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[Critique] LE MONDE DE CHARLIE (The Perks of Being a Wallflower) de Stephen Chbosky

Par Celine_diane
[Critique] LE MONDE DE CHARLIE (The Perks of Being a Wallflower) de Stephen Chbosky
Quoi de mieux qu’un auteur qui met en images son propre best-seller ? Dès les premières images- les mots du roman, les doigts d’une machine à écrire- Chbosky nous plonge dans son univers : on est en 1991, avant Facebook, avant l’iPod, le téléphone portable, avant tout ce qui semble avoir détruit toute possibilité de vivre une adolescence magique, dans une bulle bercée aux tubes de Bowie, solide aux attaques extérieures, confiante en l'avenir. Le temps où, encore, l’on s’échangeait des compils de musique sur de vieilles cassettes audio. A l’accoutumée, les œuvres sur l’adolescence nous bombardent de vérités agressives, de spleen entêtant, de no future déprimants, The Perks of being of wallpaper offre tout le contraire : une joyeuse troupe de freaks qui s’assument, un sentiment du tout possible, une armée de pensées positives. Le trio star du film : Charlie, Sam, Patrick. Tous trois souffrent parce qu’ils ne collent pas au décor superficiel de leur lycée : trop sensible, trop timide, trop gay, trop mature. Chacun, à sa manière, s’affiche en outsider. Ensemble, à leur manière, ils affirment ce que peu d’œuvres du genre font : la différence devient un atout, la promesse éventuelle d’un succès futur ; l’atypisme est célébré, abordé sous un autre angle que celui de la tare, l’anti conformisme se joue mélodieusement, non plus dans la douleur. 
A l’écran, même si Chbosky ne fait pas de miracle, on lui reconnaît un certain talent pour évoquer des thématiques complexes en refusant en bloc l’artificiel : les premiers émois, les traumas, les pages qui se tournent. Parce que ses acteurs sont crédibles, le réalisateur peut asseoir ses visions, d’une poésie assumée, sans se vautrer dans la naïveté ou la non justesse. Logan Lerman (Percy Jackson), en rêveur abîmé, Emma Watson (Harry Potter), en handicapée de l’amour, Ezra Miller (We need to talk about Kevin), en amoureux blessé : tous les trois sont parfaits, crédibles, offrent une composition supérieure où l’alchimie règne en maître. Grâce à eux, par exemple, une simple virée en voiture prend alors des allures de parenthèse enchanteresse. Au sexe, aux fêtes, au rejet, Chbosky propose donc une belle et réjouissante alternative : des bavardages existentiels, des livres, des pensées, des réflexions. Du Dawson’s creek, plutôt que du Skins, vitalisé par un formidable soundtrack (The Smiths, New Order, ou encore Sonic Youth) et lové dans du coton. Inoffensif mais efficace, car d’une simplicité charmante.
[Critique] LE MONDE DE CHARLIE (The Perks of Being a Wallflower) de Stephen Chbosky

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