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Marie – 1913

Publié le 05 janvier 2013 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

C’est le onzième séjour à Venise d’Henri de Régnier qui se retrouve, en amoureux, avec Marie, après les turbulences de la liaison avec cet extraordinaire, mais brutal, amant que fut Henry Bernstein.

Marie – 1913

Peut être pour fêter leurs retrouvailles, Marie et Henri ont fait, avant de se rendre à Venise, le circuit des lacs italiens, les îles Borromées, Stresa et Gardone Riviera où, plus tard, D’Annunzio se retirera.

Ils ont déniché, à Venise, un petit palais, le palazzo Vendramin ai Carmini, qui tombe en ruine, n’est pas meublé mais qui a fait succomber Henri de Régnier. Marie, en le visitant, a repéré trois pièces habitables, ils vont le louer jusqu’à la fin novembre. Avec l’aide de leurs amis, ils vont le nettoyer, et le meubler en louant, auprès d’antiquaires des meubles contemporains du palais. Il feront de cette ruine un coquet mezzanino.

En cet automne 1913, Venise est très fréquentée.

Avec eux, logent au palazzo Vendramin ai Carmini : Jean-Louis Vaudoyer, Edmond Jaloux et le jeune Émile Henriot qui fait ses débuts vénitiens. Tous trois émules de leur maître, Régnier, et amants de Marie qui en écrit : « Ces trois écrivains-là ont si bien pris mon mari comme exemple, qu’ils ont fini par le décalquer« .

Marie – 1913

La princesse de Polignac, lady de Grey, la princesse Ruspoli, le prince de Hohenlobe et son épouse, Gabriel Louis Ringué, Henri Gonse, Paul Bourget… tous se retrouvent chez lady de Grey pour une grande soirée qui finit au petit matin.

A l’aube, paul Bourget se tenait près d’une fenêtre, admirant les premères lueurs. Le prince de Hohenlohe, devinant ses pensées, s’approcha de lui et dit : « Mon cousin l’empereur Guillaume II aime beaucoup la France« .

Paul Bourget sourit avec amertume et murmura « Voici l’annonce d’une guerre. C’est ainsi que prendra fin l’enchantement du monde« .

Henri de Régnier se joignit à eux, embrassa du regard les palais de marbre, les eaux calme qui se teintaient de rose et de corail et dit « Conservons ces instants au fond de nous-même ; ils atteignent un sommet dans le domaine de la beauté. Et plantons une forêt de souvenirs où le désenchantement, jamais, ne pourra pénétrer« …


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