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Quelques réfléxions...

Par Ananda

L’Occident a à un tel point écrasé tout ce qui n’était pas lui qu’il a fini par se convaincre qu’il représentait le Bien, le seul modèle possible pour l’ensemble de l’humanité, la seule culture légitimement habilitée à prendre la direction du vaisseau Terre. Croire que le « perdant » est automatiquement du côté des forces des ténèbres, que sa défaite n’est, au fond, qu’une sanction de son infériorité, de son imperfection congénitale, s’imaginer que le triomphe est, par essence même, la marque d’une sorte de bénédiction, d’élection par les dieux ou de destin – voilà qui est vieux comme le monde !

Pour tout individu et /ou pour tout groupe, ses adversaires ou les gens qui se mettent en travers de ses intérêts, de ses projets sont forcément rangés dans le camp des obstacles, des menaces, donc des forces « négatives ». De là, on passe très vite à une sorte de « délire » manichéen dans lequel on se place toujours soi-même du côté du « bon », du bien (sans, bien sûr, jamais se remettre en cause), tandis que l’autre, tout aussi automatiquement, fait figure de chose « mauvaise », à éliminer. Et si le triomphe survient, ça ne fait que donner raison à ce délire, cela l’assoit, en quelque sorte, dans sa légitimité.

Qui a décrété que l’Occident valait davantage que les autres cultures humaines – sinon l’Occident lui-même ? Et sur quoi d’autre que sur la domination s’est-il appuyé pour ce faire ?

Pourquoi faut-il que les objets les plus intensément présents soient également ceux qui nous paraissent les plus énigmatiques ?

La conscience condamne-t-elle au manque, au mal-être existentiel ?

Vous qui croyez qu’un poème, c’est un texte écrit, vous êtes dans l’erreur ; un poème – un vrai – c’est –exclusivement et toujours – un texte à écrire…

En peinture, il ne faut pas seulement qu’il y ait des couleurs. Il faut qu’il y ait, à l’intérieur d’elles, une lumière qui irradie !

L’Homme est à ce point autocentré et instable que rien ne m’étonne de sa part. Il est vraiment capable de tout.

Il y a sans doute, en la créature humaine, un noyau de vide. Car, sans l’imitation précoce de ses semblables et sans la tutelle d’une culture, que serait-elle ? Les exemples des enfants « sauvages », des enfants gravement carencés ne sont-ils pas troublants ? On nait, certes, Homme, mais, pour une grande part, surtout, on le devient…

La créature humaine, initialement, ignore ce qu’elle est. Elle est un miroir qui se calque automatiquement sur ce qu’elle regarde. Comme si, en quelque sorte, elle absorbait le reste de l’univers. Comme si, vide qu’elle est, elle avait besoin de se remplir de lui pour être, pour advenir…

P. Laranco


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