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Pour mémoire: les interventions militaires de la France en Afrique

Publié le 19 janvier 2013 par Eldon

© Inconnu

« Serval », c’est parti. Encore une intervention française en Afrique. Une de plus. Sur combien déjà? Pas tant que ça? Détrompez-vous.
A si c’était les impérialistes yankees, que n’aurait -on pas dit. D’ailleurs on va bientôt peut-être le dire, puisque le Pentagone a décidé de déployer environ 4000 soldats sur 35 pays africains. Ils ont déjà investi bon nombre de positions depuis le début des années 2000- Djibouti, Tchad, Soudan, Algérie, Côte d’ivoire- et continuent leur expansion sous prétexte de lutte contre le terrorisme.

En attendant il n’est pas vain de se remettre en mémoire les interventions françaises en Afrique, pour se rendre compte s’il était nécessaire, que le conflit au Mali s’inscrit dans une autre logique que celle de la lutte contre le terrorisme, et dont les adversaires ne sont que ceux que la France soutient en Syrie.


1961 : Opération «Bouledogue» (transformée en opération «Charrue longue» pour le maintien de la base militaire navale de Bizerte en Tunisie.
En 1964, après une tentative de coup d’État contre le régime d’alors, des troupes aéroportées débarquèrent à Libreville au Gabon.
De 1968 à 1972, des contingents français participèrent à la lutte contre la rébellion dans le Tibesti région du nord Tchad.
1977 : Opération «Verveine» en soutien au maréchal Mobutu contre la rébellion du Shaba.
1977 : Opération «Lamentin» de l’armée de l’air contre le Front Polisario en Mauritanie, dans le secteur du train minéralier Zouérat-Nouadhibou».
En 1978 au Zaïre (actuelle République démocratique du Congo), 600 légionnaires français se rendirent dans la ville de Kolwezi, au sud-est, pour secourir des milliers d’Africains et d’Européens menacés par des rebelles katangais. Cette mission fit suite à l’appel lancé par le président Mobutu Sese Seko d’aider son pays. L’opération coûta la vie à cinq légionnaires, mais permit à 2.700 Occidentaux d’être évacués.
1978-1980 : Opération «Tacaud» au Tchad pour contrer l’avancée du Frolinat (Front national de libération du Tchad) de Goukouni Oueddei (Weddeye).
En 1979 en Centrafrique, l’empereur Jean-Bedel Bokassa 1er est déposé par des parachutistes français de l’opération Barracuda.
De 1983-1984, au Tchad la France engagea l’Opération Manta, forte de 3.000 hommes, pour faire face à une offensive d’opposants armés appuyés par la Libye.
Deux ans après, soit en 1986, une autre action militaire française, dite « opération Épervier », à dominante aérienne fut déployée après une offensive antigouvernementale.
1986 : 150 parachutistes français débarquent en renfort au Togo suite à une tentative de coup d’État contre le président Gnassingbé Eyadéma.
En 1989 au Comores, après l’assassinat du président Ahmed Abdallah et la prise de contrôle du pays par les mercenaires du Français Bob Denard, quelque 200 soldats français débarquèrent sur place, contraignant ainsi ces derniers à quitter le pays.
En 1990, Paris envoie au Gabon des troupes à Libreville et à Port-Gentil en renfort du dispositif français, à la suite de graves émeutes. L’opération permit l’évacuation de quelque 1 800 étrangers.
En 1991 Zaïre (actuelle République démocratique du Congo), les troupes belges et françaises réussirent à évacuer des étrangers après de violentes émeutes et pillages intervenus dans le pays.
En 1991, les troupes françaises basées à Djibouti aident la rébellion afar et désarment les soldats éthiopiens qui traversent la frontière après le renversement du président éthiopien Mengistu Hailé Mariam.
1992-1993 : Opération «Oryx» en Somalie (En mission avec l’ALAT, témoignage de Jean-Luc Brissau, pilote d’hélicoptère). L’opération sera placée ensuite sous le commandement américain de la mission «Restore Hope».
