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Cashback (Sean Ellis, 2006)

Par Doorama
Cashback (Sean Ellis, 2006) Après sa rupture, Ben est devenu insomniaque. Afin d'occuper ces précieuses heures de vie récupérées, il travaille dans un supermarché où il fait la connaissance de ses collègues, dont la principale activité consiste à tuer le temps. Etudiants en beaux-arts, Ben le tue en dessinant la beauté du monde, dont il peut figer le temps à tout moment... Parmi ses collègues, Sharon attire son attention...
Initialement sous la forme d'un court-métrage, Cashback est une ballade poétique et nonchalante dans l'esprit d'un étudiant rêveur et insomniaque. Déambulation inutile, esthétisante et ennuyeuse pour les uns, Cashback a parfaitement séduit la rédaction de Doorama presque pour ces mêmes raisons, à la différence que nous l'aurions plutôt qualifié de "déambulation esthétisante dans l'ennui" ...
C'est effectivement un fait, le scénario de Cashback n'est pas bien épais, puisqu'il se s'articule justement autour de l'ennui. Alors forcément son intérêt ne résidera pas dans un rythme ou des péripéties endiablées, mais bel et bien sur son traitement d'un certain flottement dans les choses. Cashback est une tranche de vie, un arrêt sur la période post-rupture-insomniaque de son héros, et forcément, lorsque l'on ne dort plus, on est un peu mou, la perception des choses et du temps se déforme... C'est donc tout naturellement que Cashback prend le parti de ne rien aborder de trop gros ou consistant, pour travailler son ambiance délicate sur des petites choses. Quand à l'ennui décrit ou rapporté dans certaine critiques, son traitement décalé et son humour omniprésent se charge, selon nous, d'en éliminer toute trace au profit d'une douce poésie légère et très séduisante.
Peut être dû à l'état brumeux de son héros et sa soif d'admirer la beauté des choses (on vous renvoie a sa belle affiche et à ces femmes qu'il déshabille pour en capturer sur papier la beauté...), Cashback adopte une nonchalance presque contemplative qui le rend très séduisant. Séduisante, sa forme l'est aussi, notamment grâce à une réalisation certes arty-sexy-branchouille, mais toujours contrainte du bon goût, élégante et esthétique. Ainsi habillée, la mise en scène de Sean Ellis épouse les pensées et l'imagination de Ben avec une fluidité et une douceur qui donne à Cashback son rythme très particulier. Avec la joyeuse galerie de glandeurs que met en scène Cashback, on aurait pu assister à un film punchy, rock n'roll, un poil trash pour son humour, au lieu de cela, Sean Ellis prend le contre-pied de la comédie britannique habituelle et en donne une variante mesurée, adoucie, baignée de lumière...
Vous l'avez compris, nous sommes séduits par le charme branché et atypique de Cashback. Doux, délicat, drôle et poétique il partage les réflexions de son héros, avec une liberté et une légèreté qui fait un bien fou au spectateur. Les déambulations et les réflexions de Ben nous amusent, puis nous plaisent, et progressivement nous emmènent dans une attachante vision d'un chagrin d'amour d'ado. C'est peut être là la principale réussite de Cashback, il nous invite à une balade très libre, presque une errance, mais dessine derrière sa légèreté affichée et sa poésie fantaisiste le joli portrait d'un jeune adulte. On pourra détester son coté hype, nous on s'est laissé glisser, et c'était une délicieuse parenthèse.
Cashback (Sean Ellis, 2006)

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