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Dredd (Pete Travis, 2012)

Par Doorama
Dredd (Pete Travis, 2012) A la fin du 21ème Siècle, après un conflit nucléaire, Les Etats-Unis se divisent en deux parties : le désert peuplé de mutants et Mega City One, une gigantesque mégalopole gangrenée par la violence. Dans cette ville la les policiers, appelés les "Juges", interpellent, jugent et exécutent immédiatement la sentence. Judge Dredd est l'un de ces flics, intraitable, inflexible et implacable. Il se retrouve, avec une recrue, prisonnier d'un tour tenue par Ma-Ma, une baronne de la drogue : l'opération de police tourne à la survie en milieu hostile...
Deuxième adaptation de la bédé 70's de John Wagner et Carlos Ezquerra au cinéma, c'est Karl Urban (La Mort Dans La Peau, la trilogie Le Seigneur des Anneaux ou Star Trek) qui endosse le rôle tenu par Stallone dans la première version. SF autour d'un monde futuriste à la police fascisante, Dredd s'impose comme une petite série B nerveuse au scénar proche de La Horde ou The Raid, mais impose aussi rapidement ses limites et faiblesses.
"Je suis la Loi"... Sans être un monument SF de finesse, le personnage de Judge Dredd possédait un aspect réac' et critique bien sympathique, en plus de son caractère violent bien jouissif, qui avait parfaitement échappé à la version Stallone de 1995. Cette nouvelle version retrouve un peu l'esprit du comics, ne serait-ce qu'en gardant son acteur derrière son casque (si ça se trouve, ce n'est peut-être même pas le sympathique Karl Urban qui joue Dredd... ? Toujours casqué le bonhomme, et ça c'est bien !) et en proposant une Mega City One visuellement bien plus convainquant que la précédente, même en très peu de plans, puisque ce Dredd est un quasi hui-clos aux allures de "films de couloir"... Prenez deux héros, enfermez-les dans une tour (ici de 75 000 habitants, sorte de bidonville-supermarché de la drogue tenue par un gang... une cité quoi !) et lâchez à leur trousse des hordes de méchants lourdement armés... Les adeptes auront reconnu le pitch des récents La Horde ou de The Raid, ce n'est pas bien épais, mais ça se prête bien à l'efficacité bourrine !
Quand on est transformé en proie, on ferme sa gueule et on agit ! Dredd et son binôme blonde dotée de pouvoirs psychiques (le Judge Anderson, sosie de Mylène Farmer...) tentent donc de rester en vie contre une méchante vicieuse (sosie de Anne Parillaud dans Nikita... décidément...) et de ce point de vue là, Dredd est une gentille série B d'action presque honorable et sans temps morts. Ca tire sans sommation et quand ça touche, ça donne quelques impacts goreux à souhait. Bref ça charcle sans se pose de question, et c'est tant mieux, c'est pour ça qu'on regarde Dredd... En revanche, on le regarde aussi pour sa SF et son fond "méchant", et là dessus, cette nouvelle adaptation trouve rapidement ses limites. En fait, de Judge Dredd, le film ne reprendra que son décor et ses costumes, ne retenant de la bande dessinée que la grosse mégalopole futuriste et ses juges casqués en grosses motos 'ridicules d'ailleurs...). Il affuble simplement son personnage principal du nom de Dredd, ainsi que de son caractère inflexible et incorruptible. "Ca c'est le Judge Dredd qu'on aime !" diront certains... Peut être, mais si on remplace Dredd et Anderson par deux flics Lambda et supprime son aspect futuriste, alors on n'a n pus ni moins qu'une variation de The Raid, et "envolé" tout ce qui faisait l'intérêt de la bédé déjantée et "nasty" !
Ce Dredd version 2012 est sympathique et divertissant, mais il vient se servir dans la bande dessinée 70's sans en rapporter l'essentiel. Il n'est en fait pas une véritable adaptation de la BD, mais une simple série B basique "déguisée" en Judge Dredd. Simple action movie, ce n'est peut être pas sa fonction que de proposer un univers SF ambitieux et travaillé, mais franchement, quel dommage d'aller puiser dans un matériaux si riche (on adorait la BD Dredd, hyper violente, riche de contenus critiques et de problématiques...) pour n'en ramener que les symptômes visuels ! La SF de Dredd version 2012 est inutile, simple élément de décors, et fait penser en cela à celle du Total Recall 2012 : une SF dépouillée de son âme et fonction ! Alors il reste bien à ce Dredd son coté série B basique et un peu fun, 100% orienté action et divertissement, et on aurait alors bien volontiers monté notre note d'un cran pour sa toute relative "générosité", mais hélas, nous n'avons qu'au final qu'un gout trop prononcé de déjà vu. Dredd est une fausse promesse, un produit lambda vendu sous une étiquette presque trompeuse. Une simple série B d'action sans originalité, un peu fauchée, qui remplit simplement sa fonction et bourrine gentiment... Ça va pas très loin, on reste un peu frustré, mais ça reste tout à fait regardable dans sa catégorie.
Dredd (Pete Travis, 2012)

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