1993 : Opération «Bajoyer» au Zaire. Evacuation des ressortissants français. Kinshasa connaît des émeutes initiées par les militaires. L’ambassadeur de France Philippe Bernard et l’un de ses collaborateurs zaïrois ont été tués.
1993 : Opération «Chimère et Volcan» formation de l’armée rwandaise.
En 1994, les soldats français et belges évacuent les Européens du Rwanda tandis que les Hutus massacrent des centaines de milliers de Tutsis. Plus tard dans l’année, quelques 2.500 soldats français, appuyés par des contingents de pays africains, lancent l’« Opération Turquoise », décrite comme un effort humanitaire, duZaïre à l’est du Rwanda.
En 1995, un millier d’hommes participent à l’opération Azalée, mettant fin à un nouveau coup d’État de Denard contre le président Saïd Mohamed Djohar auComores.
En 1996 en Centrafrique, soit à la suite de mutineries armée contre le président eluAnge-Félix Patassé, l’opération Almandin assura la sécurité des étrangers puis l’évacuation de 1 600 personnes.
L’année suivante en 1997, plus précisément après l’assassinat de deux militaires français, une opération française fut mandatée contre des mutins à Bangui (Centrafrique).
La même année 1997, quelques 1.200 soldats français secourent les ressortissants français et africains lors des combats entre l’armée congolaise et les partisans du chef militaire congolais Denis Sassou Nguesso, aujourd’hui président de la République du Congo.
En 2002, les forces françaises montent l’opération Licorne pour aider les occidentaux pris au piège par un soulèvement militaire qui a pour effet de couper laCôte-d’Ivoire en deux.
En 2003Zaïre (actuelle République démocratique du Congo), l’opération Artémisdans l’Ituri, au nord-est, sécurisa la zone et mit fin à des massacres avant le déploiement de 2.000 Casques bleus, dont 80% Français.
En 2004, ils détruisent en Côte-d’Ivoire la petite force aérienne ivoirienne après que les forces gouvernementales bombardent une base française.
2008  Une nouvelle intervention française renforce le régime du président tchadienIdriss Deby et évacue les étrangers pendant les attaques des rebelles qui ont traversé depuis le Soudan voisin.
2011 en Libye les avions français sont les premiers à bombarder les forces deMouammar Kadhafi en mars, après le vote de l’Organisation des Nations Unies qui autorise l’intervention en Libye pour protéger les civils pris au piège dans une rébellion contre Kadhafi. L’OTAN a pris le commandement de la mission globale le 31 Mars, qui a permis aux rebelles libyens de vaincre les forces du gouvernement et de prendre le pouvoir.
2011 – Côte-d’Ivoire – Les forces françaises font pencher la balance aux côtés des forces de l’ONU lors de la guerre civile qui a éclaté après le refus de Laurent Gbagbo de démissionner et d’accepter la victoire électorale d’Alassane Ouattara comme président.
La France avait décidé de rompre avec son rôle de « gendarme de l’Afrique » en refusant d’intervenir une nouvelle fois en Centrafrique où François Bozizé (ancien chef des armées arrivé par coup d’état au pouvoir en renversant le président élu Ange-Félix Patassé le 15 mars 2003) fait face à une rébellion. C’était sans compter avec les événements au Mali :
2013 – Mali – Les Français bombardent les rebelles islamistes après qu’ils aient tenté d’élargir leur base de pouvoir en se dirigeant vers la capitale malienne, Bamako. La France avait déjà mis en garde que le contrôle du nord du Mali par les rebelles posait une menace pour la sécurité de l’Europe.
Dans le même temps, la France a monté une opération commando pour tenter de sauver un otage français détenu par des militants al Shabaab en Somalie, également alliés à Al-Qaïda. L’otage aurait été tué. »
Sources: Global Voices - RFI

A lire: Le Mali et la ruée sur l’Afrique: une nouvelle vague de barbarie (Almanar)


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