Austérité : simple erreur de calcul du FMI ?

Le FMI vient d’avouer sa faute : il a gravement sous-estimé les effets néfastes des cures d’austérité qu’il préconise ! Et la faute provient d’une simple erreur de calcul ! Ainsi, la baisse des dépenses publiques combinée à une hausse des recettes n’entraînerait pas 0,5 point de baisse de la croissance mais plutôt entre 0,9 et 1,7 ! On connaît la suite avec les baisses de salaires, de retraites qui ont touché un peu plus les populations fragiles en Europe du Sud, les faillites d’entreprises et la hausse du chômage.

Pour autant, penser que les politiques d’austérité menées dans la plupart des pays résulterait d’un simple calcul mathématique imposé par le FMI est une erreur. Quel Chef d’État ou de gouvernement s’est exprimé haut et fort pour dénoncer ce qui ne serait qu’une simple erreur de calcul ? L’austérité n’a pas été imposée par le FMI mais encouragée par les instances européennes et sa mise en place décidée par les États mais dont l’application diffère.

Certains diront qu’il n’y avait pas d’autre alternative possible à l’austérité étant donnée la situation politique en Europe, d’autres qu’il est possible d’envisager l’inverse. Certains préconisent une sortie de l’euro mais c’est plutôt une baisse de sa parité qu’il faudrait envisager notamment face aux monnaies asiatiques.

Peut-être conviendrait-il d’essayer ce que plusieurs économistes présentent comme une relecture de Keynes en relançant la croissance via la consommation et des aides étatiques, quitte à creuser les déficits pour un temps, tout en procédant à des réformes structurelles dans un second temps. Cette solution aurait au moins le mérite de ne pas créer de blocages pour des peuples qui ont le droit de vivre décemment et de ne pas être simplement considérés comme des données financières.

N’est-ce pas ce que Nicolas Sarkozy a essayé de mettre en place au début de la crise avec son plan de relance et son soutien à la filière automobile dont on voit les résultats aujourd’hui tant en terme de déficits publics  que d’avenir pour les constructeurs ?

Les erreurs de prévision sont systématiques depuis des années et c’est le destin des prévisions économiques de ne pas pouvoir tout anticiper.

S’il faut mettre fin aux mesures d’austérité brutales qui font fi de l’être humain, les États se doivent d‘assainir leurs comptes et de réduire leurs déficits publics qui ne sont pas dus à des politiques d’investissements. La justice fiscale doit être privilégiée en faisant payer davantage ceux qui en ont les moyens et en taxant à même hauteur les revenus du travail et ceux du capital. Dans le même temps, il est nécessaire de mener des réformes notamment sur la compétitivité des entreprises.

Nous verrons dans quelques mois si la politique menée par François Hollande et son gouvernement est la bonne. C’est dans l’intérêt de tous !

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