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Si Paris Nous Était Conté (Sacha Guitry, 1955)

Par Doorama
Si Paris Nous Était Conté (Sacha Guitry, 1955) Sacha Guitry raconte l'histoire de Paris à quelques étudiants venu le trouver pour échapper à la lecture chronologique des manuels d'histoire.
Nouvelle incursion dans l'histoire de France, cette fois de notre belle capitale, Si Paris Nous Était Conté reprend la recette utilisée par le Maître dans Si Versailles M'était Conté. C'est donc à une nouvelle "leçon d'histoire buissonnière" que nous convie Sacha Guitry, en réorganisant selon son bon plaisir les faits et les anecdotes historiques qu'il a sélectionné pour nous. Esprit de Guitry est tu là ? La réponse est ici... notre réponse en tout cas !
Alors que Si Versailles M'était Conté regorgeait d'une fantaisie savoureuse et d'une distance amusée (mais sérieuse !) à son sujet, Si Paris Nous Était Conté décide de pousser quelques curseurs vers le haut. Le filtre appliqué par Guitry sur son premier chapitre historique préservait la chronologie, le choix retenu pour ce second privilégie la liberté de son auteur et son goût pour un "coq à l'âne" qui se révèle au final pas si judicieux et ludique que cela. Uniquement guidé par le bon vouloir de son narrateur, Si Paris Nous Était Conté fini par perdre le spectateur au delà du raisonnable.
Si l'histoire de France ne semble pas avoir de secret pour Guitry, on doit humblement avouer qu'ici, à la rédaction ce n'est pas le cas ! Alors comment accueillir tous ces noms, ces courants d'idées, ces anecdotes, ces contextes lorsqu'ils nous sont livrés en parfait "ordre désordonné" ? Si Paris Nous Était Conté est certes foisonnant de jolis moments, toujours traversé de la finesse spirituelle de Sacha Guitry, il ressemble pourtant à un grand Zapping, façon Canal+, condensé en 2h10. Et comme un grand zapping, quelque soit la trame pour structurer le flux d'infos, de personnages et d'images, la lassitude l'emporte rapidement sur l'intérêt à l'image.
La fantaisie culturelle concoctée par Sacha Guitry peine à captiver bien longtemps. Le bon plaisir spirituel de son narrateur tourne à la compilation de bons mots et d'anecdotes souvent drôles, mais se heurte à l'écueil du patchwork. L'aventure tourne alors à l'autosatisfaction et revêt des allures de cabotinage égocentrique, même si son narrateur se fait rare à l'image. Malgré le casting exceptionnel et la pertinence de la sélection effectuée par l'auteur, l'ennuyeuse chronologie qu'il combat lors de son introduction fait au final défaut dans l'assemblage final. Bien sûr il reste une belle leçon d'histoire, très subjective et personnelle, l'esprit critique et ironique de Sacha Guitry nous donne d'agréables scènes, mais contrairement à l'ambiance studieuse des étudiants venus trouver ce professeur atypique, l'ensemble est bien dissipé. Plus que de la grande histoire de Paris, c'est plutôt à un florilège de références de l'auteur que le spectateur est convié. Bien moins séduisant que Si Versailles M'était Conté les férus d'histoire retrouveront peut être leur petits (et leur plaisir) dans ce flot de scénettes abondamment peuplées de noms prestigieux (acteurs, comme personnages historique), les autres risquent de décrocher et de chercher en vain à démêler ce qui est historique de ce qui ne l'est pas, ce qui est à garder de ce qui ne l'est pas, ce qui est le bon Guitry de ce qui l'est moins !
Si Paris Nous Était Conté (Sacha Guitry, 1955)

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