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Le Hobbit: Un Voyage Interminable

Publié le 09 janvier 2013 par Wtfru @romain_wtfru

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Dix ans après, voilà qu’arrive le Prequel du Seigneur des Anneaux

SYNOPSIS
Bilbon Sacquet, comme tous les Hobbits, coule des jours heureux dans la Comté. Mais il est entraîné dans une incroyable aventure lorsque l’Istar Gandalf et 13 nains viennent lui demander son aide pour récupérer le trésor usurpé aux ancêtres des nains par le dragon Smaug, qui vit sous le Mont Solitaire.

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AVIS
Quasi une décennie s’est écoulée depuis la trilogie du Seigneur des Anneaux. La plus grande saga des années 2000 (avec Harry Potter) a marqué toute une génération, du plus pointu des cinéphiles au geek du coin fan de métal et de « WoW ». Une épopée fantastique dans le monde fictif de la Terre du Milieu qui a permis, et c’est mérité pour le coup, à New Line et à Peter Jackson de s’en mettre plein les poches.
Mais comme toute série de films qui se respecte, il y a un moment où se pose la question de réaliser une suite ou un prequel (Star Wars en est le meilleur exemple). Surtout qu’ici, il y a largement matière puisque l’héritage de Tolkien sur le sujet est loin d’être épuisé.
Le principal problème n’est donc pas l’inspiration scénaristique, mais seulement de ne pas gâcher la virtuosité d’un chef d’oeuvre. C’est d’ailleurs pour cette raison (+ une guéguerre pour les pépètes avec la société de production) que Jackson ne voulait pas se remettre en selle, de peur d’abîmer son propre enfant. Ironie de l’histoire, c’est d’abord par une trilogie du Hobbit que le réalisateur néo-zélandais voulait commencer il y a de ça vingt ans.
Et le revoilà donc de retour dans l’univers des elfes, des nains, des orques et autres créatures fantastiques pour le plus grand plaisir des fans.

Il faut bien avouer que c’est un sentiment de curiosité qui s’empare de nous avant de voir le film. Comment faire mieux ? Comment faire aussi bien même ? Comment ne pas céder à la facilité en créant de trop nombreuses passerelles entre The Hobbit et la trilogie précédente ?
Il y a forcément un point de comparaison, ce nouveau film ne peut pas y échapper avec le même casting (Ian McKellen, Andy Serkis, Cate Blanchett, Christopher Lee, Hugo Weaving et Elijah Wood) tout d’abord. Revoir ces têtes familières rechausser les crampons fait vraiment plaisir d’ailleurs. On a l’impression que rien a changé ou presque. Un bon point.

Pourtant, très vite, on déchante. Quelque chose ne va pas, quelque chose ne va plus. On a logiquement du mal à se projeter 60 ans en arrière, avec une autre histoire, une autre intrigue, bien moins prenante que la première. La façon dont sont présentées les choses ne fonctionne pas. L’introduction s’étend beaucoup trop avec ces nains squatteurs de maison de hobbit tranquille et le début de leur périple. La première heure et demie est plus pénible qu’autre chose. Trop « familiale », trop bon enfant. On a l’impression d’assister à une sorte de série B reprenant les ingrédients d’une grande recette comme c’est souvent le cas pour les séries à rallonge de films usés jusqu’à la moëlle (Beethoveen 5, American Pie 7, Maman j’ai raté l’avion 3, etc etc). Aucune scène ne nous marque, ne nous happe. Tout est trop paisible. Même les dialogues ne font pas mouche, les traits humoristiques ne prennent pas du même coup. On sent que Jackson a voulu détendre l’atmosphère avec l’introduction de personnages balourds seulement la sauce ne prend pas. Martin Freeman s’en sort pas si mal en hobbit mal luné mais pour les nains, c’est pas ça du tout. Trop caricaturaux mais surtout pas assez nain! Surtout Richard Armitage (Thaurin) qui n’a de nain que le nom puisqu’il renvoie plus à Aragorn qu’à Gimli..
Au niveau couac « drôlerie supposée », on retiendra aussi cette mauvaise scène du repas dans la forêt des trois trolls débiles.  Déjà la situation ne présente aucun intérêt puis la façon dont se déroule les choses est assez absurde. Bref, n’importe quoi.

Il faut attendre la deuxième moitié du film pour commencer à y trouver un intérêt. On comprend mieux ce qui attend les nains dans leur périple et le danger qui guette déjà les différents peuples avec ce « conseil des 4″ réunissant Gandalf, Elrond, Saroumane et Galadriel. Est-ce vraiment un hasard si cette première bonne scène intervient avec uniquement des personnages des premiers volets ?
On retrouve aussi la patte Jackson avec quelques prises de vue pas dégueulasses du tout (notamment lors de la lecture de la carte au clair de Lune) et enfin de l’action! Les combats sont toujours aussi grandioses, rondement menés et sur un rythme effréné. On gagne en épaisseur et en forme du même coup. Par exemple, le duel entre les géants est à couper le souffle, le sommet du film sans nul doute possible. L’arrivée dans la grotte des gobelins et la bataille qui en suit sont assez bonnes elles aussi, quoique un peu longuette.
Et c’est lorsque l’on était enfin de plein pied entré dans l’histoire, voici que Jackson refroidi l’ambiance avec une scène d’une longueur insoutenable, même si elle part d’un bon sentiment: la rencontre entre Bilbon et Gollum.
Ok, pour le clin d’oeil et la trame du film l’idée est bonne mais c’est beaucoup trop long pour rien. Qu’est-ce qu’on en a à foutre d’une bataille d’énigme entre les deux ? Au pire, tu en mets une ou deux mais là, c’est faire durer le plaisir jusqu’à la sécheresse intime. Alors que ce moment aurait dû être un pic du scénario, on se retrouve saoulé par ce faux duel (surtout que l’on connait l’issue du coup…) et on a juste envie que ça s’arrête. Même la traque de l’anneau par Gollum lorsque Bilbon devient invisible perd en intérêt. Dommage.
On ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit d’une autre trop grosse facilité entre les deux trilogies sur laquelle Jackson se repose dangereusement.
La scène finale reprend un peu de poil de la bête même si, une fois encore, son élément de résolution a déjà été vue dans le Seigneur des Anneaux…

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Finalement, ce que l’on pouvait craindre s’est bel et bien produit. Peter Jackson a aseptisé son oeuvre au profit du profit. En voulant copier ses aînés, Le Hobbit déçoit aussi bien sur le fond que la forme. Trop de scènes dispensables, trop de scènes étirées jusqu’à l’épuisement, le film est d’une longueur incompréhensible et scandaleuse pour le peu de véritable scénario qu’il contient. Et au lieu de voir la suite, c’est sur les prédécesseurs que l’on a envie de se jeter.

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