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A$AP Rocky « LONG.LIVE.A$AP » [Deluxe Edition] @@@@

Publié le 14 janvier 2013 par Sagittariushh @SagittariusHH
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A$AP Rocky « LONG.LIVE.A$AP » [Deluxe Edition] @@@@

Sa mère l’a beau avoir prénommé Rakim, parce qu’elle était fan de Rakim le God MC, A$AP Rocky ne semble pas avoir les caractéristiques d’un rappeur Eastcoast proprement dit, hormis ses origines harlémites. Dès sa mixtape LiveLoveASAP qui l’a conduit à un deal de 3 millions de $ chez Sony, la notion de régionalisation a totalement disparu. Grills dorés, voix screwed and chopped, rythmiques d’inspirations texanes et nouvelle-orléannaises, du swag, Rocky et son A$AP Mob (A$AP pour ‘Always Strive And Prosper’) ont été principalement influencés par le rap des Etats du Sud. Sensation de l’année 2012, A$AP Rocky concrétise ce début d’année avec Long.Live.A$AP.

Adoptant déjà une attitude de seigneur, Rocky démarre ce premier album en major par le morceau-titre orageux « LongLiveASAP » (produit par Jim Jonsin & Rico Love). Basse omniprésente, notes de pianos glaciales, refrain qu’il chante lui-même comme pendant une accalmie, cette entrée en matière en impose, ne manquant pas de citer Pimp C, Lil Flip (avec qui il partage la même coupe de veuch’), Triple 6 Mafia… S’ensuit le single qui l’a introduit dans le courant mainstream, « Goldie« , produit par le très efficace Hit-Boy. Son pote Schoolboy Q se renomme ASAP Q en participant sur « PMW » (prod T-Minus), pour ‘pussy money weed’, les thèmes de prédilection du rappeur d’Harlem, quand ce n’est pas la coke. A$AP Rocky a conservé aussi les producteurs qui ont révélé son style de rap ‘trillwave’ (comme il le l’intéressé), tels que Clams Casino (« LVL » et « Hell« ), ainsi que le lillois Soufien 3000 (on peut être très fier de lui) dont les nappes de synthés surnagent sur l’excellent « Pain » feat Overdoz. Ces beats très spleens sont rendus davantage évanescents grâce à la touche du grand manitou Mike Dean, producteur et ingé son pour Kanye West.

LongLiveASAP se caractérise aussi par ses cyphers. Le premier que l’on connaît bien est son single « Fuckin’ Problem » produit par Noah 40 Shebib. Le trublion 2 Chainz s’occupe d’un refrain pas du tout recherché mais imparable, Kendrick Lamar lâche un petit couplet rapidos et Drake tient le haut du pavé avec un flow vif, moins freestyle que les trois autres partenaires. C’est surtout « 1 Train » qui attire notre attention. Sur ce sample de violon chopé par Hit-Boy (encore lui!), A$AP Rocky passe le mic au rookie Joey Bada$$, Kendrick de nouveau (qui cette fois non plus n’éclipse personne), Yelawolf qui  revient de loin, Danny Brown le foufou, le boucher Action Bronson et Big K.R.I.T. surprend tout le monde, le meilleur pour la fin comme on dit.

Mais on n’a pas fini d’être étonné par ces collaborations des plus inattendues. La chanteuse Santigold pose sur « Hell » et le producteur de génie Danger Mouse (Gnarls Barkley, Rome…) réalise « Phoenix« , superbe morceau, peut-être le meilleur du disque avec ce texte très introspectif d’A$AP Rocky sur lequel il évoque le suicide parmi d’autres choses. En revanche la caution ‘club’ qu’est « Wild for the Night » ressemble à un accident de parcours. Cette production du (trop) hype Skrillex remixant du Birdy Nam Nam est vite insupportable, avec ces notes électro super-soniques sur fond de riddim reggae. A petite dose OK. Sur la version deluxe de LongLiveASAP, vous pouvez profiter de son expérience avec la chanteuse pop anglaise Florence Welch sur « I Come Apart« , intéressant et pas si choquant. Mais il n’en finit pas de nous surprendre encore avec ce final « Suddenly« , un track low-tempo se suffisant à un sample soulful qu’il co-produit lui-même, un titre très ‘New York’ dans l’âme sur lequel ASAP Rocky regarde derrière lui le chemin parcouru.

A$AP Rocky n’a rien perdu de son style dans cette adaptation mainstream qui en conserve toutes les caractéristiques, malgré quelques sacrifices. Par exemple pas de beats d’araabMUZIK ni de « Pretty Flacko (remix)« . Pire, il n’y a pas de posse cut avec les membres d’ASAP Mob. Pour espérer retrouver l’atmosphère lugubre des mixtapes, la version deluxe contient trois titres bonus, « Angels« , « Ghetto Symphony » feat Gunplay & ASAP Ferg et « Jodye » devraient satisfaire les fans des toutes premières heures. Ceci dit, le rappeur s’est montré très ouvert à d’autres types de collaborations sans altérer l’homogénéité de l’album. En parlant de style, celui qui a démocratisé la marque Comme des Fuckdown abuse de name-dropping de sappes de luxe sur le glamour « Fashion Killa« . Si la fille dans le premier couplet s’habille comme il le décrit, le résultat ne sera pas rutilant. En même temps, le style (ou « non style ») vestimentaire de Rocky est très discutable…

Autre point qui atteste de son succès, le leak de son album pendant les fêtes de Noël n’a pas freiné un joli démarrage dans le classement des ventes aux States. Long.Live.ASAP donne le la pour cette année 2013.

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