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DJ Lewis «Rassurez- vous, je ne suis pas mort»

Publié le 27 janvier 2013 par Africahit

Depuis quelque temps, l’auteur du tube Grippe Aviaire est invisible. Plus de scène. Plus de concept. «Rassurez- vous, je ne suis pas mort», coupe Dj Lewis. Le chanteur que nous avons rencontré, nous révèle qu’il est au labo, prêt à rebondir avec un nouveau concept : Le “Zonto”, un dérivé du rythme Azonto venu du Ghana. Au moment où il s’apprête à revenir sur la scène, Monsieur Sans Guêbê porte un regard critique sévère sur le milieu du couper-décaler, interpelle vivement Dj Arafat et annonce au passage qu’il vient reprendre sa place leader.DJ Lewis «Rassurez- vous, je ne suis pas mort»

• Tu es de plus en plus effacé sur la scène musicale, qu’est-ce qui se passe ?

- Je suis bien vivant. J’espère qu’on n’a pas annoncé une fois de plus ma mort quelque part (Rire).Rassurez les fans de Dj Lewis, que leur artiste est bel et bien présent. Je suis toujours dans le showbiz. C’est vrai que je ne me fais pas trop voir ces derniers temps. On dit souvent : «Pour mieux bondir, il faut prendre du recul». C’est purement stratégique.

• Il nous revient cependant que tu traverses des moments difficiles en ce moment, tu aurais pas mal d’ennuis. Vrai ou faux ?

- (Il remue la tête), C’est n’importe quoi. J’avais juste besoin de me refaire les idées et le moral, c’est tout. J’ai reçu beaucoup de coups, j’ai été victime d’un certain nombre de choses dans le milieu, du fait de la méchanceté de certaines personnes qui m’en veulent pour rien. C’est plutôt eux qui ont des problèmes avec moi.

• Tu connais donc tes détracteurs ?

- Ils se connaissent déjà. Ils sont passés à une autre phase. Aujourd’hui, ils s’illustrent dans la torpille, la médisance et l’hypocrisie. J’ai même été poussé à fermer mon bar dans lequel je me suis beaucoup investi. Et qui représentait beaucoup pour moi. J’ai mis pratiquement toutes mes économies dans ce projet. La Connexion, c’est la boîte qui cartonnait le plus du côté d’Abidjan Sud, ça gênait des gens dans la nuit abidjanaise. On dit : «Lui-là, il veut quoi encore ?». Ça c’est pour moi. Et depuis, il se trouve des gens qui veulent à tout prix me déstabiliser. Aujourd’hui, je le dis hein ! j’ai peur de certaines personnes.

• Tu penses que ce sont ces mêmes personnes qui ont répandu la rumeur de ta mort ?

- Il y a quelques mois, des gens ont fait mes funérailles ici en Côte d’Ivoire. Vous les médias, vous avez suivi cette affaire. Ça ne peut qu’être les mêmes. Les ennemis, ce sont des lâches. Ils n’osent pas vous affronter ou se découvrir, ils se promènent pour dénigrer. Des gens hier qui sont venus me voir pour que je leur donnez un coup de main pour leur promo, c’est eux aujourd’hui… ces gens, une fois que vous leur donnez le dos sont prêts à vous faire mal. moi, je suis dans mon coin.

• On dit que tu te plaints trop, tu passes le temps à accuser les autres, au lieu de te concentrer sur ta carrière ? Que réponds-tu ?

- Je ne me plaints pas, je suis désolé ! Je dénonce un méfait qui a cours dans notre milieu et qui risque de détruire notre mouvement. Vous me parlez de carrière, comment voulez vous qu’on avance dans un tel climat. Tout récemment j’ai sorti un single dans lequel je prône la réconciliation entre nous. Pour la promotion, je décide de faire une campagne de proximité en parcourant la nuit les boîtes d’Abidjan. Tenez-vous bien, quand tu arrives pour faire jouer le son par les Dj, on te demande de payer. Ils disent que la boîte, ce n’est pas le champ de ton papa. Même les managers de bar, sont entrés dans la danse. Les amis Dj d’hier que j’ai aidés ne sont plus prêts pour moi. Quand tu leur remets un cd pour jouer dans leur soirée, dès que tu donnes le dos, ils le cassent.

• Tu penses être personnellement victime d’un acharnement ?

C’est la pure jalousie. Douk’ Saga l’a dit, «les gens n’aiment pas les gens». On fait plutôt semblant de t’aimer en public. Et après, on mijote dans l’obscurité. Moi, j’ai horreur de l’hypocrisie. A nos débuts, quand nous arrivions dans le mouvement en 2003, ce n’était pas le cas.

• Tu nous disais aussi que tu ne te laisseras plus faire désormais ?

- Là je crois que c’est fini, je ne me laisserai plus faire. Désormais c’est œil pour œil, dent pour dent. J’ai mal souvent quand on m’appelle pour me dire : «Dj lewis, tu as fait quoi à celui là qui raconte n’importe quoi sur ton compte». Je ne sais pas à qui faire confiance ou à qui me confier.

• Aujourd’hui, qui sont tes amis dans le milieu ?

