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Sans pantalon

Publié le 27 janvier 2013 par Carnetauxpetiteschoses @O_petiteschoses

Ça fait maintenant une heure qu’elle est dans le métro, suivant le léger mouvement qui fait dodeliner sa tête et qui agite doucement son corps sans qu’elle n’y prête attention. Les gens sont en famille, bien à l’abri de la pluie glacée, dans leurs imperméables et autres parkas. Elle a quitté le Centre avec regrets, et toutes ont remis leurs bonnets pour ne pas attraper froid. Certaines ont ouvert leur parapluie après avoir pris congé du groupe. Elle, elle a remonté Paris, en s’arrêtant dans le quartier des musées pour se heurter une nouvelle fois à la file d’attente décourageante. La dame près de l’entrée, engoncée dans sa veste de ski lui a articulé hors de sa capuche « deux heures et demi ». Elle a rebroussé chemin, en marchant avec soin dans les flaques d’eau, profitant du plastique étanche de ses bottes qui la rendent inatteignable. Elle a rejoint l’Etoile, dominant un instant les Champs. Les couples traversaient l’avenue serrés les uns contre les autres pour se tenir chaud. D’un regard elle a embrassé la ville et elle s’est engouffré dans les couloirs du métro.

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Assis en face d’elle, il y a ce garçon au regard perdu. Il est aussi emmitouflé qu’elle, et essaie de se réchauffer en soufflant dans ses mains. La rame automatique avance à une bonne allure, les temps sont indiqués sur l’écran, mais le trajet lui parait froid et interminable. A peine ont-ils dépassé le Marais, qu’elle surprend un mouvement inhabituel. Il s’est levé lentement, il a porté ses mains à sa ceinture, et sans regarder quiconque, il a commencé à l’ouvrir, baissant ainsi son pantalon. Avec soin il l’a plié et rangé dans son sac, il a regardé l’heure, et il s’est rassis. Les regards interloqués se sont tournés vers lui, mais il n’a pas sourcillé. Libre de ses mouvements, sans risquer de se prendre les pieds dans le pantalon. Quand les portes se sont ouvertes, il a rabattu sa capuche, et il est sortit tout naturellement en caleçon. Elle l’a suivi. Sur le quai, sortant de la même rame, elle a aperçu une dizaine de personnes dans la même tenue. En cortège étonnant, ils se sont dirigés vers la Bastille. Une jeune fille au postérieur flatteur se place juste devant elle, et attire les regards gourmands des badauds alentour. Ils gravissent alors les marches en sans se parler, nouveaux sans culottes marchant sur la Bastille.

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