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Le seigneur des anneaux (1978)

Publié le 05 janvier 2013 par Olivier Walmacq

Don de son oncle Bilbon, l'anneau de Frodon est convoité par beaucoup et notamment les Nasguhl, créatures noires jusque dans l'âme. Dans sa quête pour le détruire, il sera aidé par le nain Gimli, l'humain Aragorn, quelques amis hobbits et l'elfe Legolas...

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La précieuse critique de Borat

Beaucoup semblent l'oublier mais bien avant Peter Jackson en 2001, Le Seigneur des anneaux de JRR Tolkien avait déjà été adapté par Ralph Bakshi. Ce nom ne vous dit peut être rien, mais il fut l'instigateur du premier et seul film d'animation standard à avoir été classé X, Fritz the cat. Réalisateur indépendant, Bakshi a réussi à se faire une véritable réputation malgré que beaucoup l'ont oublié. La preuve avec sa version du Seigneur des anneaux datant de 1978. Il faut dire que les ennuis durant la gestation n'ont pas été et l'ont fait devenir involontairement culte pour beaucoup. Bakshi avait prévu d'adapter la trilogie en un dyptique avec United Artists en coproducteur, faisant par la même occasion capoter le projet d'un seul film de John Boorman. Mais le studio de Charlie Chaplin n'a pas voulu mettre de "Part one" à côté du titre, provoquant ainsi un gros cafouillage. Bakshi dira que c'est la principale raison pour laquelle son adaptation fut si critiquée. Pire, alors que le "premier volet" avait largement dépassé son budget au box office (plus de 30 millions de $ gagnés pour 4 millions dépensés, on ne peut pas dire que ce soit un bide!), United Artists ne souhaitera pas prolonger l'aventure. Donc sans vouloir spoiler (quoique, la plupart des gens ayant vu au moins la trilogie de Jackson), le film s'arrête juste après la bataille du gouffre de Helm, soit le milieu des Deux tours!

Le Seigneur des anneaux : photo

Une frustration totale surtout que Bakshi se veut très fidèle aux péripéties des romans qu'il adapte. L'oeuvre du réalisateur est donc incomplète et on ne comprend pas le désintérêt de United Artists dans l'entreprise. La Warner produira néanmoins un téléfilm d'animation The return of the king, ne faisant pas suite au film de 1978 mais à un autre réalisé en 1977 et adaptant Bilbo le hobbit. Vous suivez? Non? Pas grave! En VO, on retrouve John Hurt en Aragorn et Anthony Daniels (le mythique C3PO) en Legolas. En VF, c'est Pierre Arditi qui incarne l'elfe et Gérard Hernandez prend le rôle de Gollum et de Langue de serpent. Oui le Raymond de Scènes de ménages à la place d'Andy Serkis. Autant dire que ça fait son petit choc. En sachant Bakshi se veut très novateur et opte pour la technique de la rotoscopie. Pour les scènes de bataille, il filme directement des acteurs en Espagne avant de repasser sur les négatifs au crayon. Economique et permet de donner plus de réalisme à l'action en cours. Manque de bol, plus le film vieillit, moins ça passe. Surtout que le réalisateur opte pour des filtres en tous genres et notamment rouge. Ce qui ne passe pas vraiment et on a tendance à être agresser par les images. D'autant que les batailles perdent en visibilité et le passage du Gouffre de Helm est primordial.

Le Seigneur des anneaux : photo

Ainsi, ce grand moment sublimé au cinéma par Peter Jackson (ce qui fait, selon moi, des Deux tours le meilleur volet de la trilogie) devient une overdose de rouge, ce qui devient assez désagréable. Au niveau des personnages, on relève quelques défauts également. Les hobbits se ressemblent tous et je défie quiconque de différencier Frodon de Sam ou Mary. Aragorn se retrouve avec une coupe à la Javier Bardem dans No Country for old men. Mais le comble vient probablement de Boromir. Il se retrouve en sorte de viking avec casque, barbe énorme et les jambes nues! On se croirait presque devant un lutteur ou un catcheur qui aurait perdu de sa superbe! Le mythe de Sean Bean en prend un sacré coup. Le visuel de Gollum n'est pas vraiment flatteur non plus. Mais les visuels de Gandalf et Saroumane sont très corrects. Pour le reste, même s'il n'adapte pas tout (et pourtant, le film dure 2h10, rare pour un film d'animation), reste fidèle au maximum. Donc même si l'animation n'est pas toujours à la hauteur, le récit est respecté et c'est cela qui compte. Le Seigneur des anneaux apparaît donc comme une curiosité, surtout qu'il est facilement trouvable en BR, qui plus est avec un excellent documentaire sur son auteur.

Le Seigneur des anneaux : photo

Une adaptation moyenne souffrant d'une animation parfois douteuse et surtout inachevée.

Note: 10/20


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