- Ma famille, c’est toujours le couper-décaler je ne peux le renier. C’est le couper-décaler qui m’a permis d’être ce que je suis. J’avais 75 kg quand j’étais simple Dj. Aujourd’hui j’en ai 87. C’est grâce au couper-décaler que je voyage, je traverse les frontières, j’ai des relations, je suis adulé partout même par des fils de présidents, qui aujourd’hui, sont prêts pour moi. Il y a des gens quand je dois voyager en classe éco, payent la classe affaires pour moi. On m’a offert des terrains à Abidjan ici. J’ai des amis, voilà.

• On te reproche aussi de souvent piquer le concept des autres : Le Trèmou de Dj Kalamit notamment. Aujourd’hui tu récidives en copiant le concept “Azonto” dans ton nouveau disque. Tu ne penses pas que tu prêtes aussi le flanc aux autres pour te critiquer ?

- (Il monte le ton), On s’en fou de ça. Ecoutez, le couper décaler, c’est ce mouvement qui nous fait vivre. Si on le laisse mourir, que devenons-nous. C’est pour cela que je parle de solidarité. Si un tel sort un concept, d’autres artistes doivent se l’approprier, le façonner. Il n’ya pas de gêne ou de mal à cela. Bien au contraire ça valorise le concept qui finit par marquer les esprits. Si on ne perçoit pas cela, c’est qu’on n’a rien compris du tout. Le concept Azonto dont on parle vient du Ghana, mais il a été aujourd’hui récupéré par les Nigérians et ça fait fureur là-bas aujourd’hui.

• Hormis les polémiques, tu ne penses pas aussi qu’il y a un certain laisser aller de ta part pour ce qui est de ta carrière ? A ton sujet on parle même de gâchis…

- (Il sourit) Moi, un gâchis ? laissez moi rire. Je suis l’un des artistes qui ont connu le plus de succès dans le couper-décaler avec Grippe aviaire. Et je compte beaucoup de fans ici et même en dehors du pays. Allez-y en Guinée Bissau et parlez de Dj Lewis. Même la famille présidentielle figure au nombre de mes fans.

• Quand on évoque ton nom, on pense surtout au tube Grippe Aviaire. Aujourd’hui, tu ne penses pas manquer quelque part d’inspiration ?

- Je suis un artiste toujours inspiré. Grippe Aviaire a fait son temps. Mais je ne vais pas vivre des souvenirs de Grippe aviaire. J’ai sorti pas mal de sons après. Ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas connu le même succès que Grippe aviaire que je suis fini, non soyons sérieux.

• D’autres jeunes du mouvement, dont Serge Beynaud, Bébi Philip, Dj Mix…ont fait une percée ces derniers temps. Ne seraient-ils pas en train de te damer le pion ?

- J’entends souvent certains dire «Je suis le lion des Dj, ou encore, c’est mon son qui a pris le pouvoir». Ça me faire sourire d’entendre souvent ces choses-là. Personne ne peut me damer le pion. Parce que moi Dj Lewis, j’ai inspiré pas mal de ces jeunes.

• Ces dernières années, les artistes couper-décaler ont fait le plein des concerts. On ne t’a pas vu ni entendu non plus ?

- Moi les concerts, je les fais plus à l’extérieur. Sur le plan national, je n’ai pas de bonnes propositions. Franchement ça ne m’intéresse pas pour le moment. Les promoteurs donnent aux étrangers qui viennent ici, des sommes qui n’ont rien à voir avec celles des artistes locaux que nous sommes. Pourtant quand on se retrouve à l’extérieur sur d’autres scènes, ces mêmes artistes et nous on est sur un pied d’égalité.

• Quelle place tu te donnes aujourd’hui dans le couper-décaler ?

- Je demeure parmi les meilleurs couper-décaler de tous le temps. Sans blague, je le dis avec conviction. Et je reviens bientôt encore plus fort.

• Entre toi et Arafat, ce n’était pas le grand amour un moment. Quels sont vos rapports à ce jour ?

- Je n’ai aucun problème avec ce garçon là. Je l’ai dit, s’il me provoque, il m’aura sur son chemin. Mais quand Arafat ne m’attaque pas, je n’ai rien à lui reprocher. Qu’il arrête seulement d’insulter les gens. Je veux tout simplement qu’on se respecte entre nous. Et puis, c’est lui le frangin. Qu’il apprenne à respecter ses aînés, c’est tout.

• Dans une vidéo, tu le menaçais de lui casser la figure pourtant ?

- Oh, je crois que tout ça est du passé maintenant. Je n’ai pas de problème particulier avec lui. Il m’arrive même quand on se rencon-tre souvent, de lui donner des conseils. Je lui dis souvent qu’il ne sert à rien de s’offrir de grosses cylindrés et collectionner les motos, ce n’est pas çà la jeunesse. Il faut penser à l’avenir, à la famille. Je l’ai même encouragé à faire comme moi en investissant dans la nuit. Il a bien compris, il est allé créer son bar à Angré et ça marche pour lui. Sinon, je suis heureux pour le succès qu’il connait en ce moment.

Par Inzah D. 
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