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Balade le long du Grand Bisse de Lens

Publié le 08 avril 2008 par Danielle
Une question sur ce blog, posée par couple de promeneurs argoviens, donne l'occasion de parler du Grand Bisse de Lens, ou Bisse de la Riouta. Si vous vous êtes baladés le long de ce bisse, à flanc de colline vous aurez remarqué que l'eau vous abandonne! Pourquoi donc avoir dévié l'eau sous le Châtelard? Peut-on imaginer une remise en eau du bisse le long de la colline?
C'est sur le site de Lens que nous obtenons les réponses, dans un message du forum du 20 janvier 2007. Voici:

Les deux motifs principaux ayant généré la décision de dévier l'eau du Grand Bisse par la création d'un nouveau tunnel, dans les années huitante, sous la colline du Châtelard sont les suivants :

  • perte d'eau massive (env. 50% du débit) lors du transit par la voie normale du bisse,
  • sécurité à assurer sur ce même tronçon (problèmes de débordements).

A peine deux ans après la construction du tunnel, des groupes constitués et des individus (chasseurs, promeneurs, etc.) ont regretté cet état de fait et ont souhaité une remise en eau partielle dans l'ancien lit du bisse.

Leur projet a échoué essentiellement pour des raisons de sécurité. Aucune assurance n'a voulu assumer les risques éventuels de débordements liés à cet ouvrage.

Aujourd'hui, une nouvelle étude de faisabilité est en cours.

En effet, suite à la lecture de la page "Grand Bisse" du site de lens.ch, un représentant d'une association fédérale a pris contact avec le Consortage du Grand Bisse et avec les Communes d'Icogne et de Lens pour leur proposer de relancer la mise en eau de ce bisse.

Affaire à suivre donc ...

Description de la promenade
Départ place du Grand Bisse — Route Lens/Flanthey — Grand Bisse de Lens —
Direction est : Chermignon-Dessous. Durée 01h00 —
Direction ouest : Icogne, jusqu’au point de vue de la Véreilla.

Pont des Barmes et galerie du Rawyl situés vers la prise d'eau du Grand-Bisse (La Lienne)

L'histoire du Grand Bisse
Il prend source à la Lienne, vers 1'100 m. d'altitude, sous le Roc des Barmes.
Il mesure 13km800. On l'appelle aussi la Riorta ou la Rioutaz ou la Riourta. Nous connaissons bien l'origine de ce bisse, puisque nous avons le contrat de construction passé entre le prieur Jean Crossar, de Lens et les représentants de la communauté.
Le seigneur Jean, prieur, s'engage à faire un aqueduc ou torrent neuf ... Il est décidé que le seigneur prieur ou ses gens peuvent prendre des pierres partout où ils veulent pour mener leur ouvrage à bonne fin.
...
La dénomination de ce bisse, la Rioutaz, est expliquée ainsi à Lens : les Ayentots s'opposaient à ce que la prise d'eau de la Rioutaz se fit à l'endroit choisi par les Lensards. Pour vider le différend, les Ayentots proposèrent une lutte entre un Lensard et un Ayentot. La proposition fut acceptée. Mais on apprit à Lens que les Ayentots avaient un véritable hercule. Ce fut la consternation. Finalement se présenta un communier de Lens, de caractère renfermé et méditatif, un homme robuste sans doute, mais qui ne pouvait se comparer à l'Ayentot. On s'efforça de le dissuader en lui décrivant la vigueur de l'Ayentot, mais il avait son idée et on le laissa faire. En se rendant à la lutte, qui devait se faire à la prise du bisse, le champion de Lens se choisit une tige longue et souple de "lentane" qu'il se met à tordre pour l'assouplir encore. Tête baissée, tout entier à son travail, il s'approche de l'Ayentot. Celui-ci était si musclé que les Lensards tremblaient. Notre homme tordait toujours sa lentane. L'Ayentot s'en moquait et pavanait, sûr de lui, devant les deux groupes de spectateurs. Le Lensard saisit l'instant où l'Ayentot le quitte des yeux, il l'enlace de sa lentane, tire à lui les deux extrémités et bascule l'hercule dans la Lienne. On devine la confusion des Ayentots et la joie des Lensards. La prise d'eau fut à leur choix. Pour en revenir au nom du bisse, si l'on sait qu'en patois de Lens, le lien qui a servi d'arme contre l'Ayentot s'appelle une "rioutaz", on comprend avec quel enthousiasme le bisse fut baptisé la Rioutaz.
Pour les temps plus récents, notons qu'en 1913, on construisit à neuf le barrage pour la prise d'eau du bisse. Ce barrage a été emporté en juin 1918 en pleine période d'arrosage. Il fut reconstruit aussitôt.
Le bisse a été parfois utilisé comme moyen de transport ... En 1960, fut construit le réservoir de Visine, de forme circulaire qui est alimenté par le Grand-Bisse. Un réseau de conduites forcées répartit l'eau dans toutes les directions et permet l'arrosage selon le mode traditionnel ou par aspersion. Les pertes d'eau sont ainsi évitées.
...
La grande bourgeoisie, dès l'année 1964 envisageait de faire un tunnel sous la colline du Châtelard pour supprimer le cours du bisse autour de cette colline où il perdait beaucoup d'eau.
...
Les mesurages d'eau pratiqués en 1975 entre Icogne et la sortie de la Vèreille attestent une perte de 40 litres. Des travaux sont faits à la Vèreille pour éviter ces pertes d'eau. Peu après, par suite de la négligence d'ouvrir à temps les écluses, le bisse rompt sa digue et cause de gros dégâts dans les vignes situées au bas de la Vèreille, pour quelques centaines de milliers de francs. Cette catastrophe décida le consortage du bisse à réaliser sans tarder le projet élaboré en 1964, un tunnel de 830 mètres conduisant l'eau du bas de Liron à l'orée de la Vèreille. Le travail, commencé en 1982, est terminé en fin 1983. Il procure une amélioration sensible du cours de ce bisse.
  • Source: Extraits des textes tirés du livre "Le Mont de Lens", du Chne Quaglia, cité sur le site www.lens.ch au chapitre des bisses. Merci à Chantal Bagnoud pour ces indications.

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