Les dernières réflexions sur les séries de division

Si le premier week-end éliminatoire n’a pas été à la hauteur, ce fut tout le contraire cette semaine. J-R revient sur ce qui l’a marqué.
Sérieux avertissements : Si la fin de semaine a prouvé quelque chose, c’est que peu importe l’analyse d’avant-match, c’est sur le terrain que ça se décide. Néanmoins, c’est fou ce que les 49ers et les Patriots ont l’air puissants. Les 2 clubs ont remporté d’impressionnantes victoires et ils semblent très difficiles à arrêter. Même sans le Gronk, on voit bien mal comment la défensive des Ravens réussira à stopper l’attaque de Tom Brady. Ni comment Joe Flacco répètera sa performance de 3 bombes pour le touché d’ailleurs. Chez les chasseurs d’or, après avoir contenu Aaron Rodgers, croyez-vous que Matty Ice leur fait peur? De plus, après avoir accordé 491 verges aux Seahawks, et avec un John Abraham amoché, comment croyez-vous que la défensive de l’Atlanta parviendra à ralentir Colin Kaepernick et ses formations pistolet? Rien n’est jamais joué d’avance, mais 2 formations semblent nettement plus fortes que leurs adversaires de la semaine prochaine!
Tom sera là lui… : Le scénario semblait écrit dans le ciel et je suis sûr que les patrons de CBS se pourléchaient les babines d’anticipation. Brady-Manning avec une participation au Super Bowl à l’enjeu, c’était trop beau pour être vrai. C’était aussi sans compter ce temps de la saison où ces 2 grandes vedettes sont clairement dissemblables. Tom Brady a de nouveau disputé un match quasi-parfait dimanche. Chaque fois que les Texans semblaient vouloir revenir dans le match (début de 2e demie, fin de match à 38-28), Mr. Bundchen a élevé son jeu d’un cran. De l’autre côté, Peyton Manning n’a pas été mauvais samedi et il ne peut être tenu responsable des crampes au cerveau de sa défensive, mais l’image qui viendra ternir sa remarquable saison sera cette interception « Favresque » en prolongation. Ce n’est pas la première fois que Manning déçoit en séries, lui qui a perdu 8 fois dès sa première confrontation du tournoi de janvier. Même si Dan Marino était nettement plus prolifique que lui en saison, c’est Joe Montana qui vient à l’esprit quand la conversation porte sur le plus grand de tous les temps. A moins d’un coup de barre en séries pour Peyton dans le futur, la postérité jugera la rivalité Brady-Manning de la même façon.
Faire mentir les experts : C’est un jeu auquel nous nous prêtons tous, l’analyse immédiate du repêchage et l’attribution de notes aux équipes qui ont réussi ou raté leur coup. C’est évidemment une science très inexacte, ce qui rend la suffisance de Mel Kiper encore plus dure à endurer! Lorsqu’est venu le temps d’évaluer le travail des Seahawks en avril dernier, Kiper leur a accordé un C-. Il n’était pas le seul à douter alors que le NFL Network et CBS Sports étaient aussi dans les « C ». Même nous ne leur avions accordés que 2,5 têtes de Serge Amyot, ce qui représente un maigre total de 8 cheveux et 9 poils de pinch. Pourtant, à lui seul, Russel Wilson, dont la légende grandit malgré la défaite de dimanche, suffit à qualifier la séance de succès. Sauf que ce n’est pas tout, car plusieurs recrues des Hawks provenant de cette cuvée apparemment maudite sont déjà des morceaux importants de l’équipe. Même pas un an plus tard, ce repêchage figure déjà parmi les meilleurs du football.
Trop c’est comme pas assez : Parlant du NFL Network, on peut constater qu’ils commencent à ne plus trop savoir comment dire la même chose. Faut dire qu’il faut se répéter pas mal pour parler NFL 24 heures par jour, 365 jours par année. En tout cas, ce « besoin de renouveau » nous a donné un sketch un peu surréaliste d’ornithologie pour parler des Ravens, Seahawks et Falcons cette semaine. On hésite entre rire et pleurer…
Vétérans inspirants : Gagner pour une légende semble le thème à la monde dans la NFL cet hiver. Évidemment, l’histoire de Ray Lewis est surmédiatisée, mais vous n’avez qu’à regarder sa réaction et celle de ses coéquipiers après la partie pour comprendre d’où vient le gros de la motivation des mauves. C’était la même chose à Atlanta, là où les Falcons tentaient de conjurer leur propre mauvais sort, mais aussi celui du TE vedette Tony Gonzalez. Celui qui se retira probablement à la fin de la saison n’avait jamais savouré la victoire en séries au cours de son illustre carrière. Gonzo a lui-même pris les choses en main, réussissant des attrapés contestés pour des premiers jeux, inscrivant un touché et captant le ballon qui a permis le botté final de Bryant en fin de match. Là aussi, la réaction de Matt Ryan entre autres disait tout ce qu’il y a à dire sur le respect voué au TE dans le vestiaire des Braves. Le désir de triompher pour ces 2 légendes sur leurs derniers milles devra de nouveau porter ces 2 formations s’ils veulent causer la surprise dimanche prochain.
Ennemi public # 1 : A ne plus inviter au même party : Richard Sherman et …. le reste de la ligue finalement! Le CB des Hawks, qui revendique une prise de bec avec Tom Brady sur Twitter plus tôt cette saison, s’est magasiné une taloche de la part de Trent Williams la semaine passée, mais ça ne l’a pas fait taire bien au contraire. Sherman a continué de se faire aller le mâche-patate et lorsque Roddy White l’a battu pour le long jeu, il ne s’est pas gêné pour aller lui dire. Abrasif, baveux, mais tout aussi capable d’assumer sa grande gueule par son rendement sur le gridiron, Sherman a tout pour devenir la petite peste la plus détestée de la ligue au cours des prochaines saisons! Il devra cependant se méfier. De nombreux "vilains" avant lui ont laissé leur personnage devenir plus gros que leur rendement et se sont cassé la gueule. Comme dans toute chose, le dosage fera foi de tout!

Que manque-t-il aux perdants ? : Comme il y a 7 jours, nous analysons les lacunes auxquelles les perdants du week-end devront remédier pour franchir les dernières étapes vers le Grand Match.
Broncos : Après la rencontre de samedi, on pourrait dire que la tertiaire a besoin d’aide! Je suis d’accord, même s’il faut reconnaître que le film d’horreur contre les Ravens n’est pas représentatif de la saison. N’empêche que Champ Bailey vieillit et le reste de l’unité n’est pas étincelant. Un vrai porteur partant (McGahee et Moreno sont corrects lorsqu’en santé, mais sans plus) enlèverait de la pression sur Manning, qui, on l’a vu, est nettement plus efficace lorsque ses feintes de course-passe fonctionnent. Sauf qu’on parle quand même d’une équipe de fort calibre qui n’a pas besoin de chamboulements en profondeur pour revenir vers les plus hauts sommets en 2013.
Packers : D-Fence, D-Fence!!! L’unité défensive compte sur quelques bons éléments, mais les trous sont trop nombreux pour que ceux-ci aient vraiment un impact. De l’aide sur la ligne défensive et chez les secondeurs est urgente, particulièrement pour contrer le jeu au sol. On verra aussi ce qu’ils décideront de faire avec Mason Crosby au poste de botteur de précision. Historiquement fiable, Sid the Botteur en a drôlement arraché cette saison. Au niveau offensif, en supposant que DeJuan Harris est la solution au sol, il faudra renforcer la protection accordée à leur QB par la ligne offensive. Un peu comme Peyton Manning avec les Colts jadis, Aaron Rodgers compense pour beaucoup de lacunes à Green Bay.
Seahawks : Voici une autre équipe sur le bord de réaliser de grandes choses. Un WR de premier plan rendrait Russel Wilson encore plus dangereux. Ils n’ont certainement aucun problème à la position de porteur de ballon, mais les 3 échappées (en comptant le touché en fin de match) de Marshawn Lynch en 2 parties éliminatoires lui donneront un aspect du jeu sur lequel focuser son entraînement durant la saison morte. Défensivement, ils sont déjà très forts, mais de la profondeur sur le pass rush, contre la course et dans le groupe de secondeurs serait appréciée.
Texans : La lacune majeure, apparente depuis 2 mois, c’est l’absence de cibles fiables après Andre Johnson. Ceci explique grandement le manque de finition des Texans dans la zone brune. Défensivement, les blessures sont majoritairement responsables des lacunes chez les secondeurs, donc je crois que le problème majeur est plutôt au niveau d’une tertiaire plutôt ordinaire derrière Jonathan Joseph. Par contre, ce qui manque le plus à cette équipe, c’est de l’attitude de champions. L’exécution n’est pas là et, contrairement aux Ravens samedi, je ne crois pas que ce club-là s’est présenté à Foxboro en pensant réellement pouvoir gagner. Dans une ligue où l’importance des quarts-arrières grandit chaque année, je ne crois pas que Matt Schaub ait ce qu’il faut pour mener les siens aux grands honneurs non plus.
Donc, les jeux sont faits. Vos finales de conférence seront San Francisco contre Atlanta et Baltimore à la Nouvelle-Angleterre. Assurément, il y aura là matière à occuper votre après-midi dimanche prochain!