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Des fermes urbaines sur les toits de New-York

Publié le 21 janvier 2013 par Erwan Pianezza

On constate depuis quelques années une explosion de l’agriculture urbaine dans le monde entier.  Après les fermes verticales comme en France ou à Singapour, des jardins sur les toits commencent également à proliférer.  Aux Etats-Unis, c’est la ville de New-York, ou plus particulièrement les  quartiers de Brooklyn et du Queens qui donnent l’exemple avec le développement de plusieurs fermes urbaines commerciales où la culture se pratique en pleine terre ou en hydroponie.  Voici deux exemples qui illustrent le fait que même les grandes agglomérations peuvent satisfaire les besoins des locavores.

Photo: Brooklyn Grange Farm

Photo: Brooklyn Grange Farm

Brooklyn Grange pratique la culture organique en pleine terre depuis 2010 sur les toits de deux bâtiments industriels dans les quartiers du Queens et de Brooklyn.  Avant le transport des centaines de tonnes de sacs de terre sur le toit par grutage et la mise en place du jardin, toutes les conditions nécessaires à la culture (plaques de drainage, couches de bitume, barrières anti-racines etc.) ont été analysées par ingénieurs et architectes.   Le jardin sur toit dans le Queens est cultivé sur une surface de 3,900m², et celui du quartier de Brooklyn couvre une surface de 6,000m².  Sur des couches de 20 à 30cm de profondeur, Brooklyn Grange cultive une quarantaine de variétés de tomates, laitues, poivrons, choux frisés, blettes, fines herbes, haricots, radis et carottes.  Durant l’hiver, les couches sont plantées d’engrais verts.  Avec une surface totale d’un hectare, c’est pour l’instant le plus grand jardin urbain sur toit au monde avec un rendement de plus de 18 tonnes par an.  La ferme s’est même diversifiée récemment avec l’introduction de quelques poules pondeuses et la mise en place d’un rucher commercial.  Les produits sont vendus sur les marchés locaux, aux restaurants et aux commerces de détail. 

http://www.brooklyngrangefarm.com/

Dans le secteur des fermes sur toit cultivant en pleine terre, on peut également mentionner Eagle Street Rooftop Farm (550m² à Greenpoint, Brooklyn) qui fonctionne selon un modèle communautaire et qui vends ses produits sur le marché hebdomadaire local et aux restaurants du quartier.    

Photo: Gotham Greens

Photo: Gotham Greens

Gotham Greens est une autre ferme urbaine établie depuis 2008 à Greenpoint dans le quartier de Brooklyn qui fonctionne cette fois sous serre et suivant une méthode de culture hydroponique (hors sol).  Sur une surface de 1,400m², la ferme produit pour l’instant une petite dizaine de variétés de laitues et fines herbes et fournit restaurants et magasins bio dans un rayon de 25km maximum.  C’est un système de contrôle informatisé qui gère la climatisation, l’hygrométrie, la luminosité et la nutrition des plantes de la serre à longueur d’année.  La moitié des besoins en électricité de la serre sont assurés par des panneaux solaires installés autour de la serre.  L’entreprise prévoit de mettre en place trois autres serres sur les toits de Brooklyn en 2013 et de se lancer dans la culture de concombres, de fraises et de tomates. 

http://gothamgreens.com/

A signaler également dans le secteur des serres hydroponiques la compagnie Brightfarms qui installe des serres…sur les toits des supermarchés pour y recycler la chaleur produite par les systèmes de réfrigération et évidemment pour réduire drastiquement « kilomètres alimentaires » et rejets en CO2 dûs au transport des marchandises. 

La prolifération de fermes urbaines sur les toits de la ville de New York s’inscrit en fait dans une stratégie municipale de développement durable engagée en 2007 (le PlaNYC2030) qui inclut des directives spécifiques dans le domaine du bâtiment.  Partant du constat que l’agglomération dispose de plus de 93km² de surface de toiture, la municipalité encourage propriétaires et constructeurs à se tourner vers une « stratégie de toits blancs » (réfléchissants) ou « verts » (toiture végétale) dans le but d’atténuer par exemple l’augmentation de la température en centre ville (oû l’effet d’îlot thermique urbain), de réduire la facture énergétique (climatisation), de faciliter le traitement des eaux de pluie et d’améliorer la qualité de l’air.  En quelques années, il a suffit de quelques auto-entrepreneurs motivés et d’un marché des produits locaux en pleine expansion pour assurer le succès des jardins sur les toits de New-York. 

Source: Business Week et New-York Times


Voir aussi : agriculture, développement durable


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