L'Equipier

La critique  

Lioret en mode cinéma de Papa

Camille (Anne Consigny) revient dans l'île de son enfance, loin de Paris, là où l'air frais, le bruit de l'eau et le majestueux phare de La Jument sont autant de souvenirs plus ou moins identifiés. Alors qu'elle s'apprête à vendre la maison familiale, elle découvre un livre qui va lui révéler la vérité sur le passé de ses parents. Ainsi sommes nous invités à découvrir les existences de Mabé (Sandrine Bonnaire), Yvon (Philippe Torreton) et Antoine (Grégori Derangère). Les deux premiers sont en couple et vivent de façon plutôt paisible jusqu'à l'arrivée d'Antoine, qui est un ancien réserviste de la guerre d'Algérie. Il a obtenu un poste au phare, il n'a pas d'expérience mais fait preuve d'une curiosité à toute épreuve et d'un vif désir d'aller vers son prochain. Cela ne semble pas être suiffisant pour les habitants du coin qui dès les premières minutes le rejettent et comptent bien le faire partir. Alors que Yvon se laisse progressivement apprivoiser par Antoine, ce dernier peine à maitriser son attirance pour Mabé. La tempête approche...

Philippe Lioret à réuni pour L'Equipier un bien joli casting et nous offre une oeuvre 100% certifiée "vieille france" et inoffensive. Si la confusion des sentiments qui anime les personnages et leurs rapports conflictuels se suivent non sans plaisir, on regrettera un certain manque de souffle. La réalisation est assez plan-plan, le scénario sans grande surprise et le tout un peu trop soupoudré de bons sentiments. Le genre de film auquel on ne peut rien vraiment reprocher (tout à l'air sincère et est relativement bien incarné) mais qui sombre dans une regrettable banalité. Les films dans lesquels joue Grégori Derangère se suivent et se ressemblent (cf. Le passager de l'été) et la frustration n'en est que plus forte. A quand un film qui permettra de révéler le potentiel de cet acteur charismatique ?