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Frankenweenie (Tim Burton, 2012)

Par Doorama
Frankenweenie (Tim Burton, 2012) Vincent et Sparky, son chien, sont inséparables. Quand Sparky disparaît, Vincent est inconsolable. Son professeur de sciences va lui donner involontairement la solution à son chagrin : faire renaître Sparky grâce à la foudre ! Victor va donc se lancer dans l'expérience, en plein concours scientifique de l'école, et sans l'accord de ses parents, M. et Mme Frankeinstein... Victor Frankenstein va bouleverser le quotidien de la ville de New Holland !
La rédaction ne s'en cache pas, elle n'est ni Disney, ni Burton, même si nous reconnaissons bien volontiers à chacun leurs lettres de noblesse. Éternellement fasciné par les grands monstres du cinéma, Burton s'attaque donc avec Frankenweenie à la première création de Frankeinstein, à mi chemin entre projet de toujours et hommage aux mythes Universal et autres bestiaires du cinéma fantastique.
Le pour d'abord. Les fans de Burton seront immédiatement conquis par l'habituelle richesse son univers, littéralement saturé de références fantastiques et cinématographiques multiples, savoureusement choisies. Personnages fil de fer aux grands yeux rêveurs, méchants incarnés jusque au plus infime détail de leur physique, c'est sûr, la magie de Burton est bien là, mélangeant toujours aussi habillement poésie, humour, monstres et macabre. Mais indépendamment de ses thèmes habituels et de son savoir-faire, c'est visuellement que Frankenweenie atteint des sommets : son noir et blanc est à tomber, son esthétique plaque à merveille le gothique fantastique des 30's sur une Amérique des 50's. La quadruple transposition du Frankeinstein de Whale dans l'univers de l'enfance en générale, dans celui de l'animation, dans la propre enfance du savant (notre Victor Frankeinstein à 12 ans ici) et dans celle de Burton (dont le projet est largement autobiographique), s'approche de la perfection ! L'univers de Frankenwenie est d'une cohérence et d'une fluidité rare, qui fait mouche pour les petits comme pour les grands.
Drôle et macabre, sans jamais être totalement effrayant pour nos plus jeunes, Frankenweenie se découvre avec plaisir sincère et alterne poésie, humour fantastique et hommage dans un rythme sans failles. Mais alors pourquoi la rédaction de doorama semble boudeuse ? Notre réserve sur le film de Burton ne vient pas de son film, mais de l'oeuvre dans laquelle elle s'inscrit. Burton, considéré par beaucoup comme un Artiste et un Créateur incontournable, nous sert une fois de plus ses obsessions, sans rien ajouter de neuf ni même faire évoluer, ne serait-ce que d'un poil de Sparky, son style visuel. Frankenweenie s'approche de la perfection, et pour cause, à force de remettre mille fois son ouvrage sur le métier, il ne peut être que réussi ! Burton, de film en film laisse apparaître sa faille : contrairement aux Grands, il ne sait faire qu'une, et une seule chose. Frankenweenie, et c'est là son seul défaut, mais il est de taille selon nous, ne nous sert que du déjà vu, coincé, écrasé même, entre l'univers répétitif de Burton et celui de l'hommage aux classiques des films de monstres. D'un certain point de vue, Frankenweenie ressemble au sujet de son histoire : comme son clebs mort traversé d’une électricité qui lui redonne vie,  il est un film passéiste, et pourtant traversé de vie. C'est peut-être une qualité aux yeux de beaucoup, nous y voyons au contraire une preuve supplémentaire que se cache derrière la magie Burton, une absence récurrente de création, un maquillage systématique de déjà vu aux fausses allures de création. Quelques soient ses nombreuses qualités, Frankenweenies est une créature artificielle, qui certes fait illusion, mais n'est pas réellement vivante.
Mais revenons aux "pour", et une fois cette désacralisation nécessaire opérée, profitons de ce que Frankenweenie nous offre... Une beauté visuelle sans faille, des personnages attachants, un chat non burtonnien (avec un air de lapin-crétin ?), un humour bien vu (on adore les références des pierres tombales), un hommage large et respectueux au bestiaire fantastique et finalement 87 minutes brillamment menées. Frankenweenie est un superbe spectacle, une réussite certaine, mais désespérément vide de toute nouveauté. Un film au pouvoir éblouissant certain, mais entièrement en pilotage automatique. Dans Zombies, de Romero, les morts-vivants avaient gardé de leur vivant le comportement de consommateurs... Burton, de la même manière, fait et refait ce qu'il savait faire, comme par réflêxe... ! On apprécie le résultat technique, presque irréprochable, mais en termes de démarche artistique, c'est une machine qui est aux commandes de ce très beau Frankenweenie ! Frankenweenie : Pour ! Burton : R.I.P !
Frankenweenie (Tim Burton, 2012)

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