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Guillaume Séguron/Lionel Garcin/Patrice Soletti " Solo pour trois "

Publié le 24 janvier 2013 par Assurbanipal

Guillaume Séguron/Lionel Garcin/Patrice Soletti

« Solo pour trois »

AJMI Series. Label membre des Allumés du Jazz . 2012.

Guillaume Séguron : contrebasse, compositions (sauf n°6)

Lionel Garcin : saxophone alto

Patrice Soletti : guitare électrique et jeux électroniques

Lectrices attentives, lecteurs assidus, vous avez certainement remarqué que je vous ai déjà parlé du contrebassiste Guillaume Séguron comme accompagnateur (« All around « ) puis comme soliste (« Nouvelles réponses des archives »). Le voici maintenant comme membre d’un trio où, même s’il apporte la plupart des compositions (7/8, la 6e est collective), il ne se considère pas comme un leader. D’où le titre « Solo pour trois » qui montre bien la liberté donnée à chaque musicien de s’exprimer dans cette musique. 

Il ne s’agit pas de trois musiciens jouant chacun de leur côté sans se soucier du résultat ni d’un chef et de deux acolytes mais bien d’une circulation permanente des idées comme dans une équipe de sport collectif sans capitaine (le beach volley par exemple même s’il se joue à deux).

Il y a de la suite dans les idées chez ces musiciens. Il y a dix ans, Guillaume Séguron sortait " Witches " un album de reprises d’un fameux bassiste et chanteur Pop, Stewart Copeland, dit Sting. Le premier titre de cet album se nomme « Waiting for Stewart ». Une fois cette introduction posée, tout se déroule logiquement et pourtant toujours de façon surprenante. Le « Bal 47-81 » a deux parties (n°2-3). 1947 : départ des communistes du Gouvernement français, 1981 : retour des communistes au Gouvernement français. Interprétation politique. « Pal(azzo) F7 » a deux parties aussi (n°4-5). Un F7, c’est un palais de nos jours. Interprétation urbanistique. « Avant l’intrus » (n°6) se trouve avant les deux parties de « L’intrus » (n°7-8). Qui est l’intrus ? Cherchez l’intrus ! Interprétation ludique.

Au final, l’interprétation ludique me semble la meilleure pour l’auditeur de cet album. Ca joue acoustique, électrique, électronique dans un subtil mélange où la composition des éléments change sans cesse, n’explosant jamais mais entretenant le calme et la tension. Parfois au sein d’un même morceau qui, je l’avoue, par moments, agace mes dents et mes oreilles alors que d’autres m’enchantent (n°5).

La contrebasse est si puissante qu’elle remplace le batteur absent. La guitare et l’électronique se mêlent avec tact et goût. Le saxophone alto peut être tour à tour agaçant comme du raisin aigre ou suave comme une figue mûre.

C’est un album complexe, subtil, prenant, exigeant pour les musiciens comme pour les auditeurs, qui demande plusieurs écoutes attentives. Ce n’est ni de la musique de bar, ni de la musique de bal. En 8 morceaux et 52’38 de musique, ce « Solo pour trois » vous éveillera longtemps, lectrices attentives, lecteurs assidus.

Avant d'écouter l'album, lectrices attentives, lecteurs assidus, voici comment ce trio travaillait en résidence à la Tour d'Aigues (Vaucluse, Provence Alpes Côte d'Azur, France) en 2011. Un lieu propice à l'inspiration.


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