est pas vraiment une ode au suicide, mais vous invite plutôt à suivre l’exemple d’Alan. Son emprise progressive sur les autres peut également se voir au niveau du graphisme. Alors que l’album démarre dans des tons grisâtres, le petit Alan aux cheveux flamboyants va progressivement contaminer les autres cases de sa couleur. À l’instar du découpage, le travail au niveau de la colorisation est donc particulièrement intelligent et sert admirablement ce récit qui se ponctue d’ailleurs sur une case aux teintes chatoyantes.

Une bande dessinée sombre et drôle, mais dont l’histoire ne décolle jamais vraiment.


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