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"Disco" : la surprise coifée au brushing

Par Buzzline
 Pitch : Endetté jusqu'au cou dans une affaire de water bed, Didier Travolta, 40 ans, vit au Havre dans le quartier populaire du Grand Large chez sa maman : Madame Graindorge. Il reçoit une lettre de la mère de son fils Brian, 8 ans, qui vit en Angleterre, lui signifiant qu'il ne pourra pas recevoir le petit cette année s'il n'est pas capable de lui payer des vacances, des vraies vacances, c'est à dire loin des Docks, des PMU et des grandes surfaces. Jean-François Jackson et son associée "La Baronne" viennent de réouvrir le mythique Gin Fizz et de fonder la "Gin Fizz Academy" afin de relancer ce qui fit sa légende, les concours de danse Disco.

Le premier prix : un voyage de deux semaines pour deux personnes en Australie, au pays des kangourous. Didier Travolta décide alors de rechausser les boots et de reformer son trio de danse, celui qui faisait mal dans les années 80 dans la région du Havre : les BEE KINGS.
Le disco est de retour !
Après avoir retrouvé et décidé ses anciens partenaires, Neuneuil, vendeur chez Darty et Walter, grutier-docker syndicaliste, de reprendre pour la bonne cause le chemin du Dance Floor, Didier Travolta se lance à fond dans l'aventure. Mais les années ont passé. Les BEE KINGS sont rouillés.

Son passeport pour le succès s'appelle France Navarre de retour de New York, professeur de danse classique...

Notre avis : Franck Dubosc, roi de la piste de danse ! Bien meilleur que le désastreux Camping et que de nombreuses sorties de ces derniers temps, le nouveau Fabien Onteniente a de la ressource, même s'il n'atteint pas les cimes du grand film, loin de là. Un sympathique divertissement, bourré de clichés, mais débordant de bonne humeur... Il y avait de quoi être effrayé par ce Disco : nouvelle collaboration entre Onteniente et Dubosc après le malheureux Camping, critiques assassines, nouveau film d'Onteniente dont le nom ne rime jamais vraiment avec réussite et finesse... et pourtant ! Malgré les médisances de nombreux médias préférant qualifier un mauvais Tim Burton (Sweeney Todd) de chef-d'oeuvre, la surprise n'en n'est que meilleure et savoureuse. C'est léger, drôle, très bête mais furieusement sympathique. Alors oui, nous sommes d'accord sur le fait que les tics du tandem Dubosc - Onteniente sont toujours présents : lourdeur permanente, adeptes de la lose et des gimmicks la caractérisant, préférance pour les gros sabots et l'exhubérance, scénario fin comme la ficelle d'un string... mais il se dégage malgré tout un éclair de bonheur parmi tout cela ! En effet, Fabien Onteniente arrive à accoucher d'un film sympa, honorable et prêt à être visionné... puis jeté. Les gags y sont relativement drôles, les personnages, attachants, sans être forcément mémorables, les numéros de danse sont tout bonnement comme un vent d'air frais, l'aspect décalé n'a jamais mieux marché ici que dans les précédents films du Monsieur. 
 Avec Disco, il semblerait que le duo Dubosc - Onteniente se soit surpassé. Malgré ses nombreux défauts, le film s'oriente vers un sacré panaché flirtant avec l'esprit Full Monty (la finesse en moins) et l'univers de Ben Stiller (tendance Dodgeball). Le délire gras et décalé prend sans jamais faiblir. Sans jamais atteindre le niveau de ses modèles, mais sans non plus manquer l'essai, Disco distrait (on ne lui demande que ça) à condition de supporter Dubosc. Qu'il s'agisse de la touche absolu de Didier Graindorge dit "Travolta", du niveau navrant de ses deux amis, de l'apparition sublimée et complètement barrée de Francis Lalanne vers la fin du film tel un OVNI dans une grosse déconne, du romantisme loser entre Didier et France, de la participation auto-parodique de Julien Courbet... tout passe comme une lettre à la poste. Les acteurs s'amusent, d'autres cabotinent mais avec panache, Emmanuelle Béart redevient désirable et craquante sans être agaçante... c'est presque que l'on se laisserait aller à donner plus ! Malgré une construction liénaire, classique et sans surprise, une fin aussi simplette que réjouissante par sa non "total happy end" (relation Didier / France), quelques gags grassouillets et gentiment à côté de leurs pompes, sa ringardise assumée, Disco s'impose comme un sympathique divertissement, sans gros appétit, mais entraînant.  Incontestablement la meilleure réussite de Fabien Onteniente derrière une caméra. Ça progresse beaucoup. Allez, juré, un jour, nous l'aurons cette comédie culte !  

    

Pourquoi y aller ? 

Pour le personnage de Franck Dubosc. Pour la B.O. Pour le numéro de danse final. Pour la galerie de personnages auusi délirants qu'attendrissants. Pour le dîner au Buffalo Grill. Pour tous les gens qui, en voyant Dubosc décrocher son téléphone, avec Besoin de rien envie de toi en guise sonnerie, puisque c'est maman qui l'appelle pour le pain, fait rire à gorge déployée (nous, on est fans). Parce que parfois il ne faut pas écouter les critiques assassines et gratuites, pendant que d'autres films récoltent des lauriers via le passif du réalisateur et non la qualité du film en lui-même.

Ce qui peut freiner ?

Les allergiques à Onteniente et Dubosc (quoique...). Les amoureux des textes bien écrits et de la plume tendance "verve" ironique. Ceux qui attendant un grand film (on en est loin !)


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