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Pour PSA et la Seine-Saint-Denis, nous voulons le changement !

Publié le 16 janvier 2013 par Lecridupeuple @cridupeuple

Dans l’industrie automobile, le carnage continue. Après l’annonce de la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois et la suppression de plus de 11 000 emplois à PSA, Renault vient d’annoncer 7 500 postes de travail en moins d’ici 2016. Je vais saisir l’occasion pour faire un point sur les négociations en cours chez Peugeot-Citroën. Je vous parlerai aussi de la marche pour l’emploi et l’avenir en Seine-Saint-Denis à laquelle je participerai demain. Ce, alors que le gouvernement va faire une loi pour casser le code du travail dans le premier semestre.

Renault supprime 7 500 emplois

Dans le dossier PSA, le cap des six réunions de négociation a été dépassé. La direction avance à marche forcée sur le « plan social d’entreprise ». Alors que PSA s’était engagé à ne détruire aucun emploi, le mensonge apparaît de plus en plus clairement. En effet, il y aura des « mutations » des salariés d’Aulnay vers les autres sites du groupe notamment Poissy. L’entreprise propose aussi la reprise de salariés par ID Logistics qui prévoit de reprendre le site d’Aulnay avec 600 emplois. Un bonheur quand on connaît les conditions sociales en œuvre dans cette entreprise. Voici un extrait du Courrier aux syndicats de la fédération CGT des Transports (page 17) :

La direction d’id logistique, non seulement supprime purement et simplement votre ce et vos instances représentatives, alors même que l’inspection du travail lui a clairement signifié une mise en garde en la matière, mais décide (rien que cela), de mettre en place sa propre «institution» représentative du personnel au travers de ce qu’elle appelle « une commission mensuelle du travail » !  Personne n’est dupe !

non à la fermeture de psa

Mais, à PSA, le mot « licenciement » est désormais prononcé. Une nouvelle réunion de négociation est prévue demain, jeudi 17 janvier. Elle portera notamment sur les aspects financiers du Plan social d’entreprise. Espérons qu’ils seront à la hauteur des 340 000 euros proposés par le groupe PSA à Didier Porte pour une publicité. Reste que la CGT de PSA ne se montre guère optimiste. Dans un tract en date du 14 janvier, elle estime :

Des 6 réunions de négociations, il n’en ressort rien. Et pour les quatre autres réunions de prévues, tout montre que ce sera la même chose si les salariés ne se fâchent pas ! La direction est en train de faire pire que le PSE pour la fermeture du site de Melun !

Aussi, le syndicat appelle les salariés de PSA Aulnay à la grève jeudi 17 janvier, jour de négociation et jour de la marche unitaire pour l’emploi et l’avenir de la Seine-Saint-Denis. Cette marche est organisée par la CFDT, la CFE-CGC, la CGT, la FSU, Solidaires, l’UNSA. C’est peu de dire que notre département, le plus jeune de France soit dit en passant, est sinistré en matière d’emploi.

Marche pour l'emploi en Seine Saint Denis 1

Marche pour l'emploi en Seine Saint Denis 2

Pourtant, notre territoire populaire, où la question sociale est particulièrement prégnante, a autant d’atouts qu’il a de besoins à faire valoir. Les effets de la crise peuvent ici déchirer violemment un tissu social déjà fragile. Mais la Seine-Saint-Denis, a déjà démontré de grandes capacités de résistance et d’action, pour imposer des choix qui répondent aux exigences des salariés, des populations. Dans un appel, les syndicats précisent :

La Seine-Saint-Denis c’est aussi une terre riche de sa diversité, du dynamisme de sa jeunesse. C’est un territoire attractif avec un secteur tertiaire qui ne cesse de se développer, des filières de pointe qui s’implantent (imagerie, industrie aérienne et aéroportuaire, studios de cinéma), le 2e complexe aéroportuaire européen aux plus de 90 000 salariés dont l’activité génère 10 % de la richesse francilienne.

Selon les chiffres officiels, ce sont quelque 134 000 chercheurs d’emplois que recense la Seine-Saint-Denis. A plus ou moins brève échéance, ce sont 15 000 emplois directs et indirects qui sont menacés par les plans de licenciements et/ou de fermeture d’usine menée par le patronat chez PSA, Sanofi, Air France, Presstalis et Delphi. C’est pourquoi le Front de gauche a organisé une initiative le 1er décembre à Bobigny pour élargir le rassemblement pour l’emploi.

Eric Coquerel et Riva Gherchanoc soutiennent les salariés de PSA

Le Front de gauche va d’ailleurs faire circuler dès demain un appel intitulé Emploi et industrie en Seine-Saint-Denis, le temps du changement est venu ! Nous y demandons un plan d’urgence pour l’emploi  :

  • Refus des plans de licenciements et maintien des emplois et des sites de production de PSA Aulnay, SANOFI Romainville, Presstalis Bobigny et Air France à Roissy.
  • Par le vote de la loi d’interdiction des licenciements boursiers, déposée par les parlementaires du Front de Gauche, et l’instauration de nouveaux pouvoirs d’interventions et sur les choix stratégiques des entreprises.
  • La mise en place d’une sécurité sociale professionnelle assurant une continuité des droits liés au travail tout au long de la vie (salaire, formation, nouvel emploi).
  • La création d’emplois stables par le maintien du CDI, la fin des contrats précaires, l’augmentation du SMIC à 1700 € et un relèvement généralisé des salaires.
  • La création d’emplois par la réduction du temps de travail sans flexibilité, la ré-industrialisation du pays, la relocalisation des productions et le développement de la recherche. Cela passe par une politique de crédit d’autant plus bonifiée que les entreprises favorisent l’emploi, la formation, l’investissement et le respect de l’environnement.
  • Le développement de services publics, affaiblis par les politiques d’austérité, car ils sont un levier essentiel pour sortir durablement de la crise et pour promouvoir les droits collectifs.

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Bonus vidéo : Angelic Upstarts « Bandiera Rossa »


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