Sarko IV : John Sarko

Attentats en Mauritanie et fin du Dakar ; guérilla en Afghanistan contre un ennemi invisible à nos drones, satellites et autres gadgets numériques ; prise d'otage en plein océan Indien sur un yatch de croisière... Dans tous les cas, la même impossibilité à prévoir le lieu et l'heure que l'adversaire choisit, pour une raison très simple : c'est lui qui choisit, et nos modèles de management de crise ne pourront jamais modéliser ce choix qui relève de la liberté.

Mais tout cela on le sait et on l'écrit et le commente depuis Clausewitz, Foch, de Gaulle etc... Alors d'où vient cette surprise toujours renouvelée, parce que cette fois-ci on n'a pas pu prévoir mais que la prochaine fois, vous comprenez, avec les nouveaux logiciels, et puis quand tout sera numérisé... Et surtout le progrès c'est nous, c'est l'Occident, c'est l'OTAN, c'est l'Amérique, et ce n'est tout de même pas une bande de pouilleux rétrogrades qui vont nous tenir en échec, nous qu'on a inventé Franklin et Condorcet...

Ben si !

Et on n'a plus alors qu'à envoyer les Rambo, et faire la guerre que l'adversaire a choisi pour nous et nous impose. Mais ça aussi on l'écrit et on le dit dans les cercles militaires européens, de plus en plus violemment critiques à l'encontre de la pensée stratégique militaire américaine qui semble définitivement plantée et auquel plus personne ne croit.

Sauf le chef des armées françaises, aveugle et sourd à toutes les objections, et qui va croire longtemps encore que l'Amérique c'est fort, c'est puissant, c'est beau et c'est surtout très très très intelligent. Jusqu'au jour où nos généraux lui diront : ce coup-ci, Monsieur le Président, on va vous fournir un casque et un fusil mais là, vous y allez tout seul !