Magazine Culture

Dexter Saison 7: Les Femmes Mènent le Mâle

Publié le 23 janvier 2013 par Wtfru @romain_wtfru

PHOTO-Dexter-saison-7-Le-poster-revele_portrait_w532
[ATTENTION SPOIL]

_

Nous avions laissé Dexter avec une saison 6 de folie et un final du même acabit. Pas besoin du même coup d’aller chercher un fil conducteur bien loin pour cette nouvelle saison: Comment Debra va-t-elle vivre le fait que son frère est un serial killer ?
Car oui, même si Dex’ va bien essayer d’embobiner sa frangine lors du premier épisode, l’intelligence de celle-ci ne va pas tarder à tout comprendre du pot-au-rose. Le suspens tout du long est donc de savoir si Deb va dénoncer son rouquin de frère alors qu’elle est amoureuse de lui (on le rappelle au cas où) ou fermer les yeux sur ses activités peu reluisantes.
Toute la complexité psychologique du personnage de Jennifer Carpenter va être mis en avant, elle qui, jusque là, avait déjà vu ses nerfs être mis à rude épreuve plusieurs fois. Sans surprise, c’est bien elle la plus impressionnante de la saison niveau actoring. 

Mais à côté de ce rapport de force qui s’engage dans la famille Morgan, il faut bien faire vivre d’autres petites stories. Et très sincèrement, là, c’est le grand n’importe quoi. Alors que la fin de la saison précédente voyait apparaître en Louis un parfait antagoniste (le mec crée un jeu vidéo sur Dexter en serial killer, lui envoie la main du Ice Truck Killer,…) et que le début de la nouvelle joue sur ce duel, voilà que le jeune geek se fait buter connement sur le bateau de Dexter par les « vrais méchants ». On n’aura plus jamais de nouvelle de cette mort, personne ne s’en souciera et l’affaire est close. Du gâchis au vu du potentiel de la situation. Très frustrant.
Autre mort conne, celle d’Anderson d’entrée de jeu. Le nouveau détective, fraichement débarqué de Chicago dans la saison précédente lui aussi, n’aura pas eu le moindre rôle dans la série, pas le moindre impact si ce n’est de lancer la traque sur la mafia ukrainienne (les fameux méchants). Il n’est pas impossible que ces deux morts déguisent en fait deux départs d’acteurs qui ne pouvaient plus assurer le planning de la série. Enfin on l’espère, sinon à quoi bon faire intervenir de nouvelles têtes si c’est pour qu’elles disparaissent aussi rapidement ?

Venons en au fait des ukrainiens. Il s’agit d’une bande de malfrats faisant, en apparence, dans le bar à strip tease pour cacher d’autres faits moins légaux. Très rapidement, Dexter se voit confronté à eux puisqu’il bute celui qui a descendu Anderson: Viktor. Sauf que Viktor est très ami avec le chef de la meute, Isaak (par très ami, on comprend rapidement petit ami). Oui, le méchant est homosexuel. Aussi original que bien vu, surtout au vu de la psychologie de ce personnage. D’ailleurs, de ce côté là, rien à dire, il a ce qu’il faut de charisme et d’intelligence pour faire face à Dexter. Un vrai face à face costaud entre les deux qui tient en haleine. La scène où ils se retrouvent à discuter tous les deux au bar est l’une des meilleures de la saison, sans nul doute. Mais là encore, les scénaristes vont tout envoyer se faire foutre avant la fin et Isaak finira trahi par l’un des siens, lui-même descendu juste après. N’importe quoi.

_

isaac

_

N’importe quoi comme le comportement de Dexter tout au long de la saison. Il ne cherche plus à se cacher, ne fait plus attention et ne se contrôle absolument plus. Sûrement un coup des scénaristes pour marquer le début de la fin du personnage puisqu’il s’agit en principe de l’avant-dernière saison et qu’on ne peut pas imaginer un seul instant qu’il va s’en sortir (Michael C.Hall lui même espère une fin moche pour son rôle). Il n’empêche qu’un peu de cohérence ne ferait pas de mal. On a plusieurs fois l’impression de voir Dexter seul au monde. Dès qu’il est en danger, il s’en sort par un tour de passe-passe abracadabrantesque (et c’est souvent par la mort soudaine de la personne qui se rapproche de trop). Même certaines scènes sont hallucinantes: le mec endort un type, le fout dans son coffre en plein jour, dans un parc, avec des gens autour et personne ne voit rien! « Bah bravo Morray ».
On veut bien prendre sur nous que les petites histoires autour ne soient plus aussi magiques parce qu’il faut tout recentrer sur Dexter avant la fin. Mais attention à ne pas dénaturer ce qui faisait jusqu’ici le génie de la série…

Pour trouver un peu de cohérence dans ce monde de brutes, il faut en fait se tourner vers la gent féminine. Debra bien évidemment, caution dramatique de la saison (/série) qui réalise que sa vie est bien merdique entre la réalité sur son frère, son amour pour lui et la mort de son 3e petit copain -!!-.
Mais aussi grâce à Laguerta, qui s’obstine à penser à juste titre que Doakes n’était pas le Bay harbor butcher (saison 2). Le cap’tain va user de tout son pouvoir et de toutes ses facultés de discernement pour remonter la piste jusqu’à Dexter. La course-poursuite entre les deux en fin de saison remonte un peu la crédibilité perdue de la série avec notamment deux, trois scènes de très haut niveau (le « piège » par exemple ou la scène finale, bien que prévisible).
Et puis il y a aussi la dernière venue, la succulente Yvonne Strahovski dans le rôle d’Hannah McKay, douce tueuse en série de son état dont Dexter va s’éprendre. Le rouquin trouve enfin le véritable amour (ceci est pour toi Rita) et remet quelque peu en question son mode de fonctionnement. C’est notamment par le biais de cette romance que l’on remarque le changement radical de personnalité du tueur en série des tueurs en série.
Cette apparition lance également un dilemme à Dexter: il va devoir choisir entre sa tendre moitié et sa soeur lorsque cette dernière va s’apercevoir qu’Hannah est « comme lui ». Et le choix s’avèrera bien compliqué.

_

_

La saison se termine par un twist final un peu prévisible comme dit plus haut mais extrêmement bien joué (notamment par Jennifer Carpenter) qui lance véritablement la fin de la série. L’étau se resserre trop autour de Dexter pour qu’il s’en sorte indemne. Enfin ça, c’est si les scénaristes arrêtent de nous prendre pour des débiles à chaque nouveau suspens.
On ne va pas trop s’étendre sur les personnages secondaires, n’ayant plus que des rôles de faire-valoir désormais: Quinn s’est encore acoquiner d’une nana sulfureuse jusqu’à se foutre dans la merde, Baptista prend sa retraite pour ouvrir un restaurant et Masuka est un pervers. Voilà.

Panne d’inspiration et/ou ultra-concentration sur la fin, on ne pourra répondre qu’après la saison 8. Il n’empêche que cette saison 7 se révèle n’être qu’une passerelle, qu’un tremplin vers la déchéance de son héros fétiche. Du coup, elle tarde réellement à décoller, la faute à de trop multiples rebondissements sans queue ni tête, et trouve son rythme de croisière que sur deux, trois épisodes à la fin. Ca reste bien évidemment tout à fait regardable mais les fans ne s’attarderont pas trop sur cette saison afin, eux aussi, de mieux se concentrer sur la prochaine qui arrive pour le 30 juin prochain (au lieu de septembre). Et ça, c’est la vraie bonne nouvelle.

_

3

_

Les épisodes à ne pas manquer:
- Are You ? (épisode 1)
- Helter Selter (épisode 9)
- Do You See What I See ? (épisode 11) 
- Surprise, Motherfucker! (épisode 12)

_

_

[Suivez Aleks sur Twitter]

_


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Wtfru 11406 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine