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Myriam Boyer, Fréhel intensément...

Publié le 25 janvier 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

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Après Avignon l'été dernier, où elle créa le spectacle,  Myriam Boyer s'installe à Paris, au Petit Montparnasse, avec un texte émouvant signé Emmanuel Robert-Espalieu dans lequel elle incarne superbement la chanteuse réaliste Fréhel, entourée de Clément Rouault et Laure Vallès, dans une délicate mise en scène  de Gérard Gélas. Cela s'appelle "Riviera", et c'est à voir. 

Celle qui connut gloire et déboires dans la première moitié du XXème siècle nous est présentée ici au terme de son existence, délaissée par le public, démunie, alcoolique, accro à la cocaïne, vivant recluse dans une chambre payée grâce à quelques galas de charité organisés à son attention.  Les souvenirs et les vapeurs d'alcool la font converser dans un onirisme sous substances avec Maurice Chevalier, aux côtés duquel elle vécut une brève histoire d'amour dont elle ne se remit jamais, attendant que ce dernier, qui la quitta pour Mistinguette, l'emmène enfin sur la Riviera, comme il le lui avait promis un jour. D'autres séquences, davantage ancrées dans la réalité, mettent en scène la star déchue recevant les visites de Paulette, une jeune chanteuse qui l'admire et souhaite prendre conseil auprès d'elle pour sa future carrière.

Ainsi l'auteur, en dressant le touchant portrait d'une artiste haute en couleurs  dont le nom n'évoque malheureusement plus grand chose aujourd'hui à nombre d'entre nous, traite t-il également dans son oeuvre de l'Amour avec un grand A, des bonheurs et douleurs dont il est cause, et de la cruauté du monde du spectacle, qui vous adule aussi vite qu'il vous rejette, vous sublime et vous détruit.

Evocation élégante sans être trop didactique d'une époque et d'un courant artistique. Personnages forts, soigneusement dessinés, dialogues fluides, efficaces, séquences habilement agencées... Une partition dont s'empare admirablement Myriam Boyer, poignante, bouleversante dans ses appels au secours, ses ultimes soubresauts de vie, laissant transparaître niaque, fragilité extrême et profonde humanité. Quelle comédienne exceptionnelle ! D'un rôle un peu compliqué (celui de Chevalier), Clément Rouault se tire pour sa part plutôt honorablement, parvenant à donner vie à cette sorte de fantôme-poupée de cire sans âme, figée à l'âge des souvenirs de Fréhel. Laure Vallès, enfin, très à l'écoute, insuffle gracieusement tendresse et bienveillance à sa Paulette .

Allez-y.